La crise post-électorale a endommagé la quasi-totalité des bateaux-bus. Cette situation cause beaucoup de désagréments aux usagers surtout en cette période de pluie.
Le service lagunaire de la Société des transports abidjanais (Sotra) est dans la tourmente. Déjà mal en point du fait de la vétusté des engins, la crise post-électorale a littéralement décimé le parc du transporteur urbain. Sur la vingtaine de bateaux-bus, seuls trois fonctionnent. Situation aggravante, les pluies diluviennes qui coupent régulièrement l’autoroute, augmentent les pressions sur les gares lagunaires. Pendant les jours ouvrables, comme jeudi dernier, les usagers des communes à façade lagunaire ont vécu des moments de corvées. Sortis aux premières heures, pour échapper aux embouteillages, les usagers des bateaux-bus ont été trahis par le manque d’engins sur le plan d’eau lagunaire. Sur les quais, les bateaux sont insuffisants pour acheminer tous les usagers à destination.
Comme des corvées
Des heures et des heures d’attente. Pendant ce temps, la file des usagers s’allonge alors que des milliers de personnes continuent de converger pour rallier Treichville ou le Plateau. A Yopougon-Abobodoumé, le spectacle est plus que désolant. Le trajet qui se fait en 5 minutes, selon le calendrier de la compagnie, est passé à 2 voire 3 heures en raison de la rareté des bateaux. «Il sont tous en panne », affirme le chef de poste. Même situation à Treichville où tous les bateaux sont hors d’usage y compris un cargo d’une capacité de 142 places. Sans compter ceux qui sont retournés dans les ateliers de Sotra-Industries, à Koumassi, pour des retouches. Les trois bateaux qui font la navette entre les gares de Treichville, Plateau, Blockauss et Abobo-Doumé sont appuyés par des pinasses artisanales. Si la situation reste en l’état, c’est tout le trafic lagunaire, présenté comme le filon à exploiter pour donner vie à un système de transport multimodal, qui risque de plonger. Au Plateau, le service du soir s’arrête à 19 heures. Soit une heure de moins que l’heure de fermeture habituelle, faute de bateau pour évacuer les nombreux usagers. Ceux-ci n’arrêtent pas de reprocher aux machinistes leur mauvaise foi. « Depuis, nous sommes bloqués ici, alors qu’il suffirait de faire venir les bateaux d’Abobo-Doumé pour résoudre le problème », se plaint une femme debout sur le quai. Autre grief, les agents sont accusés de favoritisme laissant embarquer en priorité leurs « parents et amis », au détriment des premiers clients arrivés à la gare. Dans ce méli-mélo indescriptible, les scènes de désordre sont monnaie courante dans les gares. Selon la direction générale, la Sotra s’active à remettre en état les bateaux-bus. Toutefois le coût des réparations reste un mystère, faute d’un inventaire exhaustif. « Nous ne fabriquons pas de pièces de rechange. C’est sur commande qu’elles nous sont livrées depuis l’Europe avec en plus la durée d’acheminement par bateau », confie un agent en poste à Abobo-Doumé. « Ce n’est plus qu’une question de temps, a-t-il toutefois rassuré, car une fois que les pièces de rechange arriveront à Abidjan, les bateaux seront remis en service», poursuit-il. Même si la situation est conjoncturelle, les autorités de la société veulent trouver des solutions définitives. Pour l’ouverture de deux nouvelles gares à Yopougon-Niangon et à Koumassi- nord-est, elle cherche 4 milliards Fcfa. Pour le moment, un vœu pieux d’autant qu’ à ce jour, le montant des subventions dues par l’Etat de Côte d’Ivoire au titre du différentiel pour le transport des forces de défense et de sécurité, des élèves et étudiants et des fonctionnaires s’élève à 26 milliards de Fcfa. En 2004, la Société des transports abidjanais (Sotra) a déjà construit et mis en circulation trois bateaux-bus « made in Côte d’Ivoire ». De nombreux usagers attendent avec impatience ces gares dont la construction augmentera naturellement le nombre de lignes de bateaux-bus, aujourd’hui limitées à trois. Ce mode de transport séduit de plus en plus d’Abidjanais. Notamment parce qu’il est économique. « C’est franchement moins cher, même si le confort et la sécurité peuvent être améliorés », témoigne une commerçante. De fait, le ticket coûte 200 Fcfa pour des distances assez longues par la route (et pour lesquelles on est souvent obligé de « décomposer » à moyen terme, l’objectif de la Sotra est de construire dix gares lagunaires pour couvrir la ville entière, où les bateaux-bus, plus prisés, sont bien plus écologiques que les minibus aux tuyaux d’échappement crachotant en permanence de la fumée noire.
Lanciné Bakayoko
Le service lagunaire de la Société des transports abidjanais (Sotra) est dans la tourmente. Déjà mal en point du fait de la vétusté des engins, la crise post-électorale a littéralement décimé le parc du transporteur urbain. Sur la vingtaine de bateaux-bus, seuls trois fonctionnent. Situation aggravante, les pluies diluviennes qui coupent régulièrement l’autoroute, augmentent les pressions sur les gares lagunaires. Pendant les jours ouvrables, comme jeudi dernier, les usagers des communes à façade lagunaire ont vécu des moments de corvées. Sortis aux premières heures, pour échapper aux embouteillages, les usagers des bateaux-bus ont été trahis par le manque d’engins sur le plan d’eau lagunaire. Sur les quais, les bateaux sont insuffisants pour acheminer tous les usagers à destination.
Comme des corvées
Des heures et des heures d’attente. Pendant ce temps, la file des usagers s’allonge alors que des milliers de personnes continuent de converger pour rallier Treichville ou le Plateau. A Yopougon-Abobodoumé, le spectacle est plus que désolant. Le trajet qui se fait en 5 minutes, selon le calendrier de la compagnie, est passé à 2 voire 3 heures en raison de la rareté des bateaux. «Il sont tous en panne », affirme le chef de poste. Même situation à Treichville où tous les bateaux sont hors d’usage y compris un cargo d’une capacité de 142 places. Sans compter ceux qui sont retournés dans les ateliers de Sotra-Industries, à Koumassi, pour des retouches. Les trois bateaux qui font la navette entre les gares de Treichville, Plateau, Blockauss et Abobo-Doumé sont appuyés par des pinasses artisanales. Si la situation reste en l’état, c’est tout le trafic lagunaire, présenté comme le filon à exploiter pour donner vie à un système de transport multimodal, qui risque de plonger. Au Plateau, le service du soir s’arrête à 19 heures. Soit une heure de moins que l’heure de fermeture habituelle, faute de bateau pour évacuer les nombreux usagers. Ceux-ci n’arrêtent pas de reprocher aux machinistes leur mauvaise foi. « Depuis, nous sommes bloqués ici, alors qu’il suffirait de faire venir les bateaux d’Abobo-Doumé pour résoudre le problème », se plaint une femme debout sur le quai. Autre grief, les agents sont accusés de favoritisme laissant embarquer en priorité leurs « parents et amis », au détriment des premiers clients arrivés à la gare. Dans ce méli-mélo indescriptible, les scènes de désordre sont monnaie courante dans les gares. Selon la direction générale, la Sotra s’active à remettre en état les bateaux-bus. Toutefois le coût des réparations reste un mystère, faute d’un inventaire exhaustif. « Nous ne fabriquons pas de pièces de rechange. C’est sur commande qu’elles nous sont livrées depuis l’Europe avec en plus la durée d’acheminement par bateau », confie un agent en poste à Abobo-Doumé. « Ce n’est plus qu’une question de temps, a-t-il toutefois rassuré, car une fois que les pièces de rechange arriveront à Abidjan, les bateaux seront remis en service», poursuit-il. Même si la situation est conjoncturelle, les autorités de la société veulent trouver des solutions définitives. Pour l’ouverture de deux nouvelles gares à Yopougon-Niangon et à Koumassi- nord-est, elle cherche 4 milliards Fcfa. Pour le moment, un vœu pieux d’autant qu’ à ce jour, le montant des subventions dues par l’Etat de Côte d’Ivoire au titre du différentiel pour le transport des forces de défense et de sécurité, des élèves et étudiants et des fonctionnaires s’élève à 26 milliards de Fcfa. En 2004, la Société des transports abidjanais (Sotra) a déjà construit et mis en circulation trois bateaux-bus « made in Côte d’Ivoire ». De nombreux usagers attendent avec impatience ces gares dont la construction augmentera naturellement le nombre de lignes de bateaux-bus, aujourd’hui limitées à trois. Ce mode de transport séduit de plus en plus d’Abidjanais. Notamment parce qu’il est économique. « C’est franchement moins cher, même si le confort et la sécurité peuvent être améliorés », témoigne une commerçante. De fait, le ticket coûte 200 Fcfa pour des distances assez longues par la route (et pour lesquelles on est souvent obligé de « décomposer » à moyen terme, l’objectif de la Sotra est de construire dix gares lagunaires pour couvrir la ville entière, où les bateaux-bus, plus prisés, sont bien plus écologiques que les minibus aux tuyaux d’échappement crachotant en permanence de la fumée noire.
Lanciné Bakayoko