Lorsque le rythme du tam- tam change, les pas de danse doivent changer aussi. Cette maxime colle, à merveille, à l’état d’esprit dans lequel se trouvent les sociétaires, agents et artistes affiliés au Bureau Ivoirien du Droit d’Auteur (BURIDA). Pour ces derniers, avec le changement intervenu dans la chaine de commandement de cette structure, le 15 juin dernier, une nouvelle page doit s’écrire au sein de "la maison des artistes". Le remplacement de Gadji Céli Saint (Ex-PCA) par le magistrat, Maître Abo Kadjo Fodjo et Michel Baroan, ancien DG par un intérimaire en la personne de Florent Assielou doit impulser une nouvelle dynamique à cette structure. A dire vrai, les sociétaires attendent beaucoup d’eux. Ce qui se présente comme la première des urgences, c’est le récurrent problème de lutte contre la piraterie.
En 2007, pour mener des "opérations commandos" contre les adeptes de la contrefaçon des vidéogrammes et phonogrammes, le gouvernement a cru bon de créer une Brigade culturelle logée au sein du Burida. Dirigée par le Commissaire Ouattara Francis, cette brigade a effectivement mis le grappin sur des pirates sur le Campus universitaire de Cocody et "la Sorbonne" au Plateau. Ces lieux devenus des nids de la contrefaçon. Mais, depuis l’avènement de Gadji Céli, cette équipe n’a jamais eu le temps de travailler pour débusquer les pirates comme par le passé. En réalité, l’ordonnance créant cette brigade n’a jamais été prise. Surement pour protéger "les jeunes patriotes" et les membres de la FESCI qui constituaient le cerveau de cette nébuleuse de pirates. Pourtant, Ouattara Francis et ses hommes risquaient leur vie en affrontant ces pirates lourdement armés. La hargne de cette brigade a permis au Burida, sous la direction d’Armand Obou, alors Administrateur provisoire, d’incinérer plus de cinq mille disques compacts (CD) frauduleux saisis çà et là. L’urgence aujourd’hui, c’est de réactiver ou remettre en selle cette brigade. Mais surtout lui donner un statut juridique et les moyens conséquents afin qu’elle débusque les pirates encore tapis dans l’ombre. Il n’y a qu’à faire un tour au Grand carrefour de Koumassi, à Adjamé et Roxy pour voir que les pirates restent encore actifs, malgré le nettoyage de la Sorbonne au Plateau.
Un gouffre à sous
L’autre attente des sociétaires, c’est la signature du texte de loi portant respect de la copie privée prise depuis 1996. En effet, il est prévu, dans la loi portant respect de la copie privée, que l’Etat de Côte d’Ivoire perçoive une taxe sur des supports tels que les clefs USB, les CD vierges, les lecteurs DVD, les postes téléviseurs, bref tout ce qui sert à copier ou à lire une image ou un son. 10% de cette manne récoltée doivent être reversés aux artistes. Mais, depuis lors, aucun décret d’application de ce texte de loi n’a été pris. C’est un manque à gagner de 5 à 7 milliards par an qui échappe aux créateurs. Aujourd’hui, avec l’avènement du Président Ouattara, surtout avec l’arrivée au ministère de la Culture de Maurice Bandaman, homme du sérail, les artistes et sociétaires du Burida espèrent que tous les décrets d’application de ces lois seront pris.
Autre chose sur laquelle les agents et sociétaires sont unanimes, c’est le paiement effectif des droits d’auteur perçus sur le terrain. Cela passe par la réouverture des bureaux et agences régionaux. Surtout que la normalité est revenue et que le territoire ivoirien est réunifié. Il en est de même pour les droits voisins perçus par Société d’Auteur Compositeur et Dramatique (SACD) en France. Ces droits qui reviennent aux acteurs, réalisateurs et interprètes.
Ce que les sociétaires espèrent également voir se concrétiser, c’est la baisse drastique des charges du Burida. Il est de notoriété que les charges locatives et sociales (loyer, eau, électricité, salaires…) prennent plus de 35% du budget de fonctionnement de la maison. Pour les sociétaires, cette donne faisait que les responsables du Burida étaient plus préoccupés à assurer le fonctionnement de la structure qu’à développer ses activités régaliennes. C’est-à-dire que le Burida était devenu tellement budgétivore qu’il avait du mal à collecter et à distribuer, aux artistes, leurs droits d’auteur. Ce qui a occasionné plusieurs mois d’arriérés de salaires. On le voit, c’est cette donne que les sociétaires, les agents et les artistes veulent voir changer. Au-delà de toutes ces attentes, l’opinion souhaite que cette maison soit débarrassée des clivages politiques dans lesquels l’ancienne équipe l’a plongée. Tout le monde l’a vu, à la veille du second tour de la dernière présidentielle, des artistes se réclamant "les anciens du Burida" ont ouvertement, dans une déclaration lue à la télévision, affirmé leur soutien au candidat Laurent Gbagbo.
Le succès de Abo Kadjo Fodjo et le DG par intérim, Florent Assielou sera le gage d’un mieux- être des créateurs et autres auteurs d’œuvres de l’esprit.
Jean-Antoine Doudou
En 2007, pour mener des "opérations commandos" contre les adeptes de la contrefaçon des vidéogrammes et phonogrammes, le gouvernement a cru bon de créer une Brigade culturelle logée au sein du Burida. Dirigée par le Commissaire Ouattara Francis, cette brigade a effectivement mis le grappin sur des pirates sur le Campus universitaire de Cocody et "la Sorbonne" au Plateau. Ces lieux devenus des nids de la contrefaçon. Mais, depuis l’avènement de Gadji Céli, cette équipe n’a jamais eu le temps de travailler pour débusquer les pirates comme par le passé. En réalité, l’ordonnance créant cette brigade n’a jamais été prise. Surement pour protéger "les jeunes patriotes" et les membres de la FESCI qui constituaient le cerveau de cette nébuleuse de pirates. Pourtant, Ouattara Francis et ses hommes risquaient leur vie en affrontant ces pirates lourdement armés. La hargne de cette brigade a permis au Burida, sous la direction d’Armand Obou, alors Administrateur provisoire, d’incinérer plus de cinq mille disques compacts (CD) frauduleux saisis çà et là. L’urgence aujourd’hui, c’est de réactiver ou remettre en selle cette brigade. Mais surtout lui donner un statut juridique et les moyens conséquents afin qu’elle débusque les pirates encore tapis dans l’ombre. Il n’y a qu’à faire un tour au Grand carrefour de Koumassi, à Adjamé et Roxy pour voir que les pirates restent encore actifs, malgré le nettoyage de la Sorbonne au Plateau.
Un gouffre à sous
L’autre attente des sociétaires, c’est la signature du texte de loi portant respect de la copie privée prise depuis 1996. En effet, il est prévu, dans la loi portant respect de la copie privée, que l’Etat de Côte d’Ivoire perçoive une taxe sur des supports tels que les clefs USB, les CD vierges, les lecteurs DVD, les postes téléviseurs, bref tout ce qui sert à copier ou à lire une image ou un son. 10% de cette manne récoltée doivent être reversés aux artistes. Mais, depuis lors, aucun décret d’application de ce texte de loi n’a été pris. C’est un manque à gagner de 5 à 7 milliards par an qui échappe aux créateurs. Aujourd’hui, avec l’avènement du Président Ouattara, surtout avec l’arrivée au ministère de la Culture de Maurice Bandaman, homme du sérail, les artistes et sociétaires du Burida espèrent que tous les décrets d’application de ces lois seront pris.
Autre chose sur laquelle les agents et sociétaires sont unanimes, c’est le paiement effectif des droits d’auteur perçus sur le terrain. Cela passe par la réouverture des bureaux et agences régionaux. Surtout que la normalité est revenue et que le territoire ivoirien est réunifié. Il en est de même pour les droits voisins perçus par Société d’Auteur Compositeur et Dramatique (SACD) en France. Ces droits qui reviennent aux acteurs, réalisateurs et interprètes.
Ce que les sociétaires espèrent également voir se concrétiser, c’est la baisse drastique des charges du Burida. Il est de notoriété que les charges locatives et sociales (loyer, eau, électricité, salaires…) prennent plus de 35% du budget de fonctionnement de la maison. Pour les sociétaires, cette donne faisait que les responsables du Burida étaient plus préoccupés à assurer le fonctionnement de la structure qu’à développer ses activités régaliennes. C’est-à-dire que le Burida était devenu tellement budgétivore qu’il avait du mal à collecter et à distribuer, aux artistes, leurs droits d’auteur. Ce qui a occasionné plusieurs mois d’arriérés de salaires. On le voit, c’est cette donne que les sociétaires, les agents et les artistes veulent voir changer. Au-delà de toutes ces attentes, l’opinion souhaite que cette maison soit débarrassée des clivages politiques dans lesquels l’ancienne équipe l’a plongée. Tout le monde l’a vu, à la veille du second tour de la dernière présidentielle, des artistes se réclamant "les anciens du Burida" ont ouvertement, dans une déclaration lue à la télévision, affirmé leur soutien au candidat Laurent Gbagbo.
Le succès de Abo Kadjo Fodjo et le DG par intérim, Florent Assielou sera le gage d’un mieux- être des créateurs et autres auteurs d’œuvres de l’esprit.
Jean-Antoine Doudou