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Société Publié le vendredi 17 juin 2011 | Soir Info

Nanan Assi Dédé Paul ( chef de village): `` Nous avons peur ``

Ce dimanche 12 juin 2011, le chef de Yakassé-Mé, Nanan Assi Dédé Paul, est en pleine réunion avec des membres de la chefferie, quand nous lui signalons, par l'intermédiaire d'un de ses sujets, notre intention de le rencontrer pour échanger sur l'événement malheureux qui a secoué le village. Une quinzaine de minutes plus tard, il accepte de parler, en se faisant entouré de ses secrétaires généraux. A l'évocation des faits, nous avons l'impression de remuer le couteau dans la plaie. Avec beaucoup de peine, Nanan Assi relate les faits qui ne s'écartent nullement de la version des témoins rencontrés. '' Si les Frci m'avait laissé le soin de régler cette affaire de jalousie en renvoyant la plaignante vers moi, on n'en serait pas arrivé là. Pour tout litige, il faut d'abord faire appel à la chefferie, comme cela a toujours été le cas. Quand au niveau de la chefferie nous ne pouvons rien faire, alors nous sommes en droit de demander leur appui. Si nous suivons cette démarche, il n'y aura pas de problème'', indique le chef Assi. Il n'a pas caché le fait que la cohabitation entre la population de Yakassé-Mé et les Frci est difficile d'autant plus que ses sujets se plaignent du comportement de ces soldats républicains.'' Tout cela n'est pas fait pour aller à la réconciliation '', fait-il remarquer. Et de se demander si le chef de l'État, Alassane Ouattara, est informé de toute cette situation. '' Nous avons peur et nous ne savons vraiment pas de quoi demain sera fait '', craint-il. Saisi d'une profonde tristesse, Nanan Assi Dédé se lève et nous montre les portes de sa maison fracturées. '' Je n'ai jamais attrapé une arme. Je n'en ai jamais caché chez moi '', explique-t-il, avant de déplorer la mort du chef de terre. '' Beaucoup de vieillards, de nos parents sont jusqu'à présent introuvables '', laisse-t-il entendre. Mais il a tenu particulièrement à remercier le sous-préfet de Yakassé-Mé. '' C'est grâce à lui que beaucoup des nôtres sont encore vivants'', précise-t-il. Pour ce qui est des 4,5 millions de F CFA réclamés par les Frci à propos de la destruction de leur véhicule pick-up, '' chaque famille apporte ce qu'il peut afin que nous puissions faire face à cela '', nous apprend-il, l'air résigné.

A. BOUABRE
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