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Politique Publié le lundi 20 juin 2011 | Nord-Sud

Après la chute de Gbagbo du pouvoir , Ce qui reste de LMP

© Nord-Sud
Annan, Tutu et Robinson rendent visite à Gbagbo à Korhogo
Les membres du groupe dit des Elders (Anciens) Kofi Annan, Desmond Tutu et Mary Robinson, sont arrivés lundi matin à Korhogo, dans le nord de la Côte d`Ivoire, pour rencontrer le président ivoirien déchu Laurent Gbagbo, placé en résidence surveillée
Si elle ne se trouve pas dans la posture d'un groupement politique qui doit tout reprendre à zéro, l'ex-majorité présidentielle (Lmp), avec pour colonne vertébrale le Front populaire ivoirien (Fpi), cherche sérieusement ses marques. Mais que reste-t-il de ses potentiels humain, matériel et idéologique ?


L'ex-majorité présidentielle, forte d'une centaine de structures fédérées autour du Fpi, sa colonne vertébrale, n'existe plus que de nom. Car, physiquement, elle n'a plus d'adresse. Et pour cause, son principal site a été saccagé, pillé et réduit à un dépotoir. Le duplexe flambant neuf qui l'abritait à Attoban, ressemble aujourd'hui à un lieu perdu, tellement les broussailles et les lézards y règnent en maîtres. La désolation que ce site dégage ne varie pas du sentiment qu'inspire le siège national du Fpi à Marcory, zone 4c. Cadres défenestrés, locaux décoiffés, portes, portails et mobilier emportés, vitres brisées avec de la paperasse traînant çà et là. L'ex-majorité présidentielle s'est donc vu obliger de changer d'adresse à la faveur de la reprise de l'activité politique, après la reconnaissance de la victoire d'Alassane Ouattara par le Conseil constitutionnel, le jeudi 5 mai. Les pro-Gbagbo se réunissent désormais dans les locaux du Congrès national pour la résistance et la démocratie (Cnrd), à Cocody. Sur le site de cet autre groupement politique qu'avait initié Laurent Gbagbo en vue de rivaliser le Rhdp, dans le contexte de l'accord de Linas-Marcoussis, ils cherchent tant bien que mal à faire peau neuve.
Une coalition politique désarticulée
"Nous nous sommes réunis pour définir la nouvelle ligne de comportement des militants", avait déclaré le 3è vice-président Mamadou Koulibaly, président par intérim du Fpi. C'était après le premier comité central dudit parti "élargi au Cnrd et à Lmp", le mercredi 25 mai. L'enjeu était de remettre le parti sur pied, si le plus difficile n'est pas de le ressusciter. Car, comme il est su de tous, outre le numéro 1, Pascal Affi N'Guessan, la 2è vice-présidente (ex-première dame Simone Gbagbo) et d'autres cadres du parti sont en résidence surveillée à l'hôtel Pergola, à Bouna, à Katiola et à Odienné. En un mot, la direction du Fpi est "désarticulée" comme le déplorait aussi Mamadou Koulibaly. Au niveau même de Lmp, les responsables de partis et mouvements satellites craignant pour leur vie sont terrés en des endroits tenus secrets. C'est le cas de Charles Blé Goudé, chef des ''jeunes patriotes'' et ex-directeur national de campagne adjoint chargé de la jeunesse, Geneviève Bro Grebé ( blessée, dit-on) ex-directrice de campagne en charge des femmes, Danièle Boni Claverie présidente de l'URD, Mel Eg Théodore président de l'Udcy, Kaé Eric leader de l'AIRD. Au nombre des introuvables, on peut citer l'ex-directeur de cabinet adjoint de Laurent Gbagbo, Dr Issa Malick Coulibaly, président de l'Union des houphouétistes pour le dialogue (UHD). Que de portés-disparus donc. Sauf Laurent Dona-Fologo, président du Rassemblement pour la paix, le progrès et le partage (Rpp), retiré, peut-être, auprès du président de son ancien parti le Pdci-Rda, Henri Konan Bédié. Le bilan moral n'est pas reluisant aussi, selon Mamadou Koulibaly: "ce parti, disait-il, est très épuisé par dix années de partage de pouvoir, de n’avoir pas pu appliquer son programme de gouvernement, par toutes sortes d’accusations de toutes parts, par une élection que nous avons mal gérée. Epuisé par une défaite cuisante, la destruction de nos biens, la mise en déroute de nos militants, par l’emprisonnement d’une forte délégation de la direction du parti". Et, avait-il poursuivi, "financièrement, nous sommes blottis". Enfin, "socialement, notre réputation est ternie. Nous ne pouvons plus nous présenter comme il y a quelques années en tant que poches de moralité", regrettait-il. En somme, l'ex-majorité présidentielle, à l'image de son noyau le Fpi, sombre dans un profond coma, sonné qu'il a été par l'issue d'une campagne malheureuse. Pour les besoins de l'élection présidentielle du 31 octobre 2010, le candidat Laurent Gbagbo, alors président de la République, suscite l'avènement d'un groupement politique. L'idée qu'il soumet à son parti, le Front populaire ivoirien (Fpi) - qu'il a créé en 1983 - provoque des grincements de dents. Mais elle n'est pas pour autant rejetée. Car, même si le projet a peiné à convaincre les purs et durs ''frontistes" dudit parti socialiste, l'initiateur est parvenu à greffer autour du Fpi des partis et mouvements politiques "amis", acquis à sa cause. Vu que Laurent Gbagbo les avait exhortés à "partager avec les autres". LMP est ainsi née, qui investit son candidat le 9 octobre de la même année. A l'époque, ladite plate-forme est présentée comme celle qui venait donner la réplique à sa rivale: le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp), fort de quatre partis politiques que sont le Pdci, le Rdr, l'Udpci et le Mfa). LMP était censée la battre à plate couture, d'où son slogan "on gagne ou on gagne". Mais son bilan électoral a été autre que celui qu'elle a escompté. Le 3 décembre, Laurent Gbagbo déclaré perdant du second tour du scrutin le 28 novembre par la Commission électorale indépendante (Cei), et débouté par la quasi-totalité de la communauté internationale, est arrêté le 11 avril par les Forces républicaines de Côte d'Ivoire (Frci), après de sanglants affrontements. Son assignation à résidence à Korhogo, au nord du pays, consacrant ainsi l'étêtement de sa grande famille politique, tend à rimer aussi avec la disparition de cette dernière du paysage politique national.


Bidi Ignace
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