Le président du Rassemblement des Jeunes Républicains (RJR) était dans les locaux de L’Intelligent d’Abidjan, le vendredi 17 juin 2011, pour une rencontre de remerciements, d’encouragements, mais aussi des moments d’échanges sans faux-fuyant. Karamoko Yayoro, très à l’aise sur certains sujets évoqués, a dévoilé son agenda pour les prochains mois, ses actions en faveur des jeunes de Côte d’Ivoire et ses rapports avec les leaders de la galaxie patriotique.
que les lois soient appliquées avec une justice indépendante au service de tous
Nous savons que les moments qui sont passés ont été difficiles. Donc nous passons aujourd’hui pour vous apporter notre compassion morale. Au niveau politique, nous sommes pratiquement à la fin au niveau du RJR. Nous avons passé le flambeau au niveau de la jeunesse du RHDP au camarade Yao Séraphin de la JUDPCI. Nous avons défini trois grands axes de travail aussi bien pour le RJR que pour le RJDP. Il s’agit donc de travailler sur la réconciliation nationale afin de créer un environnement apaisé pour permettre au gouvernement avec à sa tête le Président Alassane Ouattara de travailler dans un environnement serein, apaisé et permettre l’exécution de son programme de gouvernement. Parce que comme on le voit maintenant, tout est urgence en Côte d’Ivoire. Que ce soit au niveau de l’éducation, de la santé, des infrastructures routières ; tout est urgent. Ce n’est pas seulement un programme de gouvernement. Il faut un plan d’urgence pour sauver la Côte d’Ivoire. Et pour cela, on a besoin de la mobilisation du peuple de Côte d’Ivoire, de l’unité, de la solidarité de tous ; donc d’un environnement apaisé. C’est pour cela que nous sommes engagés dans la réconciliation nationale. Au niveau du RHDP, nous voulons travailler aussi pour les législatives. On veut une majorité confortable pour notre président, afin qu’il puisse réformer la Côte d’Ivoire. Il s’agira de mettre en place une Constitution qui tienne compte de l’histoire de notre pays, de son évolution, des mouvements de migration et surtout construire une nation moderne. Nous souhaitons que les lois soient appliquées avec une justice indépendante au service de tous. Notre grand axe, c’est surtout celui de l’insertion socio professionnel des jeunes. Aujourd’hui, nous avons une jeunesse très affaiblie qui a perdu toute unité et tout honneur. Cela démontre que ce sont des jeunes désœuvrés, donc des proies faciles pour tout aventurier. Si nous dénonçons la présence massive des jeunes en tant que miliciens, c’est parce que ces jeunes-là ne travaillent pas. Nous autres, nous travaillons pour que ces jeunes aient du travail et le Président Alassane Ouattara a promis dans son programme de gouvernement de faire en sorte que les jeunes puissent avoir du travail. Nous voulons donc enfin, faire de la formation politique et intellectuelle des jeunes notre priorité, afin que ceux-ci sachent qu’on ne vient pas dans un parti politique parce que celui là est mon frère, mais on y vient parce qu’on croit au projet de société qu’il nous présente. Nous voulons que le débat politique en Côte d’Ivoire soit désormais un débat d’idées et non des contradictions au niveau des biceps et autres affrontements meurtriers avec des armes de guerre.
l’absence des jeunes
au gouvernement
Je n’ai pas de pincement au cœur. Mais nous avons dit au lendemain de la formation du nouveau gouvernement que nous ne voulons pas que la question des jeunes crée une atmosphère lourde. On a dit de mettre fin à la polémique et permettre au gouvernement de travailler, parce que les Ivoiriens attendent que leurs problèmes soient résolus. Ils attendent que ceux qui ont été nommés jouent le rôle pour lequel ils sont là. Donc nous avons décidé d’apporter notre soutien au Président, afin que le gouvernement puisse travailler dans un environnement serein. Nous sommes en train de mobiliser la jeunesse pour que le pouvoir du Président Alassane Ouattara soit consolidé et que le RDR, le RHDP et toute la Côte d’Ivoire apportent sa solidarité au gouvernement.
La FESCI devait être
un bouclier contre tous les pouvoirs et non un partenaire pour asservir les élèves, les étudiants et les Ivoiriens
Je suis à l’aise pour parler de la FESCI. La FESCI violente, la FESCI qui tue, la FESCI qui blesse, la FESCI qui s’accapare des chambres, la FESCI qui frappe les maitres, la FESCI qui est devenue une milice, je ne me reconnais pas en cette FESCI. Je ne me reconnais pas en la FESCI qui se fait complice d’un pouvoir dictatorial. Parce que le slogan de la FESCI dit bien ceci : «Il n’y aura pas d’école nouvelle sans démocratie véritable». Alors, la démocratie ne signifie pas l’unification de la pensée. Pour moi, la FESCI doit aujourd’hui en tirer les conséquences. Le passif est lourd, il y a eu des assassinats reprochés à la FESCI, d’autres mêmes sont accusés de viol. Il faut laisser la FESCI face à elle-même en tirant les leçons. On met d’un côté les actifs ; de l’autre, les passifs. Et puis si les actifs sont plus nombreux que les passifs, on continue. Mais si les passifs sont plus lourds, c’est à la FESCI de se saborder ou bien de continuer. Il ne faut pas que le gouvernement prenne une décision pour dissoudre la FESCI. De toutes les façons, s’ils ont bien fait, ils seront acclamés dans les lycées et collèges, sur les campus et autres. Mais s’ils ont mal fait, ils seront pourchassés, parce que les gens n’accepteront plus d’être asservis. Pour moi, la FESCI a son destin entre ses mains et c’est à elle de se décider. Ce ne sera pas la première organisation qui se sera sabordée. Je souhaite que les responsables et leurs membres en tirent les conséquences de sorte à voir quel avenir accorder à la FESCI. Il faut aujourd’hui changer la mentalité des jeunes pour mettre en avant le mérite, l’assiduité au travail, le retour dans les bibliothèques et aux normes. Nous avons dit que la FESCI devait être un bouclier des élèves et étudiants contre tous les pouvoirs et non être un partenaire pour asservir les élèves, les étudiants et les Ivoiriens.
« Je serai candidat aux élections législatives »
Quand j’ai été élu en 2005 à Grand-Bassam, j’avais promis faire du RJR la première force politique au niveau des jeunes, en l’organisant au mieux. Nous avons aussi dit qu’on allait se battre pour que le docteur Alassane Ouattara soit élu Président au premier tour, cela s’est fait même si ce n’est pas dans le délai qu’on s’était fixé. Nous avions dit que nous ferions en sorte de tendre la main aux jeunes des autres formations politiques. Nous l’avons fait. Nous avons tendu la main aux jeunes patriotes, cela a été interprété diversement. Je pense que je suis un partisan de l’alternance. Après avoir passé six ans à la tête du RJR, j’estime que je dois rencontrer la direction pour leur proposer qu’on aille à un congrès afin qu’une autre énergie, une autre intelligence vienne s’exercer à la tête du RJR. Je souhaite passer la main, mais cela se fera seulement au cours du congrès. La fixation des dates du congrès relève donc de la direction du parti. Je n’ai pas de poulain, je n’ai pas cette habitude. Je vais continuer de faire la politique. Je ne créerai pas de club de soutien car je ne les aime pas. Je serai candidat aux législatives. C’est une certitude. En tout cas, je souhaite être candidat aux législatives, parce que j’estime que le parlement qui arrive doit réformer la Constitution de la Côte d’Ivoire. Nous demandons que cette Constitution soit reprise sur la base de l’histoire de la Côte d’Ivoire, sur la base de l’évolution que nous voulons donner à la Côte d’Ivoire. Ce n’est pas normal que nous ayons une Constitution qui ne reflète pas la sociologie de la Côte d’Ivoire. Et puis les jeunes qui constituent 70 à 80% de la population doivent être fortement représentés au parlement. C’est pour cela que le RJDP a demandé l’application de nos textes qui prévoient que les jeunes soient responsabilisés à 30%. Nous voulons donc que les jeunes soit représentés à 30% aux législatives. Et que les intérêts des jeunes soient défendus. Nous ne voulons plus de vieux députés qui passent leur temps à ronfler à l’hémicycle.
Mes ambitions pour
la jeunesse ivoirienne
Nous allons prendre contact avec toutes les autorités compétentes, à savoir les ministères à charge de la jeunesse. Par exemple le ministère chargé de l’artisanat et des PME. Nous allons travailler aussi avec beaucoup d’autres ministères où les jeunes peuvent avoir de l’emploi. Nous comptons aussi travailler sur la mentalité des jeunes en faisant de la formation, prendre attache avec le FDFP pour que dans les gares routières on crée même des associations dont les membres seront formés à l’entrepreunariat. Nous avons un programme d’activités au niveau des jeunes qui va aller dans ce sens. En plus de la politique, nous allons faire la formation intellectuelle, l’encadrement des jeunes pour que ceux-ci sachent que ce qu’ils font comme petits métiers est aussi du travail. Il faut transformer la mentalité de l’Ivoirien qui pense que le travail, c’est seulement être dans l’administration et que le privé n’existe pas. Nous osons espérer que les autorités compétentes vont comprendre que nous ne ferons pas le travail à leur place, mais que nous allons souvent attirer leur attention sur des choses (…) Je voudrais rendre hommage à ces jeunes-là qui, au péril de leur vie ont pris les armes. Ils ont aussi répondu à un mot d’ordre du gouvernement ivoirien qui avait appelé à une révolution. Qu’est-ce qu’il faut faire d’eux ? Il faut leur parler. Certainement que d’autres voudrons faire carrière dans l’armée. Mais il y a le profilage et s’ils répondent aux critères, ils seront intégrés dans l’armée. Nous leur disons merci et félicitations. Et qu’ils se tiennent dans la disposition mentale qu’ils ne seront pas forcément intégrés dans l’armée et qu’ils doivent rejoindre maintenant une vie normale. Beaucoup l’ont fait et beaucoup d’autres le feront dans les jours à venir, afin qu’ils comprennent qu’être militaire, être gendarme est un métier et qu’il faut avoir des prédispositions intellectuelles, mentales et physiques.
Un plan d’urgence pour sauver la Côte d’Ivoire
La Côte d’Ivoire est en lambeaux. Il suffit d’une pluie pour se rendre compte qu’il n’y a plus de routes en Côte d’Ivoire. Il y a des centres de santé à réhabiliter. Il y a aussi la mentalité qu’il faut revoir. Il y en a qui ne veulent pas travailler, mais qui veulent tout avoir. Il faut aimer le travail. Chacun doit jouer son rôle. Et c’est cette Côte d’Ivoire que nous voulons. J’ose espérer que les journalistes vont continuer à dénoncer les tares. Ce qui va nous permettre de nous transformer positivement. Au niveau des infrastructures, il faut créer un environnement serein autour du gouvernement afin de permettre au Président de réaliser son programme.
Opposé, mais pas ennemi
de Blé Goudé,
Konaté Navigué…
J’avoue que je n’ai pas de nouvelles de Blé Goudé. On apprend tantôt qu’il est au Ghana, tantôt au Bénin, je ne sais pas exactement où il se trouve. Mais il se raconte que l’on aurait aperçu Richard Dakoury et d’autres jeunes patriotes en train de danser au stade, ce qui revient à dire qu’il ne doit pas être trop loin. Quant à Dibopieu, on l’annonçait traversant la frontière Ghanéenne. Il doit s’y trouver. J’ai été appelé par le N°2 de la JFPI, le camarade Koua Justin qui m’a dit qu’il m’appelait au nom du frère Konaté Navigué qui entendait travailler avec nous. Par contre je suis en contact avec le maréchal Eugène Djué, Elie Halassou, Sam l’Africain… Il n’y a pas de problèmes. Nous étions opposés, mais nous n’étions pas des ennemis. Regardez tous mes discours, je n’ai jamais appelé à la vindicte populaire envers qui que ce soit. Au contraire, même lorsque nous étions encore au Golf sous blocus, j’ai toujours été juste dans mes propos. Mais certains ont posé des actes. Ce n’est donc pas au nom de la réconciliation qu’on va fermer les yeux là-dessus. La réconciliation ne doit pas se faire au détriment de la justice. Parce que se serait encourager les rancœurs et l’impunité. Et tout cela doit prendre fin maintenant.
Amnesty international s’est discrédité en Côte d’Ivoire
Où était Amnesty International lorsque le colonel Dogbo Blé m’a convoqué dans son bureau et que le général Mangou a révélé qu’il avait promis de me faire la peau ? Où était Amnesty International quand les femmes ont été violées ? Les représentants de ces ONG qui parlent aujourd’hui étaient cachés, ils n’ont pas dénoncé. Amnesty n’a rien dit quand 25 jeunes militants du RDR ont été tués au siège du RDR de Yopougon-Wassakara. Mais, Amnesty qui se réveille tout d’un coup, ne voit que ce qui se passe devant eux et c’est ce que je dénonce. Mais je me rends compte que derrière ces grandes déclarations, il y a le Professeur Dégny Ségui, M. Williams Attéby, Me Daligou qui sont ceux qui les actionnent. Il ne faudrait pas qu’Amnesty se laisse manipuler auquel cas, il va se discréditer en Côte d’Ivoire et je ne suis pas sûr qu’Amnesty soit loin de se discréditer en Côte d’Ivoire, parce qu’ils n’ont qu’une vision partiale et parcellaire des événements et ils défendent un camp. Quand les jeunes miliciens étaient encore à Yopougon, tuant chaque jour, Amnesty n’a pas dénoncé, mais dès qu’on a commencé à libérer les gens de Yopougon, ils se sont mis à se plaindre. Serait-ce une structure pour défendre les tueurs ou pour défendre les Droits de ceux qui sont opprimés ? Je suis vraiment étonné de voir que c’est cette structure qui se discrédite au jour le jour en Côte d’Ivoire. Je ne crois donc plus en Amnesty international. Il faut qu’ils se dédouanent et disent pourquoi ils n’ont pas réagi quand pendant cinq mois on nous privait de nourriture au Golf, au point que pour manger, c’étaient des hélicoptères qui nous apportaient la nourriture ? Amnesty s’est discrédité, ils peuvent dire tout ce qu’ils veulent, je suis d’accord, mais je suis heureux et je dis merci au gouvernement qui est en train de créer les conditions pour que les libertés et toutes les opinions s’expriment, parce qu’au temps de Gbagbo, on ne pouvait pas le faire.
Réalisée par la rédaction
que les lois soient appliquées avec une justice indépendante au service de tous
Nous savons que les moments qui sont passés ont été difficiles. Donc nous passons aujourd’hui pour vous apporter notre compassion morale. Au niveau politique, nous sommes pratiquement à la fin au niveau du RJR. Nous avons passé le flambeau au niveau de la jeunesse du RHDP au camarade Yao Séraphin de la JUDPCI. Nous avons défini trois grands axes de travail aussi bien pour le RJR que pour le RJDP. Il s’agit donc de travailler sur la réconciliation nationale afin de créer un environnement apaisé pour permettre au gouvernement avec à sa tête le Président Alassane Ouattara de travailler dans un environnement serein, apaisé et permettre l’exécution de son programme de gouvernement. Parce que comme on le voit maintenant, tout est urgence en Côte d’Ivoire. Que ce soit au niveau de l’éducation, de la santé, des infrastructures routières ; tout est urgent. Ce n’est pas seulement un programme de gouvernement. Il faut un plan d’urgence pour sauver la Côte d’Ivoire. Et pour cela, on a besoin de la mobilisation du peuple de Côte d’Ivoire, de l’unité, de la solidarité de tous ; donc d’un environnement apaisé. C’est pour cela que nous sommes engagés dans la réconciliation nationale. Au niveau du RHDP, nous voulons travailler aussi pour les législatives. On veut une majorité confortable pour notre président, afin qu’il puisse réformer la Côte d’Ivoire. Il s’agira de mettre en place une Constitution qui tienne compte de l’histoire de notre pays, de son évolution, des mouvements de migration et surtout construire une nation moderne. Nous souhaitons que les lois soient appliquées avec une justice indépendante au service de tous. Notre grand axe, c’est surtout celui de l’insertion socio professionnel des jeunes. Aujourd’hui, nous avons une jeunesse très affaiblie qui a perdu toute unité et tout honneur. Cela démontre que ce sont des jeunes désœuvrés, donc des proies faciles pour tout aventurier. Si nous dénonçons la présence massive des jeunes en tant que miliciens, c’est parce que ces jeunes-là ne travaillent pas. Nous autres, nous travaillons pour que ces jeunes aient du travail et le Président Alassane Ouattara a promis dans son programme de gouvernement de faire en sorte que les jeunes puissent avoir du travail. Nous voulons donc enfin, faire de la formation politique et intellectuelle des jeunes notre priorité, afin que ceux-ci sachent qu’on ne vient pas dans un parti politique parce que celui là est mon frère, mais on y vient parce qu’on croit au projet de société qu’il nous présente. Nous voulons que le débat politique en Côte d’Ivoire soit désormais un débat d’idées et non des contradictions au niveau des biceps et autres affrontements meurtriers avec des armes de guerre.
l’absence des jeunes
au gouvernement
Je n’ai pas de pincement au cœur. Mais nous avons dit au lendemain de la formation du nouveau gouvernement que nous ne voulons pas que la question des jeunes crée une atmosphère lourde. On a dit de mettre fin à la polémique et permettre au gouvernement de travailler, parce que les Ivoiriens attendent que leurs problèmes soient résolus. Ils attendent que ceux qui ont été nommés jouent le rôle pour lequel ils sont là. Donc nous avons décidé d’apporter notre soutien au Président, afin que le gouvernement puisse travailler dans un environnement serein. Nous sommes en train de mobiliser la jeunesse pour que le pouvoir du Président Alassane Ouattara soit consolidé et que le RDR, le RHDP et toute la Côte d’Ivoire apportent sa solidarité au gouvernement.
La FESCI devait être
un bouclier contre tous les pouvoirs et non un partenaire pour asservir les élèves, les étudiants et les Ivoiriens
Je suis à l’aise pour parler de la FESCI. La FESCI violente, la FESCI qui tue, la FESCI qui blesse, la FESCI qui s’accapare des chambres, la FESCI qui frappe les maitres, la FESCI qui est devenue une milice, je ne me reconnais pas en cette FESCI. Je ne me reconnais pas en la FESCI qui se fait complice d’un pouvoir dictatorial. Parce que le slogan de la FESCI dit bien ceci : «Il n’y aura pas d’école nouvelle sans démocratie véritable». Alors, la démocratie ne signifie pas l’unification de la pensée. Pour moi, la FESCI doit aujourd’hui en tirer les conséquences. Le passif est lourd, il y a eu des assassinats reprochés à la FESCI, d’autres mêmes sont accusés de viol. Il faut laisser la FESCI face à elle-même en tirant les leçons. On met d’un côté les actifs ; de l’autre, les passifs. Et puis si les actifs sont plus nombreux que les passifs, on continue. Mais si les passifs sont plus lourds, c’est à la FESCI de se saborder ou bien de continuer. Il ne faut pas que le gouvernement prenne une décision pour dissoudre la FESCI. De toutes les façons, s’ils ont bien fait, ils seront acclamés dans les lycées et collèges, sur les campus et autres. Mais s’ils ont mal fait, ils seront pourchassés, parce que les gens n’accepteront plus d’être asservis. Pour moi, la FESCI a son destin entre ses mains et c’est à elle de se décider. Ce ne sera pas la première organisation qui se sera sabordée. Je souhaite que les responsables et leurs membres en tirent les conséquences de sorte à voir quel avenir accorder à la FESCI. Il faut aujourd’hui changer la mentalité des jeunes pour mettre en avant le mérite, l’assiduité au travail, le retour dans les bibliothèques et aux normes. Nous avons dit que la FESCI devait être un bouclier des élèves et étudiants contre tous les pouvoirs et non être un partenaire pour asservir les élèves, les étudiants et les Ivoiriens.
« Je serai candidat aux élections législatives »
Quand j’ai été élu en 2005 à Grand-Bassam, j’avais promis faire du RJR la première force politique au niveau des jeunes, en l’organisant au mieux. Nous avons aussi dit qu’on allait se battre pour que le docteur Alassane Ouattara soit élu Président au premier tour, cela s’est fait même si ce n’est pas dans le délai qu’on s’était fixé. Nous avions dit que nous ferions en sorte de tendre la main aux jeunes des autres formations politiques. Nous l’avons fait. Nous avons tendu la main aux jeunes patriotes, cela a été interprété diversement. Je pense que je suis un partisan de l’alternance. Après avoir passé six ans à la tête du RJR, j’estime que je dois rencontrer la direction pour leur proposer qu’on aille à un congrès afin qu’une autre énergie, une autre intelligence vienne s’exercer à la tête du RJR. Je souhaite passer la main, mais cela se fera seulement au cours du congrès. La fixation des dates du congrès relève donc de la direction du parti. Je n’ai pas de poulain, je n’ai pas cette habitude. Je vais continuer de faire la politique. Je ne créerai pas de club de soutien car je ne les aime pas. Je serai candidat aux législatives. C’est une certitude. En tout cas, je souhaite être candidat aux législatives, parce que j’estime que le parlement qui arrive doit réformer la Constitution de la Côte d’Ivoire. Nous demandons que cette Constitution soit reprise sur la base de l’histoire de la Côte d’Ivoire, sur la base de l’évolution que nous voulons donner à la Côte d’Ivoire. Ce n’est pas normal que nous ayons une Constitution qui ne reflète pas la sociologie de la Côte d’Ivoire. Et puis les jeunes qui constituent 70 à 80% de la population doivent être fortement représentés au parlement. C’est pour cela que le RJDP a demandé l’application de nos textes qui prévoient que les jeunes soient responsabilisés à 30%. Nous voulons donc que les jeunes soit représentés à 30% aux législatives. Et que les intérêts des jeunes soient défendus. Nous ne voulons plus de vieux députés qui passent leur temps à ronfler à l’hémicycle.
Mes ambitions pour
la jeunesse ivoirienne
Nous allons prendre contact avec toutes les autorités compétentes, à savoir les ministères à charge de la jeunesse. Par exemple le ministère chargé de l’artisanat et des PME. Nous allons travailler aussi avec beaucoup d’autres ministères où les jeunes peuvent avoir de l’emploi. Nous comptons aussi travailler sur la mentalité des jeunes en faisant de la formation, prendre attache avec le FDFP pour que dans les gares routières on crée même des associations dont les membres seront formés à l’entrepreunariat. Nous avons un programme d’activités au niveau des jeunes qui va aller dans ce sens. En plus de la politique, nous allons faire la formation intellectuelle, l’encadrement des jeunes pour que ceux-ci sachent que ce qu’ils font comme petits métiers est aussi du travail. Il faut transformer la mentalité de l’Ivoirien qui pense que le travail, c’est seulement être dans l’administration et que le privé n’existe pas. Nous osons espérer que les autorités compétentes vont comprendre que nous ne ferons pas le travail à leur place, mais que nous allons souvent attirer leur attention sur des choses (…) Je voudrais rendre hommage à ces jeunes-là qui, au péril de leur vie ont pris les armes. Ils ont aussi répondu à un mot d’ordre du gouvernement ivoirien qui avait appelé à une révolution. Qu’est-ce qu’il faut faire d’eux ? Il faut leur parler. Certainement que d’autres voudrons faire carrière dans l’armée. Mais il y a le profilage et s’ils répondent aux critères, ils seront intégrés dans l’armée. Nous leur disons merci et félicitations. Et qu’ils se tiennent dans la disposition mentale qu’ils ne seront pas forcément intégrés dans l’armée et qu’ils doivent rejoindre maintenant une vie normale. Beaucoup l’ont fait et beaucoup d’autres le feront dans les jours à venir, afin qu’ils comprennent qu’être militaire, être gendarme est un métier et qu’il faut avoir des prédispositions intellectuelles, mentales et physiques.
Un plan d’urgence pour sauver la Côte d’Ivoire
La Côte d’Ivoire est en lambeaux. Il suffit d’une pluie pour se rendre compte qu’il n’y a plus de routes en Côte d’Ivoire. Il y a des centres de santé à réhabiliter. Il y a aussi la mentalité qu’il faut revoir. Il y en a qui ne veulent pas travailler, mais qui veulent tout avoir. Il faut aimer le travail. Chacun doit jouer son rôle. Et c’est cette Côte d’Ivoire que nous voulons. J’ose espérer que les journalistes vont continuer à dénoncer les tares. Ce qui va nous permettre de nous transformer positivement. Au niveau des infrastructures, il faut créer un environnement serein autour du gouvernement afin de permettre au Président de réaliser son programme.
Opposé, mais pas ennemi
de Blé Goudé,
Konaté Navigué…
J’avoue que je n’ai pas de nouvelles de Blé Goudé. On apprend tantôt qu’il est au Ghana, tantôt au Bénin, je ne sais pas exactement où il se trouve. Mais il se raconte que l’on aurait aperçu Richard Dakoury et d’autres jeunes patriotes en train de danser au stade, ce qui revient à dire qu’il ne doit pas être trop loin. Quant à Dibopieu, on l’annonçait traversant la frontière Ghanéenne. Il doit s’y trouver. J’ai été appelé par le N°2 de la JFPI, le camarade Koua Justin qui m’a dit qu’il m’appelait au nom du frère Konaté Navigué qui entendait travailler avec nous. Par contre je suis en contact avec le maréchal Eugène Djué, Elie Halassou, Sam l’Africain… Il n’y a pas de problèmes. Nous étions opposés, mais nous n’étions pas des ennemis. Regardez tous mes discours, je n’ai jamais appelé à la vindicte populaire envers qui que ce soit. Au contraire, même lorsque nous étions encore au Golf sous blocus, j’ai toujours été juste dans mes propos. Mais certains ont posé des actes. Ce n’est donc pas au nom de la réconciliation qu’on va fermer les yeux là-dessus. La réconciliation ne doit pas se faire au détriment de la justice. Parce que se serait encourager les rancœurs et l’impunité. Et tout cela doit prendre fin maintenant.
Amnesty international s’est discrédité en Côte d’Ivoire
Où était Amnesty International lorsque le colonel Dogbo Blé m’a convoqué dans son bureau et que le général Mangou a révélé qu’il avait promis de me faire la peau ? Où était Amnesty International quand les femmes ont été violées ? Les représentants de ces ONG qui parlent aujourd’hui étaient cachés, ils n’ont pas dénoncé. Amnesty n’a rien dit quand 25 jeunes militants du RDR ont été tués au siège du RDR de Yopougon-Wassakara. Mais, Amnesty qui se réveille tout d’un coup, ne voit que ce qui se passe devant eux et c’est ce que je dénonce. Mais je me rends compte que derrière ces grandes déclarations, il y a le Professeur Dégny Ségui, M. Williams Attéby, Me Daligou qui sont ceux qui les actionnent. Il ne faudrait pas qu’Amnesty se laisse manipuler auquel cas, il va se discréditer en Côte d’Ivoire et je ne suis pas sûr qu’Amnesty soit loin de se discréditer en Côte d’Ivoire, parce qu’ils n’ont qu’une vision partiale et parcellaire des événements et ils défendent un camp. Quand les jeunes miliciens étaient encore à Yopougon, tuant chaque jour, Amnesty n’a pas dénoncé, mais dès qu’on a commencé à libérer les gens de Yopougon, ils se sont mis à se plaindre. Serait-ce une structure pour défendre les tueurs ou pour défendre les Droits de ceux qui sont opprimés ? Je suis vraiment étonné de voir que c’est cette structure qui se discrédite au jour le jour en Côte d’Ivoire. Je ne crois donc plus en Amnesty international. Il faut qu’ils se dédouanent et disent pourquoi ils n’ont pas réagi quand pendant cinq mois on nous privait de nourriture au Golf, au point que pour manger, c’étaient des hélicoptères qui nous apportaient la nourriture ? Amnesty s’est discrédité, ils peuvent dire tout ce qu’ils veulent, je suis d’accord, mais je suis heureux et je dis merci au gouvernement qui est en train de créer les conditions pour que les libertés et toutes les opinions s’expriment, parce qu’au temps de Gbagbo, on ne pouvait pas le faire.
Réalisée par la rédaction