Enterrées depuis le 24 avril dernier, les dépouilles de six femmes tuées à Abobo durant la crise post-électorale par un char des hommes de Laurent Gbagbo, reposent au cimetière d’Abobo-Baoulé, dans l’anonymat total.
« Ce qui est surprenant, c’est le fait de les avoir enterrées dans ce lieu réservé aux personnes sans parents, comme des anonymes », s’indigne O.Y., un proche des six femmes tuées lors de la marche pacifique demandant le départ de Laurent Gbagbo, à Abobo, le 3 mars dernier. C’est presque un supplice, samedi, lorsque ces mots sont lâchés, au cimetière municipal d’Abobo-Baoulé. Le guide qui est l’un des rares parents des victimes à connaître la sépulture, ne cache pas sa peine. « On aurait pu nous informer avant l’enterrement pour effectuer des prières sur leurs corps ou bien même, nous remettre les corps », regrette-t-il tout en nous rappelant qu’une famille a pu enterrer dignement sa fille (Bamba Machami). Ce sont donc les corps de six femmes tombées, ce jour-là, qui reposent à cet endroit. A savoir Ouattara Rokia, Coulibaly Fatoumata, Touré Adjara, Koné Mammou, Sylla Malô et Coulibaly Aminata. Selon lui, l’enterrement a eu lieu le 24 avril dernier. « C'est-à-dire après l’arrestation de Laurent Gbagbo », précise-t-il. Ce qui lui fait croire « qu’il y avait une certaine accalmie et que les parents pouvaient eux- mêmes procéder à l’inhumation».
Au cimetière d’Abobo, l’espace accueillant les ‘’amazones’’ est de forme rectangulaire d’à-peu-près 25 m de longueur sur 10 m de largeur. « Il y a plusieurs corps qui ont été enterrés ici », indique le guide. C’est donc une fosse commune. La surface attribuée aux femmes (pas seulement les six), est d’environ 7 mètres carrés à droite de ce périmètre. « Celui qui nous a montré le lieu était présent à l’enterrement. Il dit que c’est par leurs vêtements (pagnes) que les femmes ont été reconnues et portées en terre ici », indique-t-il.
Cet après-midi, deux tas d’immondices constitués de matériels médicaux déjà utilisés, qu’on a tenté de brûler, dégagent une odeur nauséabonde. Une dizaine de personnes effectuent des travaux de nettoyage -enlèvent les mauvaises herbes- et délimitent l’espace. Un trou qui logera la fondation d’un mur est très perceptible. « Nos condoléances les plus attristées. Que tous les morts reposent en paix », adresse un travailleur vêtu d’une tenue bleue avec le macaron de la mairie d’Abobo, en signe de compassion. Il est d’ailleurs le seul à être ainsi vêtu. Deux hommes qui dirigent les travaux, nous ignorent. « Faites attention, il y a une tombe juste à votre niveau », avertit un fossoyeur. L’émotion est forte. Et nous décidons de quitter les lieux. Mais notre guide continue, « vous voyez dans quel endroit elles sont ! ». Pour ressortir, nous faisons une partie du trajet à pied. Entre boue et chemin broussailleux. Avant d’atteindre la sortie, en voiture, apparaît le mausolée des victimes des évènements de mars 2004. Une élévation en forme triangulaire avec une stèle. « C’est ici qu’ont été enterrées les victimes des évènements de mars 2004. Le président de la République vient s’incliner régulièrement sur cette tombe », informe O.Y. avec un brin de regret dans la gorge. Hier, toutes les familles des victimes ont été informées de l’inhumation des six femmes. Des cérémonies de sacrifices symboliques de 7e et 40e jours s’organisent à huis clos. En attendant les politiques…
Sanou A.
« Ce qui est surprenant, c’est le fait de les avoir enterrées dans ce lieu réservé aux personnes sans parents, comme des anonymes », s’indigne O.Y., un proche des six femmes tuées lors de la marche pacifique demandant le départ de Laurent Gbagbo, à Abobo, le 3 mars dernier. C’est presque un supplice, samedi, lorsque ces mots sont lâchés, au cimetière municipal d’Abobo-Baoulé. Le guide qui est l’un des rares parents des victimes à connaître la sépulture, ne cache pas sa peine. « On aurait pu nous informer avant l’enterrement pour effectuer des prières sur leurs corps ou bien même, nous remettre les corps », regrette-t-il tout en nous rappelant qu’une famille a pu enterrer dignement sa fille (Bamba Machami). Ce sont donc les corps de six femmes tombées, ce jour-là, qui reposent à cet endroit. A savoir Ouattara Rokia, Coulibaly Fatoumata, Touré Adjara, Koné Mammou, Sylla Malô et Coulibaly Aminata. Selon lui, l’enterrement a eu lieu le 24 avril dernier. « C'est-à-dire après l’arrestation de Laurent Gbagbo », précise-t-il. Ce qui lui fait croire « qu’il y avait une certaine accalmie et que les parents pouvaient eux- mêmes procéder à l’inhumation».
Au cimetière d’Abobo, l’espace accueillant les ‘’amazones’’ est de forme rectangulaire d’à-peu-près 25 m de longueur sur 10 m de largeur. « Il y a plusieurs corps qui ont été enterrés ici », indique le guide. C’est donc une fosse commune. La surface attribuée aux femmes (pas seulement les six), est d’environ 7 mètres carrés à droite de ce périmètre. « Celui qui nous a montré le lieu était présent à l’enterrement. Il dit que c’est par leurs vêtements (pagnes) que les femmes ont été reconnues et portées en terre ici », indique-t-il.
Cet après-midi, deux tas d’immondices constitués de matériels médicaux déjà utilisés, qu’on a tenté de brûler, dégagent une odeur nauséabonde. Une dizaine de personnes effectuent des travaux de nettoyage -enlèvent les mauvaises herbes- et délimitent l’espace. Un trou qui logera la fondation d’un mur est très perceptible. « Nos condoléances les plus attristées. Que tous les morts reposent en paix », adresse un travailleur vêtu d’une tenue bleue avec le macaron de la mairie d’Abobo, en signe de compassion. Il est d’ailleurs le seul à être ainsi vêtu. Deux hommes qui dirigent les travaux, nous ignorent. « Faites attention, il y a une tombe juste à votre niveau », avertit un fossoyeur. L’émotion est forte. Et nous décidons de quitter les lieux. Mais notre guide continue, « vous voyez dans quel endroit elles sont ! ». Pour ressortir, nous faisons une partie du trajet à pied. Entre boue et chemin broussailleux. Avant d’atteindre la sortie, en voiture, apparaît le mausolée des victimes des évènements de mars 2004. Une élévation en forme triangulaire avec une stèle. « C’est ici qu’ont été enterrées les victimes des évènements de mars 2004. Le président de la République vient s’incliner régulièrement sur cette tombe », informe O.Y. avec un brin de regret dans la gorge. Hier, toutes les familles des victimes ont été informées de l’inhumation des six femmes. Des cérémonies de sacrifices symboliques de 7e et 40e jours s’organisent à huis clos. En attendant les politiques…
Sanou A.