Quel avenir pour le basket-ball ivoirien ? Cette interrogation intervient à la suite du refus des présidents de clubs d’assumer leurs responsabilités en exigeant la tenue d’une assemblée générale élective. Et surtout du manque de fermeté et de l’incapacité du ministère des Sports et Loisirs à appliquer les textes qui régissent cette fédération. Une fédération qui vit dans un vide juridique depuis la fin du mandat du président Koré Moïse, le 24 mars dernier couplée à la vacance de pouvoir depuis son départ en exil. Manipulés par les présidents de l’ABC, Touré Aboubacary, et de l’Asec, Allou Maïga, les clubs qui avaient émis, le jeudi 19 mai dernier, le vœu de renouveler les instances dirigeantes, se sont rebiffés. Sofas du pasteur Koré, Touré et Maïga réfutent toute idée d’organisation de nouvelles élections. Et ils ont réaffirmé cette position honteuse, le samedi 25 juin dernier lors d’une concertation en choisissant de confier «une transition» à l’un des vice-présidents de la FIBB, Emmanuel Amichia. A ce dernier, il a été demandé de gérer la fédération jusqu’à la fin des compétitions internationales (Afrobasket masculin en août et Afrobasket féminin en septembre). Cette décision, selon eux, a été motivée par la tradition qui a cours dans cette fédération: «A la fin du mandat du président et en absence d’élection, le président sortant reste en place jusqu’à la fin de compétitions internationales». Une tradition qui n’a aucune valeur juridique. Et c’est fort de ce travail de sape de ses lieutenants que Koré, depuis son exil ghanéen, tente de contrôler les équipes nationales hommes et dames. Appuyé (aussi bien financièrement que matériellement) par Carlo Viera qui lui permet de survivre malgré le gel de ses avoirs, Koré Moïse nargue les clubs épris de légalité et aussi la Côte d’Ivoire. Un fait qu’a voulu prévenir le ministre Dagobert Banzio lorsqu’il a demandé à la direction de la réglementation et du contentieux d’écrire à toutes les fédérations dont «les mandats des présidents ont expiré afin d’organiser de nouvelles élections». Cette requête n’a pas trouvé d’oreilles attentives au niveau du basket jusqu’à l’arrivée du ministre Philippe Dakpa Legré, le 1er juin dernier. L’administration étant une continuité, ce dernier doit relancer le dossier basket. Le tennis qui était dans le cas a tenu son assemblée le samedi 25 juin dernier. Tout comme la natation qui sera en assemblée le samedi 9 juillet prochain. Le karaté devrait en faire, le 26 juin dernier, mais le ministère a souhaité le report de cette assise afin de voir «clair» dans la crise qui secoue cette fédération. Dès lors, on comprend très difficilement son silence face au basket. A moins qu’il ne se laisse berner par des collaborateurs qui lui cachent la vérité, le ministre Legré doit prendre ses responsabilités et faire appliquer les textes comme il l’a lui-même déclaré. «Les textes seront appliqués. Si on veut régler les choses, il faut appliquer les textes que les fédérations se sont délibérément donné. Partout où il y a disfonctionnement, les textes seront appliqués», disait le ministre Legré. C’est donc le moment de traduire en acte ses propos. Surtout que la solution au vide juridique dans lequel se trouve la fédération de basket est prévue dans les statuts en son article 25 relatif à la vacance du pouvoir. Des échéances importantes attendent la Côte d’Ivoire (Afrobasket masculin en août et Afrobasket féminin en septembre). Et il faut tout mettre en ordre avant ces rendez-vous internationaux à moins que l’Etat veille jeter de l’argent par la fenêtre. Ou même donner des sous à Koré Moïse dont les avoirs sont gelés.
OUATTARA Gaoussou
OUATTARA Gaoussou