A l'instar de tous les dénombrements de l'administration publique ivoirienne, la Maison d'arrêt et de correction d'Abidjan (Maca) n'a pas échappé à la horde de pilleurs qui ont déferlé sur la capitale économique au plus fort de la crise postélectorale. La Maca a été pillée, saccagée et les 5603 détenus qui la peuplaient se sont évanouis dans la nature. Pour remédier à cette situation qui continue de créer d'énormes dysfonctionnements dans le système judiciaire, le gouvernement Guillaume Soro a dégagé d'importants moyens afin de réhabiliter en profondeur la plus grande prison civile de Côte d'Ivoire où vraiment tout restait à refaire.
La Maison d'arrêt et de correction d'Abidjan plus connue sous le sigle de Maca est devenue un immense chantier depuis quelques jours. Ce mardi 21 juin, c'est sous des pluies diluviennes que notre équipe de reportage franchit la grille principale de la prison civile. Et pourtant, le mauvais temps ne semble point perturber la détermination des centaines d'ouvriers qui y travaillent. Comme des fourmis, ferronniers, maçons, électriciens, menuisiers, étanchéistes, plombiers, peintres sont à pied d'œuvre. Dans une ambiance infernale, entretenue par les bruits, que dis-je, le vacarme assourdissant des machines et autres engins de soudure. Sur le sol, d'énormes barres métalliques, des grilles, des tuyaux, des câbles électriques, du sable, du ciment, difficile pour le visiteur de se frayer un chemin pour aller d'un bâtiment à l'autre ou d'une cellule à l'autre à l'intérieur du même édifice, mais pas pour les ouvriers qui exécutent parfois des tâches à la chaine les yeux presque fermés.
M. Kébé Mamadou, le chef chantier que nous approchons, nous explique qu'ils sont plus de 400 ouvriers qui travaillent de jour comme de nuit pour livrer les locaux dans les meilleurs délais. " Il y a du travail à faire, beaucoup à faire. Tout ici est à refaire. La réhabilitation physique des bâtiments et des cellules, l'électricité, l'eau. Figurez-vous que dans cette prison, il n'y avait pas de courant, tout était dans le noir, pas d'eau au-delà du rez-de-chaussée, les sanitaires étaient rouillés. Nous avons ramassé pour 25 camions Benne d'ordures. Le premier jour, quand nous sommes arrivés pour inspecter les lieux, il a fallu faire appel à l'Institut d'hygiène tant les odeurs étaient repoussantes. Même avec des cache-nez, vous ne pouvez pas pénétrer dans l'enceinte des bâtiments" nous a révélé le chef chantier.
Devant les bâtiments A et B réservés aux délinquants, des tas d'immondices. Des matelas usés, des portes en fer et des grilles rouillées, tout ce qui a été extrait des cellules et qui n'a pas encore pris la direction des décharges publiques. Spectacle saisissant, difficile à regarder surtout avec la pluie qui s'abat dessus. On a du mal à croire que plus de 5 000 âmes vivaient dans ce qui ressemble à un véritable enfer terrestre. Au bâtiment C, celui des grands criminels, il y a au premier étage les célèbres cellules appelées les Blindés. Ici également, plusieurs dizaines d'ouvriers sont à la tâche sans répit, une course contre la montre. Les équipes travaillent comme dans l'émission de télé-réalité américaine dénommée "Famille on vous aide" où en l'espace d'une semaine, on démolit, on reconstruit et on rééquipe entièrement une villa modeste en une demeure de rêve. Pour notre guide de circonstance "Tous les travaux se font simultanément. On n'a pas le temps d'attendre que les électriciens finissent avant d'inviter les ferronniers ou les maçons. On travaille dans un schéma d'exécution intégré et planifié. Les normes de sécurité et de qualité sont rigoureusement observées. Nous avons mobilisé un nombre important de travailleurs pour respecter les délais. On nous a donné deux mois. Mais nous pensons que dans un mois et quelques jours, tout sera prêt" nous confie M. Kébé très optimiste.
En effet, il faut dire que ces travaux sont très bien enclenchés, de l'intérieur comme de l'extérieur, tout semble avoir été mis en œuvre pour que les ouvriers qui travaillent ne manquent de rien. De nouvelles couches de peinture créent déjà un contraste entre l'ancienne Maca et ce que sera la nouvelle Maca, de nouvelles portes, de nouveaux portails, de nouvelles grilles intérieures qui reçoivent de nouvelles couches de peinture.
Le bâtiment des assimilés qui héberge les prisonniers VIP refleurit aussi. Nouvelles couches de peinture, réhabilitation des cellules ou plutôt des chambres. On nous fait visiter la cellule n°18; ici était détenu le célèbre Tapé Do, ex-baron de la filière café-cacao. Il a fait carreler la douche de sa cellule, une cellule où sont disposés quatre lits. Un luxe comparé au reste. Ici, les détenus disposent d'une bibliothèque avec de vieux bouquins poussiéreux, d'une chapelle en miniature et même d'un modeste terrain de tennis.
M. Touré, directeur technique de la Maca que nous avons rencontré sur les chantiers, est tout heureux "C'est un travail colossal que nous sommes en train de réaliser. Le ministre de la Justice et le gouvernement ont dégagé de gros moyens. Depuis 30 ans, on n'avait jamais vu cela. 5600 détenus vivaient dans cette prison prévue pour 1500 pensionnaires. Les conditions de vie et de travail étaient très pénibles aussi bien pour les prisonniers que pour le personnel administratif. Les portails, les grilles des cellules étaient rouillées, tout était dégradé, pas d'électricité, même la haute tension qui nous alimentait est en panne depuis belle lurette. Et c'est tout cela que le Président Alassane Ouattara est en train de refaire pour nous. On ne réhabilite pas les sanitaires ou l'électricité en négligeant les autres aspects, mais on refait tout. C'est important. Le président démontre par ce geste qu'il est un vrai militant des droits de l'homme" déclare le directeur technique que nous avons surpris au milieu des ouvriers. Dans quelques semaines, la Maca va se débarrasser du manteau de la prison-dantesque et devenir une vraie maison de correction et de redressement de malfaiteurs.
Akwaba Saint-Clair
La Maison d'arrêt et de correction d'Abidjan plus connue sous le sigle de Maca est devenue un immense chantier depuis quelques jours. Ce mardi 21 juin, c'est sous des pluies diluviennes que notre équipe de reportage franchit la grille principale de la prison civile. Et pourtant, le mauvais temps ne semble point perturber la détermination des centaines d'ouvriers qui y travaillent. Comme des fourmis, ferronniers, maçons, électriciens, menuisiers, étanchéistes, plombiers, peintres sont à pied d'œuvre. Dans une ambiance infernale, entretenue par les bruits, que dis-je, le vacarme assourdissant des machines et autres engins de soudure. Sur le sol, d'énormes barres métalliques, des grilles, des tuyaux, des câbles électriques, du sable, du ciment, difficile pour le visiteur de se frayer un chemin pour aller d'un bâtiment à l'autre ou d'une cellule à l'autre à l'intérieur du même édifice, mais pas pour les ouvriers qui exécutent parfois des tâches à la chaine les yeux presque fermés.
M. Kébé Mamadou, le chef chantier que nous approchons, nous explique qu'ils sont plus de 400 ouvriers qui travaillent de jour comme de nuit pour livrer les locaux dans les meilleurs délais. " Il y a du travail à faire, beaucoup à faire. Tout ici est à refaire. La réhabilitation physique des bâtiments et des cellules, l'électricité, l'eau. Figurez-vous que dans cette prison, il n'y avait pas de courant, tout était dans le noir, pas d'eau au-delà du rez-de-chaussée, les sanitaires étaient rouillés. Nous avons ramassé pour 25 camions Benne d'ordures. Le premier jour, quand nous sommes arrivés pour inspecter les lieux, il a fallu faire appel à l'Institut d'hygiène tant les odeurs étaient repoussantes. Même avec des cache-nez, vous ne pouvez pas pénétrer dans l'enceinte des bâtiments" nous a révélé le chef chantier.
Devant les bâtiments A et B réservés aux délinquants, des tas d'immondices. Des matelas usés, des portes en fer et des grilles rouillées, tout ce qui a été extrait des cellules et qui n'a pas encore pris la direction des décharges publiques. Spectacle saisissant, difficile à regarder surtout avec la pluie qui s'abat dessus. On a du mal à croire que plus de 5 000 âmes vivaient dans ce qui ressemble à un véritable enfer terrestre. Au bâtiment C, celui des grands criminels, il y a au premier étage les célèbres cellules appelées les Blindés. Ici également, plusieurs dizaines d'ouvriers sont à la tâche sans répit, une course contre la montre. Les équipes travaillent comme dans l'émission de télé-réalité américaine dénommée "Famille on vous aide" où en l'espace d'une semaine, on démolit, on reconstruit et on rééquipe entièrement une villa modeste en une demeure de rêve. Pour notre guide de circonstance "Tous les travaux se font simultanément. On n'a pas le temps d'attendre que les électriciens finissent avant d'inviter les ferronniers ou les maçons. On travaille dans un schéma d'exécution intégré et planifié. Les normes de sécurité et de qualité sont rigoureusement observées. Nous avons mobilisé un nombre important de travailleurs pour respecter les délais. On nous a donné deux mois. Mais nous pensons que dans un mois et quelques jours, tout sera prêt" nous confie M. Kébé très optimiste.
En effet, il faut dire que ces travaux sont très bien enclenchés, de l'intérieur comme de l'extérieur, tout semble avoir été mis en œuvre pour que les ouvriers qui travaillent ne manquent de rien. De nouvelles couches de peinture créent déjà un contraste entre l'ancienne Maca et ce que sera la nouvelle Maca, de nouvelles portes, de nouveaux portails, de nouvelles grilles intérieures qui reçoivent de nouvelles couches de peinture.
Le bâtiment des assimilés qui héberge les prisonniers VIP refleurit aussi. Nouvelles couches de peinture, réhabilitation des cellules ou plutôt des chambres. On nous fait visiter la cellule n°18; ici était détenu le célèbre Tapé Do, ex-baron de la filière café-cacao. Il a fait carreler la douche de sa cellule, une cellule où sont disposés quatre lits. Un luxe comparé au reste. Ici, les détenus disposent d'une bibliothèque avec de vieux bouquins poussiéreux, d'une chapelle en miniature et même d'un modeste terrain de tennis.
M. Touré, directeur technique de la Maca que nous avons rencontré sur les chantiers, est tout heureux "C'est un travail colossal que nous sommes en train de réaliser. Le ministre de la Justice et le gouvernement ont dégagé de gros moyens. Depuis 30 ans, on n'avait jamais vu cela. 5600 détenus vivaient dans cette prison prévue pour 1500 pensionnaires. Les conditions de vie et de travail étaient très pénibles aussi bien pour les prisonniers que pour le personnel administratif. Les portails, les grilles des cellules étaient rouillées, tout était dégradé, pas d'électricité, même la haute tension qui nous alimentait est en panne depuis belle lurette. Et c'est tout cela que le Président Alassane Ouattara est en train de refaire pour nous. On ne réhabilite pas les sanitaires ou l'électricité en négligeant les autres aspects, mais on refait tout. C'est important. Le président démontre par ce geste qu'il est un vrai militant des droits de l'homme" déclare le directeur technique que nous avons surpris au milieu des ouvriers. Dans quelques semaines, la Maca va se débarrasser du manteau de la prison-dantesque et devenir une vraie maison de correction et de redressement de malfaiteurs.
Akwaba Saint-Clair