On ne le dira jamais assez, l’eau est source de vie. Mais aujourd’hui, en Côte d’Ivoire, l’eau est devenue une denrée rare. En effet, suite aux fortes pluies qui ont commencé à s’abattre sur la capitale ivoirienne, créant des inondations, plusieurs quartiers ont un véritable souci d’approvisionnement d’eau. Et les commentaires et autres supputations vont bon train. Cependant, ce qu’il importe de savoir, c’est que la Sodeci (Société ivoirienne de distribution d’eau de Côte d’Ivoire), en mars 2010, a tiré la sonnette d’alarme. Avertissant qu’à cette période, au moins 2,5 millions de personnes résidant à Abidjan allaient être privées d’eau portable, si l’on n’y prenait garde. Ce cri de cœur qui s’adressait à l’Etat de Côte d’Ivoire, dirigé à cette période par les ‘‘refondateurs’’ est tombé dans des oreilles de sourds. La preuve, dans la plupart des quartiers d’Abidjan, des plus huppés au plus précaires, l’eau manque. Le spectacle offert ces temps-ci est de voir des populations, bidons, seaux, casseroles, bassines sur la tête, à la recherche d’un hypothétique point d’eau. Et là-bas, il faut parfois user des biceps et coudes pour se frayer un chemin et jouir de cette eau comme si l’on était dans le désert de Kalahari. Ces rares points d’eau pour les habitants des quartiers étant considérés comme une oasis dans un désert. Tous ces désagréments, il ne faut pas aller chercher midi à 14 heures, incombent aux refondateurs qui, de 2000 à 2009, n’ont quasiment pas consenti de gros investissements dans ce secteur. A l’exception du château de la Djibi inauguré en 2010 mais financé à 50% par l’Union européenne. Le coût étant estimé à 50 milliards de Fcfa. Mais la seule ville d`Abidjan représentant 70% de la consommation d`eau potable, ce château, même s’il soulage, ne réussit pas à guérir. Tant les problèmes inhérents au secteur de l’eau potable sont légions. Comment en sommes-nous arrivés-là ?
Manque d’investissement etinstallations anarchiques
Il faut souligner le fait que les investissements n’ont pas suivi dans ce secteur. En 10 ans, c`est seulement 1.412 forages et 109 systèmes d`hydraulique villageoise améliorée qui ont été construits en milieu rural par le régime Fpi, pour environ 16 milliards de F CFA, tandis qu`en milieu urbain, quelques 43 centres de production ont été réalisés pour un investissement de 20 milliards de F CFA environ.
Ce régime n`a investi qu`environ 36 milliards de F CFA dans le secteur. Alors que par exemple, de 1994 à 1999, 47 milliards ont été investis en 6 ans dans le secteur de l’eau, en complément des investissements faits de 1960 à 1993. Selon des experts, en 2009, globalement, les besoins en investissements étaient autour de 600 milliards Fcfa sur les 20 prochaines années. Mais il fallait une soixantaine de milliards d`investissement pour la ville d`Abidjan et une cinquantaine pour l’intérieur. Avec l`évolution de l`urbanisation de la ville et les extensions, les données ont changé. Et pourtant, ce n’est pas l’argent qui a manqué quand on sait que 800 milliards de Fcfa ont servi à acheter des armes.
Mais l’autre problème et qui ne date pas d’aujourd’hui, c’est l’agression des sites de forages permettant de capter et mobiliser l’eau. Ce qui est une menace sur la durabilité du service d’alimentation en eau potable. Avec la pluie qui est un facteur aggravant, il y a aussi les constructions anarchiques autour des champs captant et qui ne respectent nullement les règles d’urbanisation et d’assainissement préétablies. Avec la construction d’usines, surtout dans la commune de Yopougon, et la présence de véritables puits industriels, il se développe par ricochet, une activité humaine et industrielle importante au pied des forages. Ce qui en principe est interdit par le code de l’eau en date de décembre 1998. Cependant, le décret d’application qui devait l’accompagner n’a pas été pris. Et ce qui est dramatique, c’est que ces urbanisations étaient autorisées sous la refondation. Ainsi, une fois installées, ces constructions ne respectent aucune norme en la matière. Non seulement les habitations jouxtent les forages, mais pire, elles n’ont pas de réseau d’égout, c’est-à-dire qu’il y a une absence de système d’évacuation des déchets. Sans que cela n’ait eu à émouvoir les dirigeants du défunt régime. Toutes les ordures emportées par la pluie charrient pour se retrouver dans les forages. Quant aux fosses sceptiques qui ont pu être créées, elles n’ont pas de réseau d’assainissement. Ce qui occasionne le déversement automatique des déchets dans les forages, d’où une altération voire une détérioration de la qualité de l’eau. Surtout que l’eau récupérée dans les forages est conduite dans les stations de traitement. Malheureusement, ce ne sont pas tous les déchets qui peuvent être traités. Ceux, dits industriels ou solides, sont dans cette catégorie. La végétation, autrefois abondante pour favoriser facilement l’infiltration de l’eau dans le sol, n’existe plus à cause des sols dénudés. L’activité urbanistique encouragée par le Fpi et qui s’est développée alors qu’elle n’y avait pas droit d’exister, n’est aussi pas conforme aux normes environnementales. Par ailleurs aujourd’hui, des sites ensablés subissent les conséquences des constructions anarchiques situées aux alentours du forage nord de la Riviera, la Riviera Génie 2000, et sur l’autoroute du nord, non loin du corridor de Gesco, ou encore à Niangon nord, Anonkoua Kouté. Les constructions, autour de ces forages, empêchent donc le ruissellement des eaux de pluie. En construisant, l’on a modifié le passage naturel des eaux de ruissellement. Alors qu’il aurait fallu un périmètre de 3 km de protection entre les constructions et les forages. De nos jours, il y a des forages qui sont déjà à l’abandon quand d’autres sont de plus en plus menacés de fermeture. La saison des pluies est toujours un point critique comme le disait chaque fois un des responsables de la Sodeci. Mais l`urbanisation anarchique, mal contrôlée, est à la base des pénuries. L’urgence aujourd`hui, c`est de mettre fin à ces constructions anarchiques qui obstruent les voies d’évacuation des eaux pluviales et menacent gravement l’approvisionnement en eau. Car l’inondation des champs captant induit par ricochet la non fonctionnalité des rares champs en activité. Toute chose qui aurait pu se régler depuis 2000 si le régime Fpi avait planifié ses actions, consenti les investissements adéquats et pris le décret d’application du code de l’eau laissé dans les tiroirs depuis 1998. C’est donc cette inconséquence qui en amont, a occasionné l’installation des populations aux alentours des forages et champs captant, la saturation de la capacité de production, la vétusté des installations de production et l’inadéquation des réseaux, l’instabilité des ressources en eau actuellement en exploitation, l’insuffisance des installations de stockages. Pour donner au final en aval, l’inondation des champs captant. Des conséquences de l’inconséquence des Refondateurs et de leur incapacité à anticiper les problèmes, même les plus visibles.
Jean Eric ADINGRA
Manque d’investissement etinstallations anarchiques
Il faut souligner le fait que les investissements n’ont pas suivi dans ce secteur. En 10 ans, c`est seulement 1.412 forages et 109 systèmes d`hydraulique villageoise améliorée qui ont été construits en milieu rural par le régime Fpi, pour environ 16 milliards de F CFA, tandis qu`en milieu urbain, quelques 43 centres de production ont été réalisés pour un investissement de 20 milliards de F CFA environ.
Ce régime n`a investi qu`environ 36 milliards de F CFA dans le secteur. Alors que par exemple, de 1994 à 1999, 47 milliards ont été investis en 6 ans dans le secteur de l’eau, en complément des investissements faits de 1960 à 1993. Selon des experts, en 2009, globalement, les besoins en investissements étaient autour de 600 milliards Fcfa sur les 20 prochaines années. Mais il fallait une soixantaine de milliards d`investissement pour la ville d`Abidjan et une cinquantaine pour l’intérieur. Avec l`évolution de l`urbanisation de la ville et les extensions, les données ont changé. Et pourtant, ce n’est pas l’argent qui a manqué quand on sait que 800 milliards de Fcfa ont servi à acheter des armes.
Mais l’autre problème et qui ne date pas d’aujourd’hui, c’est l’agression des sites de forages permettant de capter et mobiliser l’eau. Ce qui est une menace sur la durabilité du service d’alimentation en eau potable. Avec la pluie qui est un facteur aggravant, il y a aussi les constructions anarchiques autour des champs captant et qui ne respectent nullement les règles d’urbanisation et d’assainissement préétablies. Avec la construction d’usines, surtout dans la commune de Yopougon, et la présence de véritables puits industriels, il se développe par ricochet, une activité humaine et industrielle importante au pied des forages. Ce qui en principe est interdit par le code de l’eau en date de décembre 1998. Cependant, le décret d’application qui devait l’accompagner n’a pas été pris. Et ce qui est dramatique, c’est que ces urbanisations étaient autorisées sous la refondation. Ainsi, une fois installées, ces constructions ne respectent aucune norme en la matière. Non seulement les habitations jouxtent les forages, mais pire, elles n’ont pas de réseau d’égout, c’est-à-dire qu’il y a une absence de système d’évacuation des déchets. Sans que cela n’ait eu à émouvoir les dirigeants du défunt régime. Toutes les ordures emportées par la pluie charrient pour se retrouver dans les forages. Quant aux fosses sceptiques qui ont pu être créées, elles n’ont pas de réseau d’assainissement. Ce qui occasionne le déversement automatique des déchets dans les forages, d’où une altération voire une détérioration de la qualité de l’eau. Surtout que l’eau récupérée dans les forages est conduite dans les stations de traitement. Malheureusement, ce ne sont pas tous les déchets qui peuvent être traités. Ceux, dits industriels ou solides, sont dans cette catégorie. La végétation, autrefois abondante pour favoriser facilement l’infiltration de l’eau dans le sol, n’existe plus à cause des sols dénudés. L’activité urbanistique encouragée par le Fpi et qui s’est développée alors qu’elle n’y avait pas droit d’exister, n’est aussi pas conforme aux normes environnementales. Par ailleurs aujourd’hui, des sites ensablés subissent les conséquences des constructions anarchiques situées aux alentours du forage nord de la Riviera, la Riviera Génie 2000, et sur l’autoroute du nord, non loin du corridor de Gesco, ou encore à Niangon nord, Anonkoua Kouté. Les constructions, autour de ces forages, empêchent donc le ruissellement des eaux de pluie. En construisant, l’on a modifié le passage naturel des eaux de ruissellement. Alors qu’il aurait fallu un périmètre de 3 km de protection entre les constructions et les forages. De nos jours, il y a des forages qui sont déjà à l’abandon quand d’autres sont de plus en plus menacés de fermeture. La saison des pluies est toujours un point critique comme le disait chaque fois un des responsables de la Sodeci. Mais l`urbanisation anarchique, mal contrôlée, est à la base des pénuries. L’urgence aujourd`hui, c`est de mettre fin à ces constructions anarchiques qui obstruent les voies d’évacuation des eaux pluviales et menacent gravement l’approvisionnement en eau. Car l’inondation des champs captant induit par ricochet la non fonctionnalité des rares champs en activité. Toute chose qui aurait pu se régler depuis 2000 si le régime Fpi avait planifié ses actions, consenti les investissements adéquats et pris le décret d’application du code de l’eau laissé dans les tiroirs depuis 1998. C’est donc cette inconséquence qui en amont, a occasionné l’installation des populations aux alentours des forages et champs captant, la saturation de la capacité de production, la vétusté des installations de production et l’inadéquation des réseaux, l’instabilité des ressources en eau actuellement en exploitation, l’insuffisance des installations de stockages. Pour donner au final en aval, l’inondation des champs captant. Des conséquences de l’inconséquence des Refondateurs et de leur incapacité à anticiper les problèmes, même les plus visibles.
Jean Eric ADINGRA