La vente d’aliments non protégés est une cause de la propagation de maladies. Des mesures pour interdire ce commerce ont été prises par le district d’Abidjan. Mais, les commerçants tiennent tête à Beugré Mambé, gouverneur du district.
Les questions d’hygiène alimentaire, en cette saison pluvieuse, se posent avec acuité. Le gouverneur du district d’Abidjan, Robert Beugré Mambé, en a donné le ton à travers un communiqué en début de ce mois-ci. Paru dans la presse, ce communiqué n’autorise que la vente d’aliments (eau gnamankou, bissap, tomi, lait, sirop, gâteau, beignet, arachides, petit-pois, aloco ou igname frite, attiéké, riz, poisson, viande, légumes et légumineuses, etc) contenus dans des box vitrés. Par conséquent, les aliments et boissons vendus à ciel ouvert sont formellement interdits. Toutes ces interdictions semblent tomber dans des oreilles de sourds. Pour nous imprégner du niveau d’hygiène qu’observent les vendeuses d’aliments, nous nous sommes rendus à Koumassi, précisément au ‘’Grand carrefour’’. Sandwichs, gâteaux, pain sucré, jus, eau. Bref, c’est une panoplie d’aliments que l’on y trouve. Si certains sont protégés avec des sachets, d’autres sont exposés à l’air libre au soleil et à la pluie. C’est le cas des poissons frais. Interrogée sur la connaissance du communiqué mettant fin à la vente d’aliments à ciel ouvert, dame Akouba affirme ne pas en avoir connaissance. Elle note aussi que compte tenu du fait que ces poissons sont lavés avant d’être cuits, elle n’a pas besoin de les couvrir. En un mot, elle ne se sent pas concernée par la mesure. A l’alocodrome des 220 logements, situé à proximité du maquis ‘’le Diajely’’, le constat est plus triste. Croupions de dindons dorés, poissons dorés, aloco et igname frits sont exposés à la poussière, à la pluie et au gaz d’échappement des nombreux taxis communaux communément appelés wôrô- wôrô. Non loin de là s’entassent des ordures ménagères. Les consommateurs en sont conscients mais prennent tout de même le risque de les manger. Franck A. consomme l’aloco sans modération. Chaque soir, à la descente du boulot, il en achète à l’alocodrome. Abordant la question d’hygiène, il nous fait savoir que la non-couverture des aliments vendus en plein air n’a jamais fait de mal à l’Africain. « ça ne tue pas Africain », nous a-t-il lancé. Selon lui, le cadre insalubre donne plus de saveur à l’aloco. De leur côté, les vendeuses de l’alocodrome soutiennent que leurs marchandises n’ont jamais rendu malades leurs clients. « Nous vendons ici depuis toujours et nous n’avons pas de problèmes avec nos clients. S’ils viennent toujours acheter, c’est parce qu’ils sont satisfaits », souligne l’une d’elles. Le communiqué de Robert Beugré Mambé, elles n’en ont pas eu écho. Apparemment, la phase de répression tarde à se mettre en place. Pour de plus amples explications, nous avons tenté en vain de joindre le service de communication du district. Par ces temps de pluies où beaucoup de germes prospèrent, inutile de dire que la consommation de certains aliments non protégés entraîne des maladies telles que le cholera.
Adélaïde Konin
Les questions d’hygiène alimentaire, en cette saison pluvieuse, se posent avec acuité. Le gouverneur du district d’Abidjan, Robert Beugré Mambé, en a donné le ton à travers un communiqué en début de ce mois-ci. Paru dans la presse, ce communiqué n’autorise que la vente d’aliments (eau gnamankou, bissap, tomi, lait, sirop, gâteau, beignet, arachides, petit-pois, aloco ou igname frite, attiéké, riz, poisson, viande, légumes et légumineuses, etc) contenus dans des box vitrés. Par conséquent, les aliments et boissons vendus à ciel ouvert sont formellement interdits. Toutes ces interdictions semblent tomber dans des oreilles de sourds. Pour nous imprégner du niveau d’hygiène qu’observent les vendeuses d’aliments, nous nous sommes rendus à Koumassi, précisément au ‘’Grand carrefour’’. Sandwichs, gâteaux, pain sucré, jus, eau. Bref, c’est une panoplie d’aliments que l’on y trouve. Si certains sont protégés avec des sachets, d’autres sont exposés à l’air libre au soleil et à la pluie. C’est le cas des poissons frais. Interrogée sur la connaissance du communiqué mettant fin à la vente d’aliments à ciel ouvert, dame Akouba affirme ne pas en avoir connaissance. Elle note aussi que compte tenu du fait que ces poissons sont lavés avant d’être cuits, elle n’a pas besoin de les couvrir. En un mot, elle ne se sent pas concernée par la mesure. A l’alocodrome des 220 logements, situé à proximité du maquis ‘’le Diajely’’, le constat est plus triste. Croupions de dindons dorés, poissons dorés, aloco et igname frits sont exposés à la poussière, à la pluie et au gaz d’échappement des nombreux taxis communaux communément appelés wôrô- wôrô. Non loin de là s’entassent des ordures ménagères. Les consommateurs en sont conscients mais prennent tout de même le risque de les manger. Franck A. consomme l’aloco sans modération. Chaque soir, à la descente du boulot, il en achète à l’alocodrome. Abordant la question d’hygiène, il nous fait savoir que la non-couverture des aliments vendus en plein air n’a jamais fait de mal à l’Africain. « ça ne tue pas Africain », nous a-t-il lancé. Selon lui, le cadre insalubre donne plus de saveur à l’aloco. De leur côté, les vendeuses de l’alocodrome soutiennent que leurs marchandises n’ont jamais rendu malades leurs clients. « Nous vendons ici depuis toujours et nous n’avons pas de problèmes avec nos clients. S’ils viennent toujours acheter, c’est parce qu’ils sont satisfaits », souligne l’une d’elles. Le communiqué de Robert Beugré Mambé, elles n’en ont pas eu écho. Apparemment, la phase de répression tarde à se mettre en place. Pour de plus amples explications, nous avons tenté en vain de joindre le service de communication du district. Par ces temps de pluies où beaucoup de germes prospèrent, inutile de dire que la consommation de certains aliments non protégés entraîne des maladies telles que le cholera.
Adélaïde Konin