Le processus de réconciliation est en marche. Dans son élan, il est recommandé que chaque Ivoirien ouvre son cœur et son esprit au pardon, à la tolérance, à l’ouverture aux autres. Donc à la communication des différences en vue de refermer la parenthèse du sentiment de haine et de suspicion intercommunautaire, favorisée par l’impunité, qui a fait des milliers de victimes. Ce ne sera pas certes facile. Mais, sur la route, les atouts ne manquent pas. Et l’une des voies, c’est de se tourner vers le Seigneur, de se réfugier dans le Seigneur et implorer sa face. Mais comment peut-on implorer l’onction divine quand on a rompu avec le Seigneur, quand on s’est détourné de ses principes et préceptes en ‘’braisant’’ son semblable avec l’application de l’article 125 (allumette 25, pétrole 100 F Cfa), en incendiant des lieux de culte dont les mosquées, en assassinant froidement des Imams (12 au total) à leurs domiciles ? C’est ce qui peut justifier cette folie meurtrière à laquelle il faut mettre fin définitivement et durablement. Comment y arriver ? «Nous souhaitons qu’on dise à la communauté musulmane ce que ses bourreaux lui reprochent. Pour qu’on en arrive à une telle haine au point de brûler des gens vivants, d’enlever et de tuer des Imams, d’attaquer à l’arme de guerre et d’incendier des mosquées avec des fidèles à l’intérieur, c’est qu’on nous reproche de graves choses. Il faut qu’on sache ce qu’on nous reproche. Mais, le pays aurait pu éviter une telle situation, si nous avions tous été avec Dieu et si, surtout tous les religieux avaient joué sincèrement leur rôle. Ce qui n’a pas été le cas. Certains dignitaires religieux ont joué un mauvais rôle et très critiquable lors de cette crise. C’est pourquoi, pour la sortie de crise, il faut une réconciliation avec Dieu. Chacun doit se réconcilier avec Dieu et surtout les hommes de Dieu», conseille le Cheikh Aboubacar Fofana, président du Conseil supérieur des Imams. Cette réconciliation avec Dieu revêt une importance capitale car les Ivoiriens auront à faire appel au pardon, qui est un acte de foi et de piété. La Bible prescrit que l’efficacité de la prière est conditionnée par la pureté du cœur. Qui elle-même est conditionnée par le pardon, qui fait référence à l’absence de rancune, d’animosité et de désir de vengeance. C’est pourquoi l’Archevêque d’Abidjan Mgr Kutwa Jean-Pierre dans son message pascal appelait les Chrétiens à vivre conformément à l’enseignement du Christ Ressuscité. Qui exige d’eux, d’aimer leurs ennemis, de prier pour eux, de ne pas laisser le soir tomber sur leur colère, et surtout de se réconcilier avec son frère qui a quelque chose contre lui avant de déposer son offrande. «Dans cet effort que vous êtes appelés à faire, je demande à Dieu de féconder vos efforts pour qu’avec sa grâce, la Côte d’Ivoire, comme le phénix qui renaît de ses cendres, soit aussi belle, sinon plus belle qu’en ces années glorieuses. Avec Christ ressuscité, tout commence et avec lui, tout est possible », a-t-il lancé.
M.T.T
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