La crise n’a pas altéré leur fertilité d’esprit, leur ingéniosité d’imagination et surtout leur mobilité à s’adapter à toutes les situations et à en tirer un bon profit. Ils sont de retour. Et cette fois, ils embouchent la trompette de la réconciliation. S’érigeant même parfois en spécialistes de la réconciliation au point de donner des leçons, ils commanditent ici et là des journées de réconciliation. Avec eux, la paix se limite à de simples et vaines déclarations d’intention. Alors qu’elle doit se concrétiser dans le comportement quotidien de l’individu. «Nous sommes dans un processus sensible et très important pour le retour aux valeurs de fraternité et d’humanité entre nous, entre tous les Ivoiriens. C’est pourquoi, il faut faire attention aux propos et aux commentaires. Nous ne devons pas tenir des propos qui déboutonnent l’espoir et nourrissent les rancœurs et récriminations. Il faut faire attention aux commentaires désobligeants et outrageants», plaide le Dr Marie-Paule Kodjo, présidente fondatrice de l’Ong Playdoo-Côte d’ivoire. Mais, les données sur le terrain achèvent de convaincre que ces propos vont tomber dans des oreilles de sourds. Or, la Côte d’Ivoire vient de si loin et n’entend pas retomber dans les mêmes travers. Aussi, les nouvelles autorités doivent rappeler à l’ordre tous ceux qui veulent ou qui tentent de ‘’manger’’ dans la réconciliation. «Les gens sont arrogants. Ce qu’on a dit qu’on ne veut plus, c’est ce qu’ils font. Et moi, je dénonce que ce soit des proches du président Ouattara qui s’adonnent à des critiques virulentes et déplacées. Cela me rappelle les Blé Goudé, les Watchard Kédjébo. C’était cela. Parce qu’on émarge sur le budget de l’Etat, on donne des leçons de morale. On ne construit pas la paix ainsi. On est dans la même logique de diabolisation. Les gens n’ont pas tiré les leçons de la crise. Les procès d’intention, les préjugés, on n’en a malheureusement pas encore fini», regrette Sran Kouassi, Chargé de communication du président de la commission DVR. Vivement que la réconciliation ne soit ni une tribune pour des personnes « sans repères, sans valeur », comme le recommande la Sociologue Ténin Touré Diabaté, ni un nouveau gombo. Ou encore une foire aux empoignes.
M.T.T
M.T.T