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Société Publié le jeudi 30 juin 2011 | Le Mandat

Vieillissement des paysans, absence d’investissements agricoles... La sécurité alimentaire menacée ; La famine aux portes de la Côte d’Ivoire

© Le Mandat Par DR
Agriculture ivoirienne - Chargement de banane plantain
Photo: Des commerçants déchargeant un camion de bananes au "marché Gouro" d`Adjamé,à Abidjan
Faisant l’état des lieux de l’agriculture à la suite d’une décennie de crise socio-politique, le mardi 28 juin dernier, au siège de l’Association Nationale des Organisations Professionnelles de Côte d’Ivoire (ANOPACI), M. N’Gouan Aka Mathias, Président du Conseil d’Administration de cette association a fait cas d’une menace de la sécurité alimentaire qui guette le pays. Ce, pour plusieurs raisons. En effet, pour lui, l’agriculture ivoirienne qui présentait entre 25 et 27% du PIB et qui génèrait 66% des recettes d’exportation permettait à la Côte d’Ivoire de s’auto-suffire dans un passé récent, a perdu de sa valeur. Avec surtout la grave crise postélectorale que vient de traverser le pays. « Notre agriculture est minée par des faiblesses tant nombreuses que variées. La quasi-totalité de la production agricole ivoirienne est assurée par des petits planteurs très âgés qui travaillent manuellement alors que la plupart des jeunes ne sont pas intéressés par l’activité agricole à cause de son caractère informel, sa pénibilité et ses mauvaises performances », a fait remarquer le PCA de l’ANOPACI, N’Gouan Aka Mathias. Outre ce fait, le représentant des agriculteurs ivoiriens a mentionné, la non maîtrise des techniques culturales modernes, l’utilisation de semences de mauvaise qualité et manque d’appuis, l’absence de marchés géographiques exclusifs et de système d’information performant qui rendent la commercialisation des produits agricoles infructueux et qui peuvent être source de menace de la sécurité alimentaire. Il n’a pas manqué de dénoncer « l’absence de véritables banque de développement depuis la liquidation de la Banque Nationale de Développement Agricole (BNDA) » et la fuite des agriculteurs de leurs exploitations, autres origines de la famine qui guette les Ivoiriens avant de souligner que, « Tous les domaines de productions ont été touchés par la crise socio-politique. Mais l’agriculture en général paie un lourd tribut de cette crise. Puisque, le mouvement coopératif a été complètement désarçonné. Pourtant, il a été impossible pour les organisations paysannes de fonctionner correctement pendant la décennie passée. Et, les surfaces destinées à la culture vivrière sont de plus en plus occupées par les cultures pérennes ». Le Président N’Gouan Aka Mathias a demandé une application généralisée de la loi sur le foncier rural « pour encourager les investissements agricoles », tout en proposant que « la Chambre d’Agriculture ne fonctionne plus sous forme de comité de pilotage». Il a aussi révélé que, « en comparaison avec certains pays de la sous-région, la Côte d’Ivoire n’a pas encore de loi d’orientation agricole digne de ce nom ». Une situation qu’il faudra y remédier pour le bonheur de la population.

JULES CESAR
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