• Leur courrier et coup de fil confidentiels
• Ce qu`il pense de l`ancien président ivoirien
Le scoop est de l`hebdomadaire « Jeune Afrique », qui l`a livré sur son site internet hier mercredi 15 juin 2011. Le journal l`a tiré du tome II des mémoires de l`ancien président français Jacques Chirac, où il dresse le portrait de certains chefs d`Etat africains, dont Laurent Gbagbo. Le prédécesseur de Nicolas Sarkozy parle de ses contacts avec l`ancien président ivoirien dans le cadre de la résolution de la crise qu`a traversée la Côte d`Ivoire depuis septembre 2002. « Le 22 octobre [2002, NDLR], un accord de cessez-le-feu est signé entre les insurgés et le pouvoir légal, à l’instigation de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, la Cedeao. Laurent Gbagbo m’écrit le même jour pour m’informer de l’accord qui vient d’être scellé et par lequel les mutins se déclarent prêts à engager le dialogue avec le gouvernement », écrit Jacques Chirac dans ses mémoires. Il ajoute que le président Gbagbo a dans son courrier sollicité « l`aimable et urgente contribution des forces françaises à Abidjan » pour veiller au respect des accords passés entre l`ex-rébellion et le pouvoir d`alors. « Je sais, conclut-il, que l’aide de la France qui n’a jamais fait défaut à mon pays lui sera encore une fois acquise dans cette épreuve. », a écrit Laurent Gbagbo. Chirac indique cependant n`avoir pas été rassuré par cette correspondance de l`ancien président ivoirien. « Cette lettre ne me dit rien qui vaille, connaissant le caractère tortueux et manipulateur de son signataire, lequel, pour tout dire, ne m’a jamais inspiré grande confiance. […] Mon seul objectif dans l’immédiat est de favoriser en Côte d’Ivoire une réconciliation dont curieusement Laurent Gbagbo ne parle à aucun moment dans son message, sinon pour rappeler l’engagement des insurgés à dialoguer avec lui, comme s’il ne se sentait pas lui-même tenu de le faire. […] », rapporte le site de JA. Viennent ensuite les impressions de Jacques Chirac à la suite du contact physique avec Laurent Gbagbo, après la signature des accords de Linas Marcoussis en janvier 2003. « Je le reçois à l’Élysée et retire une impression plus que mitigée de notre entretien. L’homme est comme toujours enveloppant de chaleur et de cordialité, mais sa franchise ne me paraît pas garantie », écrit Chirac. Avant son arrivée à Paris pour finaliser le compromis de Marcoussis sur la crise ivoirienne, Laurent Gbagbo a passé un coup de fil à son homologue français. « Tout est négociable, sauf le président ! », lui a-t-il dit. « J’essaie de lui faire comprendre que Marcoussis est sans doute sa seule chance de survie politique et qu’il peut sauver la face et même sortir « par le haut » en exprimant, au nom de l’intérêt supérieur de son pays, sa libre adhésion au plan de réconciliation qui vient d’être obtenu. Il acquiesce, puis, à son retour en Côte d’Ivoire, s’empresse de proclamer que je lui ai, en réalité, forcé la main, en lui imposant un compromis indépendant de sa volonté. […] », réplique Chirac. En définitive, l`ancien président français dit avoir été déçu de Laurent Gbagbo à partir de cette attitude. Ce qui l`a poussé à adopter une posture radicale dans la résolution de la crise ivoirienne. « Dès lors, je ne verrai plus d’autre issue au drame ivoirien que le départ du principal fauteur de troubles, en espérant que son peuple soit en mesure de l’obtenir le plus rapidement possible », s`est-il convaincu. Faut-il le rappeler, les anciens présidents français et ivoirien, Jacques Chirac et Laurent Gbagbo ont eu des rapports difficiles voire conflictuels dans la gestion de la crise ivoirienne pendant qu`ils étaient encore en fonction. « Depuis que Chirac est parti, je dors mieux », avait lâché l`ancien homme fort de la Côte d`Ivoire au cours d`une interview après le départ de Chirac de l`Elysée. L`ancien président français n`a, de son côté, jamais caché son aversion pour le prédécesseur d`Alassane Ouattara. En novembre 2004, Jacques Chirac n`a pas hésité à ordonner la destruction de tous les aéronefs ivoiriens en représailles au bombardement du camp militaire français de Bouaké qui aurait fait neuf morts dont un Américain. Le lundi 11 avril 2011, Laurent Gbagbo a été déchu du pouvoir après d`intenses combats entre ses forces et celles d`Alassane Ouattara appuyées par la force française Licorne et l`Onuci.
Hamadou ZIAO
• Ce qu`il pense de l`ancien président ivoirien
Le scoop est de l`hebdomadaire « Jeune Afrique », qui l`a livré sur son site internet hier mercredi 15 juin 2011. Le journal l`a tiré du tome II des mémoires de l`ancien président français Jacques Chirac, où il dresse le portrait de certains chefs d`Etat africains, dont Laurent Gbagbo. Le prédécesseur de Nicolas Sarkozy parle de ses contacts avec l`ancien président ivoirien dans le cadre de la résolution de la crise qu`a traversée la Côte d`Ivoire depuis septembre 2002. « Le 22 octobre [2002, NDLR], un accord de cessez-le-feu est signé entre les insurgés et le pouvoir légal, à l’instigation de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, la Cedeao. Laurent Gbagbo m’écrit le même jour pour m’informer de l’accord qui vient d’être scellé et par lequel les mutins se déclarent prêts à engager le dialogue avec le gouvernement », écrit Jacques Chirac dans ses mémoires. Il ajoute que le président Gbagbo a dans son courrier sollicité « l`aimable et urgente contribution des forces françaises à Abidjan » pour veiller au respect des accords passés entre l`ex-rébellion et le pouvoir d`alors. « Je sais, conclut-il, que l’aide de la France qui n’a jamais fait défaut à mon pays lui sera encore une fois acquise dans cette épreuve. », a écrit Laurent Gbagbo. Chirac indique cependant n`avoir pas été rassuré par cette correspondance de l`ancien président ivoirien. « Cette lettre ne me dit rien qui vaille, connaissant le caractère tortueux et manipulateur de son signataire, lequel, pour tout dire, ne m’a jamais inspiré grande confiance. […] Mon seul objectif dans l’immédiat est de favoriser en Côte d’Ivoire une réconciliation dont curieusement Laurent Gbagbo ne parle à aucun moment dans son message, sinon pour rappeler l’engagement des insurgés à dialoguer avec lui, comme s’il ne se sentait pas lui-même tenu de le faire. […] », rapporte le site de JA. Viennent ensuite les impressions de Jacques Chirac à la suite du contact physique avec Laurent Gbagbo, après la signature des accords de Linas Marcoussis en janvier 2003. « Je le reçois à l’Élysée et retire une impression plus que mitigée de notre entretien. L’homme est comme toujours enveloppant de chaleur et de cordialité, mais sa franchise ne me paraît pas garantie », écrit Chirac. Avant son arrivée à Paris pour finaliser le compromis de Marcoussis sur la crise ivoirienne, Laurent Gbagbo a passé un coup de fil à son homologue français. « Tout est négociable, sauf le président ! », lui a-t-il dit. « J’essaie de lui faire comprendre que Marcoussis est sans doute sa seule chance de survie politique et qu’il peut sauver la face et même sortir « par le haut » en exprimant, au nom de l’intérêt supérieur de son pays, sa libre adhésion au plan de réconciliation qui vient d’être obtenu. Il acquiesce, puis, à son retour en Côte d’Ivoire, s’empresse de proclamer que je lui ai, en réalité, forcé la main, en lui imposant un compromis indépendant de sa volonté. […] », réplique Chirac. En définitive, l`ancien président français dit avoir été déçu de Laurent Gbagbo à partir de cette attitude. Ce qui l`a poussé à adopter une posture radicale dans la résolution de la crise ivoirienne. « Dès lors, je ne verrai plus d’autre issue au drame ivoirien que le départ du principal fauteur de troubles, en espérant que son peuple soit en mesure de l’obtenir le plus rapidement possible », s`est-il convaincu. Faut-il le rappeler, les anciens présidents français et ivoirien, Jacques Chirac et Laurent Gbagbo ont eu des rapports difficiles voire conflictuels dans la gestion de la crise ivoirienne pendant qu`ils étaient encore en fonction. « Depuis que Chirac est parti, je dors mieux », avait lâché l`ancien homme fort de la Côte d`Ivoire au cours d`une interview après le départ de Chirac de l`Elysée. L`ancien président français n`a, de son côté, jamais caché son aversion pour le prédécesseur d`Alassane Ouattara. En novembre 2004, Jacques Chirac n`a pas hésité à ordonner la destruction de tous les aéronefs ivoiriens en représailles au bombardement du camp militaire français de Bouaké qui aurait fait neuf morts dont un Américain. Le lundi 11 avril 2011, Laurent Gbagbo a été déchu du pouvoir après d`intenses combats entre ses forces et celles d`Alassane Ouattara appuyées par la force française Licorne et l`Onuci.
Hamadou ZIAO