La guerre de positionnement pour rafler les postes aux élections législatives puis aux municipales fait rage à Gagnoa. Ce qui donne lieu, ces temps-ci, à de chaudes empoignades au sein de la coalition au pouvoir, précisément entre le Pdci et les Forces nouvelles. Le parti sexagénaire, par l’entremise de son délégué départemental à Gagnoa, le ministre Maurice Kacou Guikahué, a donné le ton samedi dernier lors d'une rencontre avec les secrétaires de section Pdci et les différentes communautés ivoiriennes vivant dans la cité du Fromager. A travers des propos qui semblent être une déclaration de guerre à l’endroit de ses détracteurs, Guikahué met en garde tous les prétendants - alliés qui voudraient contourner le Rhdp pour prétendre à un poste électif à Gagnoa. « Nous mettrons en place dans les semaines à venir, un comité Rhdp à Gagnoa. Ce comité copié sur le modèle officiel du Rhdp comprendra 16 membres qui passeront à 18 si l’UPCI et les Forces nouvelles se font représenter. Je demande aux responsables du Pdci, du Rdr, du MFA et de l’UDPCI de déposer au plus vite, les listes de leurs membres. », a-t-il averti. Le professeur Kacou Guikahué semblait faire allusion à Abel Djohoré Christian Gbakayoro, membre des Forces Nouvelles perçu comme un trouble fête par des militants. « Il est en train de saper la cohésion au sein du Rhdp », a lancé en colère à la maison du parti, un farouche militant du Pdci. L’information remontée jusqu’à Abel Christian Djohoré, n’est pas du goût de ce dernier. Dépêché à Sanégaz (Bayota) sur instruction des nouvelles autorités, après les affrontements intercommunautaires qui se sont produits récemment dans cette localité, Abel Djohoré a saisi l’occasion pour assener ses vérités à Kacou Guikahué. Il s'est d'entrée dit offusqué que ce soit par voie de presse qu’il soit informé de la mise en place d’un directoire local du Rhdp, alors qu’il n’ y a jamais eu de brouille entre lui et son « frère » Guikahué, avant de qualifier ces genres actions de « fantaisistes ». Poursuivant, Abel Christian Gbakayoro, natif et cadre de la région tout comme le professeur Kacou Guikahué, a rappelé qu’aujourd’hui ce qui devrait les préoccuper, c’est le bien-être de leurs parents et non les ambitions politiques, qui selon lui, relèvent en réalité de la volonté de ceux-ci au vu des efforts consentis à leur égard. « Je pense qu’on doit être sérieux. Nos parents ont été traumatisés par la peur de ce qu’ils pourraient subir des représailles selon ce que certains hommes politiques leur ont enseigné. Dans ce climat, ils se sont réfugiés à 90% dans les forêts. Notre première démarche a été d’aller les chercher, leur parler et les rassurer pour leur dire que les Frci n’étaient pas venus pour les exterminer ou les tuer. Cela nous a valu du travail. Et nous continuons de le faire. Quand nous regardons ce qui s’est passé le lundi et mardi dernier à Sanégaz, vous vous rendez compte que la situation est encore tendue à Gagnoa, il y a encore du travail à faire sur le terrain pour rassurer les parents. Il ne faut pas occulter cela pour des raisons politiciennes et poser des actes qui ne feront que diviser les cadres. Est-ce que pour aller à Sanégaz où les parents se découpaient à la machette, je devais attendre l’autorisation du Rhdp ?», s'est-il interrogé. Revenant sur la récente caution à lui accordée par les jeunes patriotes ainsi que les femmes du Rdr, qui semble être à l’origine de la guéguerre entre les Fn et le Pdci, le candidat des Forces Nouvelles aux élections législatives et municipales à Gagnoa dit être « désolé si le choix porté sur sa personne choque ». A l’en croire, il est obligé de répondre à cet appel puisque les populations sentent en lui les qualités pour travailler à Gagnoa. « On ne peut pas débarquer un soir et dire aux populations voilà ce qu’on doit faire. Ce ne sont pas des moutons. Elles sont de divers bords politiques, il ne faudrait pas que par des actes, on essaie de fragiliser la cohésion sociale que nous sommes en train de refaire. Il ne faudrait pas aussi à travers des actes diviser encore les populations pour qu’il y ait des affrontements. », a-t-il prévenu. Rappelant certains faits qui échappent à ses détracteurs, qui le traitent « d’inconnu et de cavalier solitaire », Abel Christian Djohoré s'est voulu clair. « Je ne peux pas demander de certificat pour aller sauver mes parents. Si c’est cela travailler en solitaire, je l’accepte. Les actions que je mène sont dans un premier temps, sociales »,a-t-il conclu.
Venance KOKORA à Gagnoa
Photo: Christian Djoh
Légende: L'émissaire des Forces nouvelles répondant à Guikahué
Venance KOKORA à Gagnoa
Photo: Christian Djoh
Légende: L'émissaire des Forces nouvelles répondant à Guikahué