L’Agnéby, ces dernières années, a été une région favorable à Laurent Gbagbo. A près la chute de l’ancien président, la réconciliation tant prônée par le président Alassane Ouattara a du mal réellement à décoller dans cette région. Nous avons rencontré, au cours d’un reportage, le comandant chargé de la zone, qui nous en dit un peu plus.
Le Patriote: L’Agnéby n’est pas une zone facile. Les populations ont massivement voté pour l’ex-chef de l’Etat lors des élections et sont hostiles à l’avènement du Dr Alassane Ouattara au pouvoir ainsi qu’à l’arrivée des FRCI dans la région. Comment arrivez-vous à faire face à cette situation ?
Cdt Koné Seydou : Effectivement, l’Agnéby est une zone difficile. Surtout avec une population qui ne veut pas voir les FRCI dans leur environnement. Puisque le président de la République prône la paix, et c’est la paix seule qui peut faire avancer le pays, nous bravons les difficultés. Nous essayons de leur faire comprendre qu’une nouvelle page s’ouvre et que nous devons nous inscrire dans cette voie.
LP: De façon pratique, comment faites-vous pour amener les populations à épouser la nouvelle donne ?
Cdt KS : Nous allons vers les populations pour leur demander de nous faire confiance. Au niveau de nos camarades des ex-FDS, nous leur avons demandé de reprendre le travail et de se conformer à ce que leur demande le président de la République. Ensemble, nous travaillons en parfaite intelligence. Tout ceci pour amener les populations à prendre confiance.
LP: Et au niveau de la chefferie traditionnelle, comment se passe la collaboration ?
Cdt KS : La collaboration avec les chefs traditionnels est parfaite. Pendant mes tournées dans les villages, je suis très souvent assisté par la chefferie traditionnelle. Même certains cadres de la région nous accompagnent dans nos tournées de sensibilisation.
LP: L’ancien régime a déversé beaucoup d’armes dans différentes régions du pays. Qu’en est-il dans l’Agneby ?
Cdt KS : Effectivement, Agboville et ses environs étaient, si je peux le dire ainsi, une base arrière du régime Gbagbo. Il a déversé beaucoup d’armes ici. Ces armes ont été disséminées dans tous les villages. Il y avait aussi beaucoup de miliciens. Certains sont toujours cachés dans les forêts. Il est très difficile pour nous de chercher et retrouver ces armes. Parce que la population ne veut pas du tout collaborer. Quand elles nous voient arriver, elles s’enfuient. Nous cherchons par tous les moyens cette collaboration, sans violence comme prôné par les autorités. Heureusement, certains fils de la région qui n’adhèrent pas à leur façon de faire, nous aident. Mais par le passé, lorsque nous procédions par la manière forte, on arrivait à avoir des résultats satisfaisants. Soyons francs ! Il est difficile de travailler ici en allant doucement comme le demandent les autorités. Dès qu’on nous signale la présence d’armes quelque part et qu’on veut intervenir, automatiquement nous sommes stoppés par la hiérarchie parce que des gens l’ont saisie. Cela nous rend la tâche difficile. C’est comme ça que j’ai perdu un élément qui était allé remettre une convocation à un individu. Cet élément a été pris à partie par les villageois et son second a pris la fuite et est allé se réfugier chez l’imam du village. Automatiquement, les villageois ont fait courir la rumeur selon laquelle les FRCI ont tué vingt villageois et brûlé le village en question (Anaguié). Ce qui était archi-faux. Il y a ici beaucoup d’intoxication. Ceci est l’œuvre de politiciens qui veulent salir le nom des FRCI. Finalement, tout est rentré dans l’ordre. Pour revenir à la question, il y a beaucoup d’armes disséminées encore dans la région.
LP : Mais, est-ce que vous pouvez nous donner le nombre exact d’armes découvertes ?
Cdt KS : Quand nous sommes arrivés, nous avons trouvé ici à Agboville, 30 kalachnikovs et beaucoup d’obus pouvant remplir plus de trois voitures bâchées. Nous avons trouvé une 12-7. Pour vous dire qu’il y a encore beaucoup d’armes. Mais la population ne collabore pas. Elle est même pressée de nous voir partir de l’Agnéby. Des rumeurs font même état de possible vengeance de la population autochtone contre la population allogène.
LP: Face à une telle menace, qu’est ce que vous faites pour désamorcer la bombe ?
Cdt KS : Pour désamorcer cette bombe, il faut beaucoup de sensibilisation. Je pense qu’au fil du temps, la population va finir par comprendre. La tâche sera difficile parce que la population reste encore attachée à l’ancien président. Elle affirme même qu’il reviendra. La sensibilisation va prendre le temps que cela va prendre, mais il faut continuer. C’est des humains et ils finiront par comprendre.
Réalisée par Jean-Claude Coulibaly
Le Patriote: L’Agnéby n’est pas une zone facile. Les populations ont massivement voté pour l’ex-chef de l’Etat lors des élections et sont hostiles à l’avènement du Dr Alassane Ouattara au pouvoir ainsi qu’à l’arrivée des FRCI dans la région. Comment arrivez-vous à faire face à cette situation ?
Cdt Koné Seydou : Effectivement, l’Agnéby est une zone difficile. Surtout avec une population qui ne veut pas voir les FRCI dans leur environnement. Puisque le président de la République prône la paix, et c’est la paix seule qui peut faire avancer le pays, nous bravons les difficultés. Nous essayons de leur faire comprendre qu’une nouvelle page s’ouvre et que nous devons nous inscrire dans cette voie.
LP: De façon pratique, comment faites-vous pour amener les populations à épouser la nouvelle donne ?
Cdt KS : Nous allons vers les populations pour leur demander de nous faire confiance. Au niveau de nos camarades des ex-FDS, nous leur avons demandé de reprendre le travail et de se conformer à ce que leur demande le président de la République. Ensemble, nous travaillons en parfaite intelligence. Tout ceci pour amener les populations à prendre confiance.
LP: Et au niveau de la chefferie traditionnelle, comment se passe la collaboration ?
Cdt KS : La collaboration avec les chefs traditionnels est parfaite. Pendant mes tournées dans les villages, je suis très souvent assisté par la chefferie traditionnelle. Même certains cadres de la région nous accompagnent dans nos tournées de sensibilisation.
LP: L’ancien régime a déversé beaucoup d’armes dans différentes régions du pays. Qu’en est-il dans l’Agneby ?
Cdt KS : Effectivement, Agboville et ses environs étaient, si je peux le dire ainsi, une base arrière du régime Gbagbo. Il a déversé beaucoup d’armes ici. Ces armes ont été disséminées dans tous les villages. Il y avait aussi beaucoup de miliciens. Certains sont toujours cachés dans les forêts. Il est très difficile pour nous de chercher et retrouver ces armes. Parce que la population ne veut pas du tout collaborer. Quand elles nous voient arriver, elles s’enfuient. Nous cherchons par tous les moyens cette collaboration, sans violence comme prôné par les autorités. Heureusement, certains fils de la région qui n’adhèrent pas à leur façon de faire, nous aident. Mais par le passé, lorsque nous procédions par la manière forte, on arrivait à avoir des résultats satisfaisants. Soyons francs ! Il est difficile de travailler ici en allant doucement comme le demandent les autorités. Dès qu’on nous signale la présence d’armes quelque part et qu’on veut intervenir, automatiquement nous sommes stoppés par la hiérarchie parce que des gens l’ont saisie. Cela nous rend la tâche difficile. C’est comme ça que j’ai perdu un élément qui était allé remettre une convocation à un individu. Cet élément a été pris à partie par les villageois et son second a pris la fuite et est allé se réfugier chez l’imam du village. Automatiquement, les villageois ont fait courir la rumeur selon laquelle les FRCI ont tué vingt villageois et brûlé le village en question (Anaguié). Ce qui était archi-faux. Il y a ici beaucoup d’intoxication. Ceci est l’œuvre de politiciens qui veulent salir le nom des FRCI. Finalement, tout est rentré dans l’ordre. Pour revenir à la question, il y a beaucoup d’armes disséminées encore dans la région.
LP : Mais, est-ce que vous pouvez nous donner le nombre exact d’armes découvertes ?
Cdt KS : Quand nous sommes arrivés, nous avons trouvé ici à Agboville, 30 kalachnikovs et beaucoup d’obus pouvant remplir plus de trois voitures bâchées. Nous avons trouvé une 12-7. Pour vous dire qu’il y a encore beaucoup d’armes. Mais la population ne collabore pas. Elle est même pressée de nous voir partir de l’Agnéby. Des rumeurs font même état de possible vengeance de la population autochtone contre la population allogène.
LP: Face à une telle menace, qu’est ce que vous faites pour désamorcer la bombe ?
Cdt KS : Pour désamorcer cette bombe, il faut beaucoup de sensibilisation. Je pense qu’au fil du temps, la population va finir par comprendre. La tâche sera difficile parce que la population reste encore attachée à l’ancien président. Elle affirme même qu’il reviendra. La sensibilisation va prendre le temps que cela va prendre, mais il faut continuer. C’est des humains et ils finiront par comprendre.
Réalisée par Jean-Claude Coulibaly