Si l’Attiéké (semoule de manioc) a confirmé son appellation de met national à la faveur de la dernière crise postélectorale, le riz le restera encore longtemps. Malheureusement, autosuffisante dans la décennie 1970 en matière de production de riz, la Côte d’Ivoire ne l’est plus aujourd’hui. Pis, elle est devenue grande exportatrice de riz qui est un négoce très lucratif qui fait de ce céréale un produit non seulement sensible mais hautement politique dont l’importation coûte en devises plusieurs dizaines de milliards de Fcfa par an. La production nationale ivoirienne de riz s’établit à 700 000 tonnes seulement. Cela explique le volume d’importation de 900 000 tonnes, soit plus de 56% des besoins du pays. Pour mieux couvrir ses besoins de consommation, la Côte d’Ivoire a importé en 2010, environ 837 000 tonnes de riz pour une valeur de 228 milliards de Fcfa contre 919 000 tonnes en 2009, soit 228 milliards de Fcfa. En faisant un rapprochement avec le Droit unique de sortie (Dus) sur le cacao exporté qui a rapporté en 2010, environ 250 milliards de Fcfa à l’Etat, la marge n’a été que de 22 milliards de Fcfa. Ce qui veut dire que la Côte d’Ivoire a gagné beaucoup sur l’exportation mais a sorti en devise plus de 80 % de ses recettes au titre du Dus du cacao pour l’importation du riz qui lui a rapporté qu’aux douanes ivoiriennes donc à l’Etat, 30 milliards de Fcfa en 2010, au titre des marchandises générales. Il faut inverser la tendance comme l’a réaffirmé dans son discours à la Nation, le Président Laurent Gbagbo à l’occasion du 49e anniversaire de l’indépendance de la Côte d’Ivoire à travers un programme d’urgence qui permettrait au pays de renouer avec l’autosuffisance alimentaire à l’horizon 2011, avec bien sûr, le soutien des organismes internationaux dont le Fonds international du développement agricole (Fida), 3 milliards de Fcfa, la Banque mondiale et la Fao. Mais hélas !!! Déjà dans les coulisses du nouveau régime, cette option ambitieuse risque de ne pas voir le jour. Car, de nouveaux quotataires, aux noms bien connus et bien introduits dans le dernier carré présidentiel se positionnent.
B.M.
B.M.