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Faits Divers Publié le vendredi 1 juillet 2011 | Nord-Sud

Crise au tribunal militaire - Bagarre rangée entre Ange Kessi et son adjoint

© Nord-Sud Par DR
Justice militaire : Lt/colonel Ange Kessi Kouamé Bernard, Commissaire du gouvernement
Plus rien ne va au tribunal militaire, logé au 17ème étage de la tour A, au Plateau. Mercredi dernier, à 9h, le procureur militaire, le Lt-colonel Ange Kessi Kouamé et le Cdt Ouattara Steven, adjoint du commissaire du gouvernement, en sont venus aux mains dans les allées du tribunal militaire. N’u été la présence des visiteurs et des employés du tribunal, il y aurait eu mort d’homme. Ce jour-là, Steven a décidé, après deux ans d’absence, d’aller s’installer dans son bureau dont les serrures avaient été changées par Ange Kessi. Cette situation s’explique par le fait que depuis 2008, Ange Kessi et son adjoint ne sont plus en odeur de sainteté au sujet d’une affaire de falsification de documents. Selon l’adjoint du procureur militaire, le Lt-colonel aurait déclaré que son « amie », nommée Soumah Aïtta, serait une avocate. En réalité, la fille est une sans-emploi. Elle serait la fille du général Affro Raphaël, Cdt en second de la gendarmerie. Ainsi, le papier falsifié en question lui aurait été destinée pour faire croire à l’ambassade d’Italie que la dame était avocate et qu’elle devait se rendre à Rome. Les autorités de l’ambassade se sont adressées directement à l’ordre des avocats qui ne reconnaît pas « l’avocate » comme membre de sa corporation. Du coup, le procureur militaire a été saisi pour explications sur les documents de la supposée fille de l’adjoint du commandant supérieur de la gendarmerie. Et c’est ce que le Cdt Steven aurait dénoncé. Depuis lors, les deux procureurs sont rentrés en conflit. Selon nos sources, Ange Kessi aurait demandé au ministre Tagro d’affecter Ouattara Steven à d’autres fonctions. Ce qui n’a jamais été fait. Face à toutes ces accusations, Ange Kessi nie en bloc. Il qualifie son collaborateur de « faussaire et d’indiscipliné ». Joint au téléphone, le commissaire du gouvernement se défend: «nous ne pouvons accepter qu’il y a un magistrat militaire dans nos rangs. En 2008, il a escroqué une femme. Nous avons ici la plainte que vous pouvez venir voir. Nous jugeons tous les jours des racketteurs et des escrocs. Et toi, magistrat, si tu es escroc et racketteur comment peu tu juger des escrocs ? Nous l’avons reversé depuis 2008 à la police. Et, comme il avait pour ami le ministre Tagro, ce dernier m’a demandé de le maintenir à son poste au tribunal militaire. Il a envoyé des gens pour piller mon bureau. Et mon bureau est le seul endroit qui a été pillé. On ne sait s’il est malade. On ne sait pas ce qui se passe.

Les autorités interpellées

J’ai envoyé une lettre au ministre Hamed Bakayoko qui m’a même demandé de l’arrêter. Et j’ai dit qu’avec le temps et la réconciliation prônée par le président de la République, il serait difficile de l’appréhender. Aucun magistrat militaire ne veut de lui. C’est la pourriture au tribunal militaire. Tout le temps, il vient au travail à 18h et repart à 23h. Il se fait passer pour le procureur ou l’adjoint au procureur. Il n’y a pas d’adjoint au procureur. J’ai un premier, un deuxième et un troisième substituts. Mon premier substitut se nomme capitaine Yao, le second c’est le capitaine Dosso et c’est tout. Il est le dernier à arriver au tribunal. Il ne peut pas être mon adjoint. Souvent il prend mon nom pour escroquer, souvent il prend le nom de Mangou pour aller escroquer. Venez à mon cabinet, vous verrez. En 2008, on n’en pouvait plus. On l’a reversé à la police». Interrogé, le Cdt Ouattara Steven donne sa version des faits : «conformément aux vœux du Premier ministre et du président de la République je dois reprendre le travail. Depuis deux ans, il (le procureur militaire, ndlr) ferme mes bureaux. Et il ne veut pas que j’y ai accès sous prétexte que je suis nordiste. Je suis fatigué et je suis payé pour un travail que je ne fais pas. J’ai été formé pour être magistrat et je ne l’exerce pas. Il ne veut pas sentir de nordiste à ses côtés. Je me suis rendu là-bas hier (mercredi dernier, ndlr) pour une dernière fois afin qu’il me remette mes clés. Lorsque je suis arrivé, il m’a menacé. Je n’ai pas pu m’installer. Ange me demande d’aller prendre une autorisation chez le ministre Hamed Bakayoko. Je lui dis que c’est un arrêté qui m’a envoyé là. Je suis parti et il a refusé de me recevoir. Il a engagé une bagarre avec moi. Il y a deux ans de cela il y a eu une histoire du genre que tout le monde sait. Où Ange Kessi a falsifié des papiers pour dire qu’une dame serait une avocate. Alors qu’elle ne l’est pas. Il a fait un faux passeport, un faux visa et des documents de service. Il a l’habitude de le faire. Vous pouvez aller à l’ambassade d’Italie. Les documents sont là-bas. Elle s’appelle Soumah Aïtta. Autrefois, c’est moi qui faisais les différents comptes rendus. Dès qu’il est arrivé de France, il a ordonné de mettre une serrure à mon bureau. Je ne comprends rien. Je ne sais pas ce qu’il veut pour une affaire qui date depuis deux ans. Où j’ai dénoncé le faux qu’il était en train d’établir. Depuis cette date, il m’en veut terriblement. Il ne me veut pas à ce poste ; lui et Mangou. Parce qu’ils se disent que demain c’est nous qui allons les juger. Voilà la situation. J’attends que les autorités agissent rapidement. Je suis à leur disposition. Même les autres collègues magistrats sont fâchés du comportement affiché par le commissaire du gouvernement ».

Bahi K.
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