M me Séry Yao Lydie est une jeune I voirienne qui est tombée amoureuse du riche
patrimoine culturel de la Côte d’I voire. Depuis une décennie, son cœur ne fait que
vibrer pour la danse traditionnelle. Fondatrice et directrice de la Fondation de
Recherche M usicale de Danse et d’Expression (Rem’De). Avec sa compagnie de
danse, elle a représenté dignement le pays sur la scène I nternationale. Avant de
s’envoler pour le festival I nternational Arabo-africain de Tizi-Ouzou en Algérie,
nous l’avons rencontrée. Entretien.
Parlez-nous de votre fondation…
La fondation Rem’ De a vu le jour en 2003 et en son sein, la compagnie artistique
Rem’ De en 2005. La compagnie Rem’ De est un module de la Fondation pour la
réinsertion des jeunes. On parle de réinsertion partout mais il n’ y a pas de réinsertion
dans le milieu de la culture. Or, ce domaine englobe pas mal de ces jeunes. Qui
souvent, viennent de la rue, des déscolarisés et/ou qui n’ ont pas d’ activités. Alors,
nous allons à la recherche de ces jeunes là et nous leur donnons une formation dans
tous les domaines culturels. Soit dans l’ art de la danse, la musique, etc. Et la plupart
des membres de Rem’ De sont des jeunes que nous avons recrutés dans ces milieux.
Nous leur avons appris un métier et aujourd’ hui, ils sont membres de la compagnie
Rem’ De.
On se demande qui est M me Séry qui fait parler d’elle sur la scène culturelle
nationale et internationale ?
Mme Séry est une femme ivoirienne qui a fait ses études de danse contemporaine à
Montréal (Canada) de 1996 à 2001. Et je suis rentrée au pays pour me former dans la
danse du terroir. C’ est un choix de faire uniquement que la danse traditionnelle.
Est-ce uniquement pour la danse que vous êtes allée à M ontréal ?
Merci pour votre question. Lorsque je suis allée à Mont réal, c’ était pour faire des
études de communication. Et c’ est ainsi que j’ ai fait art et communication. Pour finir,
j’ ai obtenu mes diplômes de fin de cycle aux beaux arts de Montréal.
Une fois revenue au pays, pourquoi ne cherchez-vous pas à travailler dans un
ministère ? Pourquoi avoir créé une Fondation ?
Non, l’ art est devenu ma passion. La qualité de l’ art africain et surtout ivoirien m’ a
séduit. J’ ai alors décidé de créer une industrie culturelle. Sur fond propre, nous avons
formé une trentaine de jeunes. Ils ont compris que l’ art est un métier noble.
On ne vous entend pas trop au pays, alors que vous faites des émules ailleurs.
Qu’est-ce qui explique cela ?
Ça dépend de la mentalité des Ivoiriens. Parce que l’ Ivoirien est rassasié de sa propre
culture qu’ on pense qu’ il n’ en a plus trop besoin. C’ est pourquoi, on l’ expatrie. A
l’ extérieur, les gens connaissent la valeur et en ont vraiment besoin. Au niveau de la
Cote d’ Ivoire, il n’ y a pas de politique culturelle.
Avez-vous fait une représentation officielle au pays ?
Oui, nous avons fait des représentations au pays. Nous nous sommes adressés au
ministère de tutelle et on espère qu’ avec ce nouveau gouvernement, les choses
vont changer. Pour l’ heure, nous sommes basés à « l’ Allocodrome » de Yopougon
(Niangon). Et à cet effet, la mairie de Yopougon a beaucoup fait pour nous. Il nous
a également offert un terrain à l’ île Boulay. Nous répétons du lundi au vendredi, du
matin à midi. En 2006, à la demande du directeur du palais de la culture, nous avons
joué pendant un mois à l’ ouverture de la saison culturelle, au palais de la culture.
A quoi ressemblent vos représentations ?
Ça ne se raconte pas, ça se vit. Et je vous inviterai à vivre cela. Nous articulons nos
représentations autour du patrimoine culturel ivoirien et africain en particulier. Nous
œ
uvrons pour le métissage de tout le répertoire culturel traditionnel de Côte d’ Ivoire.
Vous êtes membre de l’Unesco et avez glané des lauriers à l’international.
Parlons-en...
Je suis membre active du conseil international de danse basé en Grèce. Et je suis
étudiante des écoles associées de l’ Unesco-Abidjan. Je me bats pour avoir un niveau
qui me permettra de m’ assumer à l’ international.
Quels sont les prix que la compagnie a remportés ?
A notre enseigne, nous avons douze prix. En Afrique et en Asie. En 2010, j’ ai été
nominé World Master en Corée du Sud en tant que chorégraphe dans la catégorie
danse traditionnelle. Toujours en 2010, on a eu quatre prix en Algérie. Au festival
international de l’ Algérie qui s’ est tenu à Sidi Balabès, nous avons eu quatre prix. Le
prix de l’ authenticité de la danse traditionnelle, le meilleur prix du costume, le prix de
la meilleure valorisation du patrimoine et le 2e prix du festival. A Tizi-Ouzou (au nord
de l’ Algérie), nous avons eu le premier prix comme toujours.
Vous êtes encore invitée en Algérie. Qu’est-ce qui fait que vous y êtes tout le
temps sollicitée ?
C’ est une grâce de Dieu. Ensuite, c’ est la performance. C’ est le travail et le sérieux
dans ce qu’ on fait. Et en Algérie, ce sont des compétitions qui réunissent au minimum
vingt pays venu du monde entier. Et c’ est notre sérieux qui fait qu’ on nous invite.
Pensez-vous au marché européen et américain ?
On a déjà fait la scène internationale. Mais bientôt, on sera en Europe puis en
Amérique. Ensuite on reviendra en Afrique de l’ Ouest. C’ est tout le monde entier que
nous voulons parcourir de par notre talent. Pour promouvoir et valoriser la culture
ivoirienne sur la scène internationale.
Jouez-vous d’un instrument ?
On a un module spécialement où les femmes jouent à la percussion. Moi, je joue à la
Structure (trois tam-tams ou Doudouba). Je peux même faire un « one-man-show ». Je
ne suis pas une directrice de compagnie dans un bureau. Je suis plutôt une artiste de
scène.
La compagnie Rem’De sur scène, ça ressemble à quoi ?
La compagnie, Rem’ De, c’ est toute la Côte d’ Ivoire qui se déplace. C’ est l’ euphorie
mêlée à la ferveur. Ça ne s’ explique pas. Ça se vit.
Quel message au peuple ivoirien que vous allez représenter en Algérie ?
Je dirai à ma nation d’ être unie. De tourner véritablement la page et de penser à un
avenir radieux. La culture est le maillon essentiel du développement d’ une nation.
Que le ministre de la Culture, particulièrement, se penche sur les industries culturelles.
Parce que c’ est le moteur du développement d’ un peuple. On a vu cela en Europe, en
Amérique. Les artistes jouent un rôle important dans la société.
Bonne chance à ce festival, en Algérie.
Merci à vous et à bientôt.
Réalisé par Franck RV
patrimoine culturel de la Côte d’I voire. Depuis une décennie, son cœur ne fait que
vibrer pour la danse traditionnelle. Fondatrice et directrice de la Fondation de
Recherche M usicale de Danse et d’Expression (Rem’De). Avec sa compagnie de
danse, elle a représenté dignement le pays sur la scène I nternationale. Avant de
s’envoler pour le festival I nternational Arabo-africain de Tizi-Ouzou en Algérie,
nous l’avons rencontrée. Entretien.
Parlez-nous de votre fondation…
La fondation Rem’ De a vu le jour en 2003 et en son sein, la compagnie artistique
Rem’ De en 2005. La compagnie Rem’ De est un module de la Fondation pour la
réinsertion des jeunes. On parle de réinsertion partout mais il n’ y a pas de réinsertion
dans le milieu de la culture. Or, ce domaine englobe pas mal de ces jeunes. Qui
souvent, viennent de la rue, des déscolarisés et/ou qui n’ ont pas d’ activités. Alors,
nous allons à la recherche de ces jeunes là et nous leur donnons une formation dans
tous les domaines culturels. Soit dans l’ art de la danse, la musique, etc. Et la plupart
des membres de Rem’ De sont des jeunes que nous avons recrutés dans ces milieux.
Nous leur avons appris un métier et aujourd’ hui, ils sont membres de la compagnie
Rem’ De.
On se demande qui est M me Séry qui fait parler d’elle sur la scène culturelle
nationale et internationale ?
Mme Séry est une femme ivoirienne qui a fait ses études de danse contemporaine à
Montréal (Canada) de 1996 à 2001. Et je suis rentrée au pays pour me former dans la
danse du terroir. C’ est un choix de faire uniquement que la danse traditionnelle.
Est-ce uniquement pour la danse que vous êtes allée à M ontréal ?
Merci pour votre question. Lorsque je suis allée à Mont réal, c’ était pour faire des
études de communication. Et c’ est ainsi que j’ ai fait art et communication. Pour finir,
j’ ai obtenu mes diplômes de fin de cycle aux beaux arts de Montréal.
Une fois revenue au pays, pourquoi ne cherchez-vous pas à travailler dans un
ministère ? Pourquoi avoir créé une Fondation ?
Non, l’ art est devenu ma passion. La qualité de l’ art africain et surtout ivoirien m’ a
séduit. J’ ai alors décidé de créer une industrie culturelle. Sur fond propre, nous avons
formé une trentaine de jeunes. Ils ont compris que l’ art est un métier noble.
On ne vous entend pas trop au pays, alors que vous faites des émules ailleurs.
Qu’est-ce qui explique cela ?
Ça dépend de la mentalité des Ivoiriens. Parce que l’ Ivoirien est rassasié de sa propre
culture qu’ on pense qu’ il n’ en a plus trop besoin. C’ est pourquoi, on l’ expatrie. A
l’ extérieur, les gens connaissent la valeur et en ont vraiment besoin. Au niveau de la
Cote d’ Ivoire, il n’ y a pas de politique culturelle.
Avez-vous fait une représentation officielle au pays ?
Oui, nous avons fait des représentations au pays. Nous nous sommes adressés au
ministère de tutelle et on espère qu’ avec ce nouveau gouvernement, les choses
vont changer. Pour l’ heure, nous sommes basés à « l’ Allocodrome » de Yopougon
(Niangon). Et à cet effet, la mairie de Yopougon a beaucoup fait pour nous. Il nous
a également offert un terrain à l’ île Boulay. Nous répétons du lundi au vendredi, du
matin à midi. En 2006, à la demande du directeur du palais de la culture, nous avons
joué pendant un mois à l’ ouverture de la saison culturelle, au palais de la culture.
A quoi ressemblent vos représentations ?
Ça ne se raconte pas, ça se vit. Et je vous inviterai à vivre cela. Nous articulons nos
représentations autour du patrimoine culturel ivoirien et africain en particulier. Nous
œ
uvrons pour le métissage de tout le répertoire culturel traditionnel de Côte d’ Ivoire.
Vous êtes membre de l’Unesco et avez glané des lauriers à l’international.
Parlons-en...
Je suis membre active du conseil international de danse basé en Grèce. Et je suis
étudiante des écoles associées de l’ Unesco-Abidjan. Je me bats pour avoir un niveau
qui me permettra de m’ assumer à l’ international.
Quels sont les prix que la compagnie a remportés ?
A notre enseigne, nous avons douze prix. En Afrique et en Asie. En 2010, j’ ai été
nominé World Master en Corée du Sud en tant que chorégraphe dans la catégorie
danse traditionnelle. Toujours en 2010, on a eu quatre prix en Algérie. Au festival
international de l’ Algérie qui s’ est tenu à Sidi Balabès, nous avons eu quatre prix. Le
prix de l’ authenticité de la danse traditionnelle, le meilleur prix du costume, le prix de
la meilleure valorisation du patrimoine et le 2e prix du festival. A Tizi-Ouzou (au nord
de l’ Algérie), nous avons eu le premier prix comme toujours.
Vous êtes encore invitée en Algérie. Qu’est-ce qui fait que vous y êtes tout le
temps sollicitée ?
C’ est une grâce de Dieu. Ensuite, c’ est la performance. C’ est le travail et le sérieux
dans ce qu’ on fait. Et en Algérie, ce sont des compétitions qui réunissent au minimum
vingt pays venu du monde entier. Et c’ est notre sérieux qui fait qu’ on nous invite.
Pensez-vous au marché européen et américain ?
On a déjà fait la scène internationale. Mais bientôt, on sera en Europe puis en
Amérique. Ensuite on reviendra en Afrique de l’ Ouest. C’ est tout le monde entier que
nous voulons parcourir de par notre talent. Pour promouvoir et valoriser la culture
ivoirienne sur la scène internationale.
Jouez-vous d’un instrument ?
On a un module spécialement où les femmes jouent à la percussion. Moi, je joue à la
Structure (trois tam-tams ou Doudouba). Je peux même faire un « one-man-show ». Je
ne suis pas une directrice de compagnie dans un bureau. Je suis plutôt une artiste de
scène.
La compagnie Rem’De sur scène, ça ressemble à quoi ?
La compagnie, Rem’ De, c’ est toute la Côte d’ Ivoire qui se déplace. C’ est l’ euphorie
mêlée à la ferveur. Ça ne s’ explique pas. Ça se vit.
Quel message au peuple ivoirien que vous allez représenter en Algérie ?
Je dirai à ma nation d’ être unie. De tourner véritablement la page et de penser à un
avenir radieux. La culture est le maillon essentiel du développement d’ une nation.
Que le ministre de la Culture, particulièrement, se penche sur les industries culturelles.
Parce que c’ est le moteur du développement d’ un peuple. On a vu cela en Europe, en
Amérique. Les artistes jouent un rôle important dans la société.
Bonne chance à ce festival, en Algérie.
Merci à vous et à bientôt.
Réalisé par Franck RV