Jetées contre leur gré au centre de la bataille post-électorale, les banques ivoiriennes ont vécu tous les tourments. Libres de leurs mouvements aujourd’hui, ces institutions financières gardent-elles la confiance des Ivoiriens ?
« Je n’ai pas le choix. Je ne peux pas me permettre de garder mon argent à la maison. Pour plus de sécurité, je dois le mettre en lieu sûr. Et c’est la banque», lance impuissant A.D. Ce fonctionnaire de l’enseignement public rencontré à la Société générale de banque de Côte d’Ivoire (Sgbci), filiale de la Société générale de banque, avait pourtant décidé, sous l’effet de la colère, en février, lors de la fermeture en cascade des banques, de ne plus placer ses avoirs dans une institution financière. Etrangère notamment. Il n’a pas apprécié que la Sgbci ait fermé sans, au préalable, avoir averti ses clients. Comme lui, beaucoup d’Ivoiriens, victimes collatérales de la réquisition des banques avaient tenu des mots durs à l’endroit des filiales étrangères. Tout comme ces institutions, aussi, s’étaient inquiétées de la répercussion de la bataille post-électorale sur leurs activités. Cinq mois après, et avec la reprise de économie, qu’en-est-il des relations banquiers-clients? De l’avis de plusieurs employés de banques, il y a eu plus de peur que de mal. Les mouvements de comptes redoutés ne sont pas intervenus. A la Sgbci, des sources internes annoncent que la banque s’est remise des désagréments de la crise. Les gestionnaires rassurent avoir renoué avec leurs clients. « Nous pensons que tout est entré dans l’ordre et vous constatez vous-même que la banque ne désemplit pas. C’est la preuve que les gens ont oublié la brève période de crise de février et nous faisons ce que nous pouvons pour rassurer les clients», explique un cadre.
Des clients inquiets…
Les clients, semblent revenus à de meilleurs sentiments. A H, un homme d’affaires était lundi à la Sgci. Chèque à la main, il est allé rencontrer son gestionnaire. Il n’entend pas quitter l’établissement. Puisqu’il estime que la fermeture des banques a été un malheureux incident qu’il espère ne plus revivre en Côte d’Ivoire. Keita I, domicilié à la Société ivoirienne de banque (Sib) explique, qu’il ne faut pas en vouloir aux banques qui ont fermé sous la contrainte. Du côté de la Banque internationale pour le commerce et l’industrie (Bicici), filiale de Bnp Pari Bas, il n’y a pas, non plus, le feu. A en croire un responsable de la banque qui a requis l’anonymat, il n’y pas d’inquiétude majeure. « Nous n’avons pas enregistré de véritable clôture de compte.», explique l’agent. De fait, les gros clients de la filiale, notamment Côte d’Ivoire Telecom, le Port autonome d’Abidjan, l’Agence d’assurance Millenium, dont des salariés sont domiciliés à cette banque, il n’y a pas eu de divorce. Pourtant les clients majeurs ont été les plus courroucés en février, lorsque la banque a fermé. Des chèques avaient émis à certains fournisseurs n’avaient pu être payés et les employés n’ont pu toucher leur solde. Toutes les opérations, les virements, retraits et autres dépôts de chèques ont été suspendus.
Remis en confiance
Pour éviter le mécontentement des clients et même, la banque n’est pas restée les bras croisés. A la réouverture, la direction commerciale de la Bicici, explique un agent, a rassuré aussi bien les gros que les petits clients. Pour les premiers, l’on a fait remarquer que tout était entré dans l’ordre et que le système informatique était à nouveau opérationnel. Les seconds bénéficient de crédits à taux d’intérêt zéro. Ceux qui veulent, peuvent consentir un prêt d’un million de Fcfa remboursable sur 12 mois sans intérêt. Ces actions et d’autres à venir devraient permettre à la banque de continuer sur sa lancée. A la (Sib) filiale du groupe marocain, Attijawarifa, le monde grouille également. Les files devant les caisses en sont l’illustration. Une dame, à la queue d’un rang, se remémore malgré tout la période de fermeture. Du côté de l’Association professionnelle des banques et établissements financiers de Côte d’Ivoire (Apbef-Ci), des actions sont menées, dit-on, pour renforcer le système bancaire. Le président Jacob Amematekpo qui s’est investi, le 22 avril, dans la réouverture de ces établissements n’entend pas s’arrêter là. Sa priorité, donner d’autonomie aux banques et éviter qu’à l’avenir, un pouvoir ne puisse plus s’en servir à des fins politiciennes.
K. Anderson
Légende : La crise postélectorale n’empêche les Ivoiriens à mettre leur argent à la banque.
« Je n’ai pas le choix. Je ne peux pas me permettre de garder mon argent à la maison. Pour plus de sécurité, je dois le mettre en lieu sûr. Et c’est la banque», lance impuissant A.D. Ce fonctionnaire de l’enseignement public rencontré à la Société générale de banque de Côte d’Ivoire (Sgbci), filiale de la Société générale de banque, avait pourtant décidé, sous l’effet de la colère, en février, lors de la fermeture en cascade des banques, de ne plus placer ses avoirs dans une institution financière. Etrangère notamment. Il n’a pas apprécié que la Sgbci ait fermé sans, au préalable, avoir averti ses clients. Comme lui, beaucoup d’Ivoiriens, victimes collatérales de la réquisition des banques avaient tenu des mots durs à l’endroit des filiales étrangères. Tout comme ces institutions, aussi, s’étaient inquiétées de la répercussion de la bataille post-électorale sur leurs activités. Cinq mois après, et avec la reprise de économie, qu’en-est-il des relations banquiers-clients? De l’avis de plusieurs employés de banques, il y a eu plus de peur que de mal. Les mouvements de comptes redoutés ne sont pas intervenus. A la Sgbci, des sources internes annoncent que la banque s’est remise des désagréments de la crise. Les gestionnaires rassurent avoir renoué avec leurs clients. « Nous pensons que tout est entré dans l’ordre et vous constatez vous-même que la banque ne désemplit pas. C’est la preuve que les gens ont oublié la brève période de crise de février et nous faisons ce que nous pouvons pour rassurer les clients», explique un cadre.
Des clients inquiets…
Les clients, semblent revenus à de meilleurs sentiments. A H, un homme d’affaires était lundi à la Sgci. Chèque à la main, il est allé rencontrer son gestionnaire. Il n’entend pas quitter l’établissement. Puisqu’il estime que la fermeture des banques a été un malheureux incident qu’il espère ne plus revivre en Côte d’Ivoire. Keita I, domicilié à la Société ivoirienne de banque (Sib) explique, qu’il ne faut pas en vouloir aux banques qui ont fermé sous la contrainte. Du côté de la Banque internationale pour le commerce et l’industrie (Bicici), filiale de Bnp Pari Bas, il n’y a pas, non plus, le feu. A en croire un responsable de la banque qui a requis l’anonymat, il n’y pas d’inquiétude majeure. « Nous n’avons pas enregistré de véritable clôture de compte.», explique l’agent. De fait, les gros clients de la filiale, notamment Côte d’Ivoire Telecom, le Port autonome d’Abidjan, l’Agence d’assurance Millenium, dont des salariés sont domiciliés à cette banque, il n’y a pas eu de divorce. Pourtant les clients majeurs ont été les plus courroucés en février, lorsque la banque a fermé. Des chèques avaient émis à certains fournisseurs n’avaient pu être payés et les employés n’ont pu toucher leur solde. Toutes les opérations, les virements, retraits et autres dépôts de chèques ont été suspendus.
Remis en confiance
Pour éviter le mécontentement des clients et même, la banque n’est pas restée les bras croisés. A la réouverture, la direction commerciale de la Bicici, explique un agent, a rassuré aussi bien les gros que les petits clients. Pour les premiers, l’on a fait remarquer que tout était entré dans l’ordre et que le système informatique était à nouveau opérationnel. Les seconds bénéficient de crédits à taux d’intérêt zéro. Ceux qui veulent, peuvent consentir un prêt d’un million de Fcfa remboursable sur 12 mois sans intérêt. Ces actions et d’autres à venir devraient permettre à la banque de continuer sur sa lancée. A la (Sib) filiale du groupe marocain, Attijawarifa, le monde grouille également. Les files devant les caisses en sont l’illustration. Une dame, à la queue d’un rang, se remémore malgré tout la période de fermeture. Du côté de l’Association professionnelle des banques et établissements financiers de Côte d’Ivoire (Apbef-Ci), des actions sont menées, dit-on, pour renforcer le système bancaire. Le président Jacob Amematekpo qui s’est investi, le 22 avril, dans la réouverture de ces établissements n’entend pas s’arrêter là. Sa priorité, donner d’autonomie aux banques et éviter qu’à l’avenir, un pouvoir ne puisse plus s’en servir à des fins politiciennes.
K. Anderson
Légende : La crise postélectorale n’empêche les Ivoiriens à mettre leur argent à la banque.