Les agents de la société Nouvelle Air Ivoire ont récemment fait une grève de la faim à la demande du Syndicat national des travailleurs de la société nouvelle Air Ivoire (SYNTAI). Dans cet entretien, Kadidia Soumaré, secrétaire générale du Syntai, expose les raisons de ce mouvement de protestation et revient sur la visite inopinée rendue par le chef de l’Etat aux grévistes.
Le Patriote : Pourquoi voir choisi une grève de la faim pour vous faire entendre ?
Kadidia Soumaré : Effectivement, nous avons entamé du 22 au 24 juin, pendant trois jours une grève de la faim pour clamer notre souffrance aux yeux de la nation ivoirienne. Parce que la direction générale, après avoir pillé la compagnie, nous a jetés à la rue. Nous avons alors demandé à la direction générale de nous payer quelques mois de salaire. Nous n’avons pas eu de gain de cause. Plusieurs d’entre nous avaient des difficultés pour se soigner. Payer nos factures, nos loyers et scolariser nos enfants étaient devenus difficiles. Nous avons adressé un courrier au ministère du Transport qui est également resté lettre morte. C’est après toutes ces démarches que nous avons entamé notre grève de la faim.
LP : Le chef de l’Etat vous a rendu une visite inattendue. Comment avez-vous vécu cet instant ?
KS : Il faut le dire, ça a été une immense surprise, et un grand moment d’émotion pour nous parce que nous ne nous y attendions pas. Nous en étions là quand à notre grande surprise, le Chef de l’Etat a fait arrêter son cortège à notre niveau pour échanger avec nous.
L.P : Justement, que vous a-t-il dit ?
KS : Il a promis faire d’Air Ivoire une grande compagnie et du paiement de salaire, sa priorité. Il a donné des instructions pour qu’il en soit ainsi. Cela nous a touchés et aussitôt, nous avons arrêté la grève. Malheureusement, la direction générale, qui a pillé la compagnie, n’a pas dit son dernier mot. Au lieu des cinq mois d’arriérés, elle a décidé de nous payer que trois mois. Comme argument, elle évoque une mesure de chômage technique. Depuis des mois, nous dénonçons cette mesure pour la simple raison que les difficultés de l’entreprise ne sont pas la faute des agents que nous sommes mais de la direction. Nous avons dit qu’il y avait vice de procédure. Et voilà que malgré les directives du Président de la République, la direction générale décide de faire ce qu’elle veut.
LP : Comment expliquez-vous que la compagnie ait pris du plomb dans l’aile ?
KS : Elle traine aujourd’hui une ardoise de plusieurs milliards de FCFA. C’est le résultat d’une très mauvaise gestion et d’un management approximatif, sans oublier un déficit structurel. A cela s’ajoute le pillage systématique qu’a subi Air Ivoire. Il y a aussi une cause logistique avec le mauvais choix de nos avions aggravé par la surenchère des charges locatives. Enfin, on n’oublie les détournements de fonds de la part de la direction générale. L’actionnaire majoritaire, Koné Dossongui, et son équipe ont préféré se remplir les poches plutôt que de travailler pour la survie de l’entreprise qui est l’expression de la souveraineté de la Côte d’Ivoire.
LP : Avez-vous espoir qu’Air ivoire redécolle un jour ?
KS : Sur la question, nous n’avons pas de doute. Le Président de la République nous a donné des assurances. Ensuite, il a demandé à l’actionnaire majoritaire de déposer le bilan. Dans les jours à venir, des négociations seront ouvertes avec Air France. Je voudrais au nom de l’ensemble du personnel dire merci au Président de la République. Rien qu’en s’arrêtant à notre niveau, il nous a montré à quel point notre dossier lui tient à cœur. Je voudrais dire qu’il a un grand cœur. Les Ivoiriens ne sont pas trompés en le votant.
Par Thiery Latt
Le Patriote : Pourquoi voir choisi une grève de la faim pour vous faire entendre ?
Kadidia Soumaré : Effectivement, nous avons entamé du 22 au 24 juin, pendant trois jours une grève de la faim pour clamer notre souffrance aux yeux de la nation ivoirienne. Parce que la direction générale, après avoir pillé la compagnie, nous a jetés à la rue. Nous avons alors demandé à la direction générale de nous payer quelques mois de salaire. Nous n’avons pas eu de gain de cause. Plusieurs d’entre nous avaient des difficultés pour se soigner. Payer nos factures, nos loyers et scolariser nos enfants étaient devenus difficiles. Nous avons adressé un courrier au ministère du Transport qui est également resté lettre morte. C’est après toutes ces démarches que nous avons entamé notre grève de la faim.
LP : Le chef de l’Etat vous a rendu une visite inattendue. Comment avez-vous vécu cet instant ?
KS : Il faut le dire, ça a été une immense surprise, et un grand moment d’émotion pour nous parce que nous ne nous y attendions pas. Nous en étions là quand à notre grande surprise, le Chef de l’Etat a fait arrêter son cortège à notre niveau pour échanger avec nous.
L.P : Justement, que vous a-t-il dit ?
KS : Il a promis faire d’Air Ivoire une grande compagnie et du paiement de salaire, sa priorité. Il a donné des instructions pour qu’il en soit ainsi. Cela nous a touchés et aussitôt, nous avons arrêté la grève. Malheureusement, la direction générale, qui a pillé la compagnie, n’a pas dit son dernier mot. Au lieu des cinq mois d’arriérés, elle a décidé de nous payer que trois mois. Comme argument, elle évoque une mesure de chômage technique. Depuis des mois, nous dénonçons cette mesure pour la simple raison que les difficultés de l’entreprise ne sont pas la faute des agents que nous sommes mais de la direction. Nous avons dit qu’il y avait vice de procédure. Et voilà que malgré les directives du Président de la République, la direction générale décide de faire ce qu’elle veut.
LP : Comment expliquez-vous que la compagnie ait pris du plomb dans l’aile ?
KS : Elle traine aujourd’hui une ardoise de plusieurs milliards de FCFA. C’est le résultat d’une très mauvaise gestion et d’un management approximatif, sans oublier un déficit structurel. A cela s’ajoute le pillage systématique qu’a subi Air Ivoire. Il y a aussi une cause logistique avec le mauvais choix de nos avions aggravé par la surenchère des charges locatives. Enfin, on n’oublie les détournements de fonds de la part de la direction générale. L’actionnaire majoritaire, Koné Dossongui, et son équipe ont préféré se remplir les poches plutôt que de travailler pour la survie de l’entreprise qui est l’expression de la souveraineté de la Côte d’Ivoire.
LP : Avez-vous espoir qu’Air ivoire redécolle un jour ?
KS : Sur la question, nous n’avons pas de doute. Le Président de la République nous a donné des assurances. Ensuite, il a demandé à l’actionnaire majoritaire de déposer le bilan. Dans les jours à venir, des négociations seront ouvertes avec Air France. Je voudrais au nom de l’ensemble du personnel dire merci au Président de la République. Rien qu’en s’arrêtant à notre niveau, il nous a montré à quel point notre dossier lui tient à cœur. Je voudrais dire qu’il a un grand cœur. Les Ivoiriens ne sont pas trompés en le votant.
Par Thiery Latt