La crise que traverse l'Office Ivoirien des Chargeurs (OIC) est loin d'arriver à son terme. Au-delà de la bataille juridique pour le contrôle de la structure qui a cours, en ce moment entre l'ancienne équipe dirigeante et la nouvelle, certains actionnaires s'interrogent sur le statut juridique et dénonce la gestion de la structure depuis sa privatisation. Dans un courrier adressé, le 08 juin dernier, au Représentant Résident de la Banque mondiale en Côte d'Ivoire, Jean-Louis Billon, président du Conseil d'administration par intérim de la SIFCA, a dénoncé les irrégularités qui ont émaillé la cession des actions de l'Etat, la rétrocession effective des actions aux Groupement des Chargeurs de Côte d'Ivoire (GCCI) et ce qu'il considère comme « la nationalisation de fait de l'OIC ». « L'Etat a suspendu les organes statutaires de l'OIC. L'Assemblée générale et le Conseil d'administration ne fonctionnent plus. L'OIC est dirigée en violation des lois et de ses statuts par un de ses employés, M. Bakayoko Abdul Dramane qui ne rend compte de sa gestion ni aux administrateurs, ni aux actionnaires. En date du 14 mai 2010, un décret, n°2010-160, a été pris pour rattacher l'OIC à la présidence de la République de Côte d'Ivoire » s'est-il plaint. Il est évident que ces aspects empêchent la SIFCA d'exercer pleinement sa faculté d'actionnaire. C'est pourquoi, Jean-Louis Billon exige le rétablissement rapide du droit et le retour des organes dans les conditions prévues par les textes régissant les sociétés de droit privé à participation financière publique. En sa qualité d'interface entre les pouvoirs publics et le secteur privé et au nom des opérateurs économiques, actionnaires à l'OIC, la Chambre de Commerce et d'Industrie de Côte d'Ivoire a également, souhaité que le droit soit dit, afin d'en finir avec « les dysfonctionnements de l'Etat qui pèse lourdement sur l'activité économique ». Pour rappel, c'est dans le cadre des négociations de Crédit d'Appui au Développement du Secteur Privé, que la Banque Mondiale a recommandé à l'Etat de Côte d'Ivoire de procéder à la cession de la majorité de ses parts dans le capital de l'OIC. Une convention est alors signée entre l'Etat de Côte d'Ivoire et le GCCI. En 1998, l'OIC est privatisée et son capital social se présente comme suit : Etat 15% ; PAA 5% ; opérateurs privés 77% et personnel de l'OIC 3%. La SIFCA, par le biais du GCCI a souscrit pour une somme de 25 millions de FCFA, soit 5% du capital de l'OIC.
Sogona Sidibé
Sogona Sidibé