Faits marquants : Drôleries

Le bon peuple de Côte d’Ivoire ne réussira jamais à comprendre la logique des refondateurs et de leurs obligés. Il n’y a pas longtemps, dans un souci, d’abord de justice, ensuite de bonne gouvernance et enfin, de bon sens, le nouveau président de la République a annoncé qu’il a entrepris l’harmonisation des rémunérations des directeurs et PCA des sociétés d’Etat ou à financement étatique. Sa logique d’économiste et de financier ne lui permettait pas de comprendre que des directeurs d’entreprise de même nature touchent des salaires différents les uns et des autres. Et même que des dirigeants de certaines sociétés empochent des salaires, à la fin du mois, qui n’ont rien à avoir avec le produit financier de ces dernières. C’est à peine si ces entreprises ne travaillent pas uniquement pour verser des revenus mensuels à leurs directeurs. On se rappelle encore que l’opposant historique qui se disait ne pas être homme à argent, a fait grimper le budget de souveraineté présidentiel à 75 milliards de FCFA. Selon ce qui est apparu dans les affectations du budget publiées récemment, par un quotidien de la place, ce budget spécial pourrait revenir à un niveau acceptable de 35 milliards. Toutes ces mesures devraient faire plaisir à ceux qui aiment véritablement ce pays. Elles devraient être applaudies par tous ceux qui estiment que le pouvoir politique a trop « volé » le bon peuple de Côte d’Ivoire. Au lieu de s’inscrire parmi ces Ivoiriens-là, on entend des porte-voix de l’ancien régime faire le contraire. Ils pleurent à chaudes larmes parce que, selon eux, le nouveau président est en train de réduire le salaire des travailleurs. Ces porte-voix sont bien des samaritains d’un certain âge et d’un autre acabit. En principe, ce sont les partisans du nouveau président de la République qui devraient se plaindre de cette donne. Ils devraient protester auprès de leur mentor qui veut les rémunérer moins que les profiteurs du défunt régime. Et le nouveau président lui-même ! Il veut donner l’exemple en réduisant de moitié, un budget dont l’exécution n’est soumise à aucun contrôle. La différence des cultures se trouvent à ce niveau. Les refondateurs se définissaient comme des gens qui n’avaient rien avant et donc qui étaient-là pour en avoir désormais et les nouveaux responsables qui avaient « un peu avant » et qui s’inquiètent d’abord de la situation du pays. Evidemment, cette façon de faire est révolutionnaire aux yeux des séides de la refondation. Ils ne peuvent pas comprendre que quelqu’un qui a la signature puisse refuser de faire de la caisse de l’Etat, une source d’enrichissement pour lui et ses partisans. Si c’est ainsi que l’ancien parti au pouvoir veut constituer une opposition crédible et responsable, l’on peut parier que les Houphouétistes ont du beau temps devant eux.