Le dernier conseil des ministres tenu au Palais de la présidence de la République au Plateau, a été marqué par deux faits majeurs. La publication des résultats de l’exercice 2009 de la gestion des portefeuilles d’Etat et l’annonce des opérations d’audits des sociétés d’Etat, près de 43 en tout, dont les grands livres et autres fichiers comptables vont recevoir la visite des auditeurs certainement cooptés avec des termes de références précis.
Si ces opérations s’inscrivent dans l’optique de bonne gouvernance, de transparence qui pourraient permettre de découvrir les dysfonctionnements éventuels et les corriger en vue d’une meilleure rentabilité des structures concernées, on ne pourrait que s’en féliciter. Selon le communiqué du conseil des ministres, «les 43 sociétés ont été sélectionnées en raison de leur importance, en termes de chiffre d’affaires ou de subventions reçues de l’État, et ces audits s’intéresseront en particulier aux mouvements et flux financiers et bancaires intervenus au cours de la période allant du 4 décembre 2010 au 10 juin 2011. Ces audits permettront au Gouvernement de prendre des mesures de redressement au cas par cas et de proposer de nouvelles orientations et une meilleure gouvernance des entreprises publiques. Ils seront menés par 14 Cabinets régulièrement inscrits au tableau de l’ordre des experts comptables en Côte d’Ivoire et les rapports correspondants devront être produits dans un délai de 2 mois» (Voir liste en encadré). S’il est à se féliciter de l’annonce de cette décision, l’on est quand même tenté de s’interroger sur la prescription de la période de gestion à auditer. Elle part du 4 décembre 2010, date de la formation du gouvernement Aké N’gbo, au 10 juin 2011. Dans cette intervalle, il convient bien de noter que durant quatre mois, les deux ports ivoiriens c'est-à-dire celui d’Abidjan et de San Pedro étaient sous embargo de l’Union européenne à la demande de l’actuel Président Ouattara, mais aussi, les avoirs de bien de sociétés d’Etat comme le Pasp, la Rti, le Port autonome d’Abidjan, la Petroci, la Sir, la Sogepe. Ainsi que la suspension de l’exportation des fèves de cacao. C’était dans l’optique d’asphyxier financièrement le Régime de Laurent Gbagbo. En outre, début février 2011, à la suite d’un conseil des ministres des Finances de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa), la Bceao- Dakar, a coupé la liaison informatique entre Abidjan et Dakar. Avec son lot de conséquences désastreuses, la fermeture des banques commerciales en cascade à l’exception des banques d’Etat comme la Banque Nationale d’Investissement (Bni), la Caisse nationale des chèques et de l’épargne (Cnce), la Banque du Trésor, la Versus Bank , la Banque pour le financement de l’agriculture (Bfa) et la Banque de l’Habitat de Côte d’Ivoire (Bhci). Mais aussi et surtout, l’impossibilité de réaliser des transferts d’argents au départ ou à destination de la Cote d’Ivoire. Environnement socio-économique très difficile dans lequel ont évolué aussi bien les Ivoiriens que les sociétés d’Etat dont les principales entrées financières se sont retrouvées asséchées depuis les mesures indiquées plus haut. Environnement dans lequel l’Etat a pu payer les salaires de ses fonctionnaires et agents de décembre 2010, de janvier et février. Mieux, on avait annoncé le paiement de ceux de mars lorsque la situation s’est considérablement dégradée à Abidjan jusqu’au 12 avril. Paiement de salaires que le nouveau régime n’a jusque-là pas remis en cause au motif qu’il a été fait par un gouvernement illégal. L’administration étant une continuité, on ne peut que saluer ces audits annoncés qui prennent en compte aussi bien les quatre mois la gestion du gouvernement Aké N’gbo et deux mois de gestion du gouvernement Soro. Ces deux derniers mois étant marqués par la levée immédiate des sanctions de l’Ue contre de grosses entreprises comme la Sir , la Petroci , les deux ports ivoiriens d’une part, et des soutiens financiers massifs de la France et la réouverture des vannes des bailleurs de fonds sur la Cote d’Ivoire d’autre part. Toutefois si le conseil des ministres a approuvé les résultats de la gestion des portefeuilles d’Etat de l’exercice 2009,il aurait été intéressant et plus transparent que l’audit prenne en compte l’exercice 2010 dont les résultats ne sont pas encore connus. Selon des observateurs, «le Président Ouattara ne veut pas fâcher ses alliés du Rhdp, voire certains de ses lieutenants qui ont mouillé le maillot pour lui durant la dernière crise postélectorale. Car, selon des sources bien introduites, il se dit que la gestion de certains cadres pro-Rhdp n’a toujours pas été frappée du sceau de la transparence et de la bonne gouvernance sous l’ère Gbagbo. Bien d’entre eux sont encore dans l’appareil étatique et sont devenus des intouchables et des protégés de pontes du Rhdp». Il faut donc après avoir l’avoir inculpé, chercher des chefs d’accusation et des preuves pour accabler le gouvernement Aké N’gbo.
Bamba Mafoumgbé
Si ces opérations s’inscrivent dans l’optique de bonne gouvernance, de transparence qui pourraient permettre de découvrir les dysfonctionnements éventuels et les corriger en vue d’une meilleure rentabilité des structures concernées, on ne pourrait que s’en féliciter. Selon le communiqué du conseil des ministres, «les 43 sociétés ont été sélectionnées en raison de leur importance, en termes de chiffre d’affaires ou de subventions reçues de l’État, et ces audits s’intéresseront en particulier aux mouvements et flux financiers et bancaires intervenus au cours de la période allant du 4 décembre 2010 au 10 juin 2011. Ces audits permettront au Gouvernement de prendre des mesures de redressement au cas par cas et de proposer de nouvelles orientations et une meilleure gouvernance des entreprises publiques. Ils seront menés par 14 Cabinets régulièrement inscrits au tableau de l’ordre des experts comptables en Côte d’Ivoire et les rapports correspondants devront être produits dans un délai de 2 mois» (Voir liste en encadré). S’il est à se féliciter de l’annonce de cette décision, l’on est quand même tenté de s’interroger sur la prescription de la période de gestion à auditer. Elle part du 4 décembre 2010, date de la formation du gouvernement Aké N’gbo, au 10 juin 2011. Dans cette intervalle, il convient bien de noter que durant quatre mois, les deux ports ivoiriens c'est-à-dire celui d’Abidjan et de San Pedro étaient sous embargo de l’Union européenne à la demande de l’actuel Président Ouattara, mais aussi, les avoirs de bien de sociétés d’Etat comme le Pasp, la Rti, le Port autonome d’Abidjan, la Petroci, la Sir, la Sogepe. Ainsi que la suspension de l’exportation des fèves de cacao. C’était dans l’optique d’asphyxier financièrement le Régime de Laurent Gbagbo. En outre, début février 2011, à la suite d’un conseil des ministres des Finances de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa), la Bceao- Dakar, a coupé la liaison informatique entre Abidjan et Dakar. Avec son lot de conséquences désastreuses, la fermeture des banques commerciales en cascade à l’exception des banques d’Etat comme la Banque Nationale d’Investissement (Bni), la Caisse nationale des chèques et de l’épargne (Cnce), la Banque du Trésor, la Versus Bank , la Banque pour le financement de l’agriculture (Bfa) et la Banque de l’Habitat de Côte d’Ivoire (Bhci). Mais aussi et surtout, l’impossibilité de réaliser des transferts d’argents au départ ou à destination de la Cote d’Ivoire. Environnement socio-économique très difficile dans lequel ont évolué aussi bien les Ivoiriens que les sociétés d’Etat dont les principales entrées financières se sont retrouvées asséchées depuis les mesures indiquées plus haut. Environnement dans lequel l’Etat a pu payer les salaires de ses fonctionnaires et agents de décembre 2010, de janvier et février. Mieux, on avait annoncé le paiement de ceux de mars lorsque la situation s’est considérablement dégradée à Abidjan jusqu’au 12 avril. Paiement de salaires que le nouveau régime n’a jusque-là pas remis en cause au motif qu’il a été fait par un gouvernement illégal. L’administration étant une continuité, on ne peut que saluer ces audits annoncés qui prennent en compte aussi bien les quatre mois la gestion du gouvernement Aké N’gbo et deux mois de gestion du gouvernement Soro. Ces deux derniers mois étant marqués par la levée immédiate des sanctions de l’Ue contre de grosses entreprises comme la Sir , la Petroci , les deux ports ivoiriens d’une part, et des soutiens financiers massifs de la France et la réouverture des vannes des bailleurs de fonds sur la Cote d’Ivoire d’autre part. Toutefois si le conseil des ministres a approuvé les résultats de la gestion des portefeuilles d’Etat de l’exercice 2009,il aurait été intéressant et plus transparent que l’audit prenne en compte l’exercice 2010 dont les résultats ne sont pas encore connus. Selon des observateurs, «le Président Ouattara ne veut pas fâcher ses alliés du Rhdp, voire certains de ses lieutenants qui ont mouillé le maillot pour lui durant la dernière crise postélectorale. Car, selon des sources bien introduites, il se dit que la gestion de certains cadres pro-Rhdp n’a toujours pas été frappée du sceau de la transparence et de la bonne gouvernance sous l’ère Gbagbo. Bien d’entre eux sont encore dans l’appareil étatique et sont devenus des intouchables et des protégés de pontes du Rhdp». Il faut donc après avoir l’avoir inculpé, chercher des chefs d’accusation et des preuves pour accabler le gouvernement Aké N’gbo.
Bamba Mafoumgbé