3050,4 milliards de FCFA. Ainsi s'équilibre en recettes et en dépenses, le budget de l'année 2011 adopté en conseil des ministres du mercredi dernier. Un budget en hausse de 153 milliards de FCFA par rapport au précédent. Il est donc en croissance de 5,3%. Ce budget adopté par ordonnance, court de la période allant du 26 avril au 31 décembre 2011. Il est vrai, jamais le budget de la Côte d'Ivoire n'a atteint un tel chiffre. Mais ce qu'il faut savoir, c'est que le pays sort ébranlé d'une forte crise post-électorale dont les relents sont encore perceptibles, visibles et ne sont pas près de s'estomper de sitôt. Ce budget de relance et de remise à niveau de l'économie ivoirienne cadre bien avec les besoins des populations ivoiriennes. Le Gouvernement actuel ne veut pas naviguer à vue. Il sait où il va et ce qu'il veut faire. Cette hausse de budget, comparée aux autres années, s'explique par la nécessité pour la Côte d'Ivoire d'honorer ses engagements vis-à-vis de la dette publique, notamment extérieure en vue de l'atteinte du point d'achèvement de l'initiative Ppte (Pays pauvres très endettés) prévue en juin 2012. Mais, ce budget va aussi servir à la reconstruction post-crise, la restauration des outils de production des entreprises, avec l'appui de l'Etat sous forme de facilités fiscales et d'apurement des arriérés intérieurs. Tout le monde est d'avis que l'impact de la crise post-électorale sur l'activité économique est très important. Le Gouvernement, conscient de l'accroissement des charges se voit ainsi dans l'obligation de dégager de gros financements pour résorber les problèmes urgents. Pour ce faire, il faudra s'attendre à un recouvrement des recettes intérieures et à une mobilisation des ressources extérieures de la part des partenaires financiers (Fmi, Banque mondiale, Bad, Afd, etc.). L'argent sera traqué là où il se trouve pour mettre fin aux déperditions car, les recettes intérieures représentent 68% de ce budget. Et l'Etat ivoirien entend se donner les moyens pour parvenir à ses fins. Avec le retour à la normale, le recouvrement des recettes dans les zones Cno (Centre-nord-ouest) ne sera donc pas occulté. Avec le renforcement des contrôles et l'intensification des campagnes de promotion de civisme fiscal. Il est donc attendu dans le grenier, des recettes fiscales de 1216 milliards de FCFA. Il y a de l'argent en interne pourquoi ne pas en profiter par le biais d'une meilleure gouvernance. Le président Alassane Ouattara et sa ''dream team'' sont donc conscients des investissements à réaliser. Si le chiffre de 340 milliards de FCFA a été retenu, le président a demandé de porter le budget d'investissement à 500 milliards de FCFA. Car celui-ci est un facteur de croissance. Aussi a-t-il souligné qu'en fonction des résultats obtenus, l'ensemble du budget pourrait être révisé au mois de septembre. Le Gouvernement actuel ne veut donc pas lésiner sur les moyens pour favoriser des investissements (hôpitaux, écoles, universités, bourse, environnement, salaires, décentralisation, régionalisation, informatisation de l'administration). Un budget record certes, mais ce ne sont pas forcément les chiffres qui sont importants mais l'utilisation qu'on en fait. Et Ouattara veut que les populations sentent déjà des frémissements de sa politique.
Jean Eric ADINGRA
Jean Eric ADINGRA