Réuni en sa séance du 13 juin 2011, de 17 heures 30 mn à 20 heures, le Bureau Politique du Mouvement des Forces d’Avenir (MFA) s’est penché sur la situation socio-politique du pays deux mois après la fin de la crise post-électorale.
La campagne électorale du second tour de l’élection présidentielle a vu les militants et sympathisants issus de l’ensemble des formations politiques membres du Rassemblement des Houphouétistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP) faire cause commune et unique pour la victoire du Dr Alassane OUATTARA. Dans un élan de solidarité, de communion totale et dans un esprit d’effacement des différences, les militants et sympathisants du RHDP ont constitué sur le terrain une nouvelle conscience, qui nous a laissé espérer la naissance d’un nouveau peuple politique en Côte d’Ivoire. Il a été également noté la disparition totale des suspicions et des rancœurs du passé ; il y avait en gestation l’utopie "réalisable" de la transformation de l’essai en un grand parti unifié, avec déjà un programme de gouvernement commun avec ce creuset largement majoritaire de notables et de cadres du pays que comptent ces formations politiques. Mais hélas, très vite, il allait être donné d’assister à une trop rapide accumulation de mauvais signes.
Décembre 2010 : la constitution du mini gouvernement de crise sans l’un des partis membres de l’Alliance, le MFA.
On ne peut justifier l’injustifiable, mais le contexte imposé par le refus de Laurent GBAGBO de se plier au verdict des urnes, ainsi que le souci collectif de ne pas laisser apparaître de failles au sein de la coalition du RHDP, ont contraint les militants RHDP à fermer les yeux et ne pas « évènementiser » un tel manquement.
Décembre 2010 à Avril 2011 : la déliquescence progressive de la consistance du Directoire du RHDP.
A côté du gouvernement de crise, de la Primature/Ministère de la Défense et du Chef de l’Etat, le Directoire du RHDP qui a maintenu la flamme et guidé la lutte sans relâche pendant plus de cinq années s’est progressivement vidé de sa substance. L’argument invoqué étant que la situation en période de crise armée, nécessite que seuls le gouvernement et les acteurs militaires devraient être informés de ce qui était important.
Notre grande frustration était d’être présent à l’Hôtel du Golf mais sans participer ou être utile à la cause du Golf ! On avait donc délibérément oublié que « la guerre est une chose trop sérieuse pour être confiée aux seuls militaires » ! Peut-on imaginer la frustration des nombreux responsables présents au Golf et sans plus!
Décembre 2010 à Juin 2011 : L’orientation et la coloration des nominations aux fonctions de l’administration publique.
Il n’y en a eu que pour le RDR, le PDCI RDA et les Forces Nouvelles comme si le MFA et l’UDPCI n’existaient pas. Le comble étant que, jusqu’à présent, il n’y a eu aucune réunion, même informelle, des Présidents des partis pour aborder ce sujet.
21 Mai 2011 : Cérémonie d’investiture du Président à Yamoussoukro
Le Directoire du RHDP en tant qu’organe n’a été ni associé, ni même informé. Il a fallu que le Président et ses collaborateurs sollicitent et obtiennent une audience auprès du Chef de l’Etat pour que ce dernier ordonne que cela soit corrigé.
21 Mai 2011 : Discours du Président Alassane OUATTARA et Interview à France 24
Aucune mention du RHDP, ni des partis qui le composent, PDCI RDA, RDR, UDPCI et MFA, seul le nom du Président Henri KONAN BEDIE a été évoqué.
Ensuite vient l’interview du Président de la République accordée à la chaîne France 24, là encore, pas de RHDP, le « Grand Allié » PDCI même a été réduit à la personne du Président Henri Konan BEDIE.
1er Juin 2011 : La Constitution du Gouvernement
Problème de forme : la concertation attendue entre les chefs de partis n’a pas eu lieu. C’est le Premier Ministre qui notifie à ces Chefs de Partis, de la part du Chef de l’Etat, ce qui est prévu pour leurs formations respectives. Ce détail a son importance, puisqu’ après le premier conseil des ministres, le Premier Ministre fera savoir que l’ère des Accords de Marcoussis est révolue. N’est-ce pas plutôt l’annonce que ce pouvoir qui démarre ne s’encombrera pas du lourd ballot que serait devenu le RHDP aujourd’hui ?
Second problème de forme et de fond : il a été « imposé », et des ministères, et des ministres choisis dans les partis sans l’avis des Présidents. Ce sont des pratiques idéales pour provoquer crises et divisions au sein des partis. Cela s’insert surtout à l’opposé de l’ambiance cordiale, fraternelle et de mutuel respect qui a prévalu au RHDP sur plus de cinq années. Veut-on délibérément provoquer des clashs au sein des partis alliés pour en faire des partenaires croupions ? En fait, le gros problème de fond réside dans la répartition des portefeuilles. Il y a un fort mécontentement au sein des partis alliés que sont le PDCI RDA, l’UDPCI et le MFA.
Pourquoi, les portefeuilles refusés par le Front Populaire Ivoirien (FPI) n’ont-ils pas servi à équilibrer et à se rapprocher de l’engagement initial de deux portefeuilles ministériels au moins par signataire ?
Par ailleurs, la « géopolitique » ayant toujours eu droit de cité dans la gouvernance ivoirienne, a-t-on pris le soin de veiller à ce qu’il y ait un juste équilibre Nord, Sud, Centre, Est et Ouest?
Il y a encore de vieux démons assoupis, qui ne demandent qu’à se réveiller. Il y a eu un jour une Charte du Nord, mais mettons tout en œuvre pour que ne surgisse jamais une Charte du Sud.
Conclusion
Cette situation suscite chez beaucoup d’Ivoiriens plusieurs interrogations, à savoir :
-Veut-on encore ou pas du RHDP ?
- Estime-t-on qu’une fois le régime de Laurent GBAGBO déchu, cette alliance n’a plus de raison d’être ?
- Est-ce à la chute de Laurent GBAGBO que se résumait l’esprit RHDP ? Quid de l’idéal "Houphouetien" de paix, d’union, de travail, et de développement ? Quid du rêve constant de faire de la Côte d’Ivoire une nation pilote et leader ?
- Quand et comment le RHDP a-t-il été créé, et à quoi répondait-il ?
- Est-ce déjà la fin du formidable nouveau souffle politique que constituait le RHDP, et qui devait porter la Côte d’Ivoire et les Ivoiriens vers de grands horizons pour au moins trente ans ?
- Qu’a-t-on fait pour la jeunesse qui a payé un si lourd tribut dans cette crise ?
- Les femmes ont-elles été utilisées comme chair à canon pour n’être reléguées qu’aux fourneaux ?
Toutes ces questions interpellent en premier lieu les leaders du RHDP, mais c’est à partir de la réponse du Président de la République, SE Alassane OUATTARA, qui est au pouvoir, que tout va se décider.
Le Dr Alassane OUATTARA, élu Président de la République sous la bannière du RHDP, est désormais le premier croisé de cette cause, et son premier défenseur. La réalisation du grand projet du RHDP unifié ne peut que lui assurer des armes politiques et sociales pour la réussite de son mandat, et certainement la garantie d’un autre mandat. Toute volonté ou velléité de voir l’éclatement ou la disparition de la grande force politique que constitue le RHDP ne peut que répondre au souci de certains groupes politiques de ce pays de se tailler des parts de pouvoir à relent hégémonique ; il peut en effet être tentant de rêver à s’organiser pour obtenir une majorité à la prochaine assemblée nationale et gouverner ensuite en roue libre. Espérons qu’au sortir de toutes les graves crises que connaît la Côte d’Ivoire depuis plus d’une décennie, la raison et surtout le bon sens se réveilleront. Le mandat du Président Alassane OUATTARA ne fait que commencer, rien n’est encore tard !
Fait à Abidjan, le 13 juin 2011
Le Bureau Politique
La campagne électorale du second tour de l’élection présidentielle a vu les militants et sympathisants issus de l’ensemble des formations politiques membres du Rassemblement des Houphouétistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP) faire cause commune et unique pour la victoire du Dr Alassane OUATTARA. Dans un élan de solidarité, de communion totale et dans un esprit d’effacement des différences, les militants et sympathisants du RHDP ont constitué sur le terrain une nouvelle conscience, qui nous a laissé espérer la naissance d’un nouveau peuple politique en Côte d’Ivoire. Il a été également noté la disparition totale des suspicions et des rancœurs du passé ; il y avait en gestation l’utopie "réalisable" de la transformation de l’essai en un grand parti unifié, avec déjà un programme de gouvernement commun avec ce creuset largement majoritaire de notables et de cadres du pays que comptent ces formations politiques. Mais hélas, très vite, il allait être donné d’assister à une trop rapide accumulation de mauvais signes.
Décembre 2010 : la constitution du mini gouvernement de crise sans l’un des partis membres de l’Alliance, le MFA.
On ne peut justifier l’injustifiable, mais le contexte imposé par le refus de Laurent GBAGBO de se plier au verdict des urnes, ainsi que le souci collectif de ne pas laisser apparaître de failles au sein de la coalition du RHDP, ont contraint les militants RHDP à fermer les yeux et ne pas « évènementiser » un tel manquement.
Décembre 2010 à Avril 2011 : la déliquescence progressive de la consistance du Directoire du RHDP.
A côté du gouvernement de crise, de la Primature/Ministère de la Défense et du Chef de l’Etat, le Directoire du RHDP qui a maintenu la flamme et guidé la lutte sans relâche pendant plus de cinq années s’est progressivement vidé de sa substance. L’argument invoqué étant que la situation en période de crise armée, nécessite que seuls le gouvernement et les acteurs militaires devraient être informés de ce qui était important.
Notre grande frustration était d’être présent à l’Hôtel du Golf mais sans participer ou être utile à la cause du Golf ! On avait donc délibérément oublié que « la guerre est une chose trop sérieuse pour être confiée aux seuls militaires » ! Peut-on imaginer la frustration des nombreux responsables présents au Golf et sans plus!
Décembre 2010 à Juin 2011 : L’orientation et la coloration des nominations aux fonctions de l’administration publique.
Il n’y en a eu que pour le RDR, le PDCI RDA et les Forces Nouvelles comme si le MFA et l’UDPCI n’existaient pas. Le comble étant que, jusqu’à présent, il n’y a eu aucune réunion, même informelle, des Présidents des partis pour aborder ce sujet.
21 Mai 2011 : Cérémonie d’investiture du Président à Yamoussoukro
Le Directoire du RHDP en tant qu’organe n’a été ni associé, ni même informé. Il a fallu que le Président et ses collaborateurs sollicitent et obtiennent une audience auprès du Chef de l’Etat pour que ce dernier ordonne que cela soit corrigé.
21 Mai 2011 : Discours du Président Alassane OUATTARA et Interview à France 24
Aucune mention du RHDP, ni des partis qui le composent, PDCI RDA, RDR, UDPCI et MFA, seul le nom du Président Henri KONAN BEDIE a été évoqué.
Ensuite vient l’interview du Président de la République accordée à la chaîne France 24, là encore, pas de RHDP, le « Grand Allié » PDCI même a été réduit à la personne du Président Henri Konan BEDIE.
1er Juin 2011 : La Constitution du Gouvernement
Problème de forme : la concertation attendue entre les chefs de partis n’a pas eu lieu. C’est le Premier Ministre qui notifie à ces Chefs de Partis, de la part du Chef de l’Etat, ce qui est prévu pour leurs formations respectives. Ce détail a son importance, puisqu’ après le premier conseil des ministres, le Premier Ministre fera savoir que l’ère des Accords de Marcoussis est révolue. N’est-ce pas plutôt l’annonce que ce pouvoir qui démarre ne s’encombrera pas du lourd ballot que serait devenu le RHDP aujourd’hui ?
Second problème de forme et de fond : il a été « imposé », et des ministères, et des ministres choisis dans les partis sans l’avis des Présidents. Ce sont des pratiques idéales pour provoquer crises et divisions au sein des partis. Cela s’insert surtout à l’opposé de l’ambiance cordiale, fraternelle et de mutuel respect qui a prévalu au RHDP sur plus de cinq années. Veut-on délibérément provoquer des clashs au sein des partis alliés pour en faire des partenaires croupions ? En fait, le gros problème de fond réside dans la répartition des portefeuilles. Il y a un fort mécontentement au sein des partis alliés que sont le PDCI RDA, l’UDPCI et le MFA.
Pourquoi, les portefeuilles refusés par le Front Populaire Ivoirien (FPI) n’ont-ils pas servi à équilibrer et à se rapprocher de l’engagement initial de deux portefeuilles ministériels au moins par signataire ?
Par ailleurs, la « géopolitique » ayant toujours eu droit de cité dans la gouvernance ivoirienne, a-t-on pris le soin de veiller à ce qu’il y ait un juste équilibre Nord, Sud, Centre, Est et Ouest?
Il y a encore de vieux démons assoupis, qui ne demandent qu’à se réveiller. Il y a eu un jour une Charte du Nord, mais mettons tout en œuvre pour que ne surgisse jamais une Charte du Sud.
Conclusion
Cette situation suscite chez beaucoup d’Ivoiriens plusieurs interrogations, à savoir :
-Veut-on encore ou pas du RHDP ?
- Estime-t-on qu’une fois le régime de Laurent GBAGBO déchu, cette alliance n’a plus de raison d’être ?
- Est-ce à la chute de Laurent GBAGBO que se résumait l’esprit RHDP ? Quid de l’idéal "Houphouetien" de paix, d’union, de travail, et de développement ? Quid du rêve constant de faire de la Côte d’Ivoire une nation pilote et leader ?
- Quand et comment le RHDP a-t-il été créé, et à quoi répondait-il ?
- Est-ce déjà la fin du formidable nouveau souffle politique que constituait le RHDP, et qui devait porter la Côte d’Ivoire et les Ivoiriens vers de grands horizons pour au moins trente ans ?
- Qu’a-t-on fait pour la jeunesse qui a payé un si lourd tribut dans cette crise ?
- Les femmes ont-elles été utilisées comme chair à canon pour n’être reléguées qu’aux fourneaux ?
Toutes ces questions interpellent en premier lieu les leaders du RHDP, mais c’est à partir de la réponse du Président de la République, SE Alassane OUATTARA, qui est au pouvoir, que tout va se décider.
Le Dr Alassane OUATTARA, élu Président de la République sous la bannière du RHDP, est désormais le premier croisé de cette cause, et son premier défenseur. La réalisation du grand projet du RHDP unifié ne peut que lui assurer des armes politiques et sociales pour la réussite de son mandat, et certainement la garantie d’un autre mandat. Toute volonté ou velléité de voir l’éclatement ou la disparition de la grande force politique que constitue le RHDP ne peut que répondre au souci de certains groupes politiques de ce pays de se tailler des parts de pouvoir à relent hégémonique ; il peut en effet être tentant de rêver à s’organiser pour obtenir une majorité à la prochaine assemblée nationale et gouverner ensuite en roue libre. Espérons qu’au sortir de toutes les graves crises que connaît la Côte d’Ivoire depuis plus d’une décennie, la raison et surtout le bon sens se réveilleront. Le mandat du Président Alassane OUATTARA ne fait que commencer, rien n’est encore tard !
Fait à Abidjan, le 13 juin 2011
Le Bureau Politique