Après les fanfaronnades des campagnes présidentielles, place à la réalité de la gestion publique. Une réalité saisissante qui pousse le Président Ouattara à mettre ses «solutions» entre parenthèses...
«Il les a enfermés dans la maison pour les amener à réfléchir, il y a trop de bruits en ville». C’est ainsi qu’un «Ado Boy» (jeune sympathisant de l’actuel chef de l’Etat ivoirien) décrit le Séminaire gouvernemental. Il a sûrement raison le jeune homme. Le travail qui attend le nouveau président de la République va au-delà des ambiances folkloriques des campagnes électorales. La réalité de la gestion quotidienne d’un pays est bien toute autre. C’est l’amère expérience que fait le «président reconnu par la communauté internationale» qui apprend à ses dépends qu’il ne suffit pas de multiplier les promesses creuses pour en mettre plein la vue à des militants fanatisés, et croire que la vie devient rose une fois installé au palais de la présidence de la République. Les électeurs ivoiriens attentifs aux candidats lors des campagnes présidentielles de 2010 ont encore cette phrase – lourde de conséquence-, en tête : «l’argent est là, je vous dis que l’argent est là. Vous savez que c’est mon travail de cherchez de l’argent, c’est ce que j’ai toujours fait et c’est ce que je sais faire». Eh bien, qu’on ne s’y trompe pas : le candidat qui annonçait les pluies de milliards dans chacune des régions du pays (plusieurs dizaines de milliards par région, s’il vous plait) a fini par avouer avant même d’avoir commencé le travail pour lequel il a fait pilonner la résidence présidentielle et chassé son locataire Laurent Gbagbo du pouvoir. Alasane Dramane Ouattara, c’est de lui qu’il s’agit, s’avoue incapable de diriger la Côte d’Ivoire malgré ses «solutions». Déjà !
Et comme il sait qu’il lui est impossible de relever les défis du développement, le président Ouattara préfère mettre de côté son « vaste programme de gouvernement » et son « ambitieux projet de société » qui deviennent du coup caducs face à «l’ampleur des défis». Pour faire appel à d’autres valeurs. Dès la formation de son premier gouvernement, il faisait appel à celui qui fut son mentor à la Bceao, Daniel Kablan Dunca ancien Premier ministre du Président Henri Konan Bédié. L’on raconte d’ailleurs dans les arcanes du Pdci-Rda que le volet économique du projet de société du Rdr est une copie du plan Duncan à la primature ivoirienne sous Bédié. Une des raisons qui explique le retour aux affaires de cet économiste. Selon une source proche du Pdci-Rda, Kablan Duncan n’est qu’en transit aux Affaires étrangères mais sa destination finale reste la Primature. L’ancien premier ministre de Bédié, économiste de formation pourrait être plus utile au Président Ouattara que le «chef de la rébellion qui n’est pas un CV adapté à l’emploi, selon des détracteurs» Guillaume Soro dont la mise à l’écart annoncée imminente ne serait pas si facile qu’on le pense. Mais c’est une autre paire de manche. Pour revenir à l’actualité brûlante, les faiblesses de « Ado solutions » donnent un sens, une raison et un objectif au Séminaire gouvernemental qui porte sur le thème pompier «la matrice d’actions prioritaires du gouvernement pour les six mois à venir». Or donc, le candidat Ouattara n’avait rien à proposé aux Ivoiriens dans les six (6) premiers mois de sa gouvernance et il ameutait ciel et terre lors de sa campagnes présidentielle ! Hélas oui, Alassane n’a rien à proposer. Sinon il n’aurait pas convoqué 36 ‘’contractuels’’ pour l’aider dans sa tâche – les ministres du gouvernement pour réfléchir sur ce qu’il compte faire les six prochains mois. Il a certainement oublié que ce gouvernement n’est pas celui du Rdr sur le programme duquel il a fait campagne. C’est un gouvernement Rhdp, à moins que le nouveau locataire du palais présidentiel dise qu’il n’a rien à proposer, auquel cas il s’adresse à la Nation pour la lui signifier afin que le peuple décide de ce qui adviendra. Mais Ouattara sait que les Ivoiriens sont indulgents et prêts à lui pardonner ses fautes de débutant. D’ailleurs les membres du gouvernement Rhdp qu’il convie au travail ne sont-ils pas des Ivoiriens ? L’essentiel étant le travail au service des populations, l’on comprend aisément l’acte de tolérance. Ainsi donc le gouvernement Rhdp est invité à reprendre à zéro, le travail et à produire non seulement un nouveau projet de société et un nouveau programme de gouvernement qui ne disent pas leurs noms. C’est bien la raison inavouée de ce séminaire de «mise à plat» des projets de société versions Rdr pour faire place à quelque chose de plus potable, plus sérieux, plus conforme à la réalité, plus raisonnable et qui soit loin des affabulations de campagnes. On comprend dès lors la raison de la pléthore de l’équipe gouvernementale (36 ministres). Les besoins en intelligences et en expertises sont si criards que M. Ouattara a dû, par précipitation, mettre légumes, fruits et céréales dans le même panier, tout en renonçant à son bataclan de serveurs de thé inaptes à relever les défis qui concernent le développement de la Côte d’Ivoire. Un pays qui ne manque pas d’intelligences et de savoir faire. Mais que peut un tel gouvernement fut-il pléthorique quand l’on sait que la gestion des affaires d’une République n’est pas une affaire de nombre, mais bien évidemment une affaire d’expertise et de savoir faire. Et les trois (3) premiers mois de présence de ce gouvernement qui ne fait qu’endetter la Côte d’Ivoire, montrent clairement que «la solution» ne viendra pas d’Ado. En atteste cette phrase sentencieuse et pleine de résignation du chef de l’exécutif ivoirien à l’ouverture des travaux au palais de la présidence : «face à leurs nombreuses attentes, nous devons relever des défis, dont certains dans l’urgence. Les deux premiers défis majeurs que nous devons relever sont, bien évidemment, la sécurité des biens et des personnes ainsi que la consolidation de la paix par le rassemblement et la réconciliation de toutes les filles et de tous les fils de notre pays». Bien avant, M. Ouattara a lâché cette boutade, expression de son pessimisme face à l’ampleur du travail à la tête du pays des Ivoiriens : «les Ivoiriens ont raison d’être exigeants». Eh oui, « les Ivoiriens sont exigeants » et quand on le sait, on devrait pouvoir savoir également que les étudiants ivoiriens ne vont plus aux cours, parce que les amphithéâtres et les résidences universitaires sont occupés par des hommes armés : les soldats de Ouattara. Ca devrait plutôt être une urgence mais le président Ouattara n’y a même pas pensé à plus forte raison classer l’école ivoirienne au nombre de ses préoccupations. Que des petits étudiants Ivoiriens aillent aux cours, qu’est-ce que cela peut bien faire ! Bien au contraire, il faut assurer la sécurité des personnes et des biens y compris celle du président de la République. Ainsi, personne ne viendra l’enquiquiner… Ce gouvernement n’est-il pas de la poudre aux yeux ? L’avenir nous situera.
Simplice Allard
al08062317@yahoo.fr
«Il les a enfermés dans la maison pour les amener à réfléchir, il y a trop de bruits en ville». C’est ainsi qu’un «Ado Boy» (jeune sympathisant de l’actuel chef de l’Etat ivoirien) décrit le Séminaire gouvernemental. Il a sûrement raison le jeune homme. Le travail qui attend le nouveau président de la République va au-delà des ambiances folkloriques des campagnes électorales. La réalité de la gestion quotidienne d’un pays est bien toute autre. C’est l’amère expérience que fait le «président reconnu par la communauté internationale» qui apprend à ses dépends qu’il ne suffit pas de multiplier les promesses creuses pour en mettre plein la vue à des militants fanatisés, et croire que la vie devient rose une fois installé au palais de la présidence de la République. Les électeurs ivoiriens attentifs aux candidats lors des campagnes présidentielles de 2010 ont encore cette phrase – lourde de conséquence-, en tête : «l’argent est là, je vous dis que l’argent est là. Vous savez que c’est mon travail de cherchez de l’argent, c’est ce que j’ai toujours fait et c’est ce que je sais faire». Eh bien, qu’on ne s’y trompe pas : le candidat qui annonçait les pluies de milliards dans chacune des régions du pays (plusieurs dizaines de milliards par région, s’il vous plait) a fini par avouer avant même d’avoir commencé le travail pour lequel il a fait pilonner la résidence présidentielle et chassé son locataire Laurent Gbagbo du pouvoir. Alasane Dramane Ouattara, c’est de lui qu’il s’agit, s’avoue incapable de diriger la Côte d’Ivoire malgré ses «solutions». Déjà !
Et comme il sait qu’il lui est impossible de relever les défis du développement, le président Ouattara préfère mettre de côté son « vaste programme de gouvernement » et son « ambitieux projet de société » qui deviennent du coup caducs face à «l’ampleur des défis». Pour faire appel à d’autres valeurs. Dès la formation de son premier gouvernement, il faisait appel à celui qui fut son mentor à la Bceao, Daniel Kablan Dunca ancien Premier ministre du Président Henri Konan Bédié. L’on raconte d’ailleurs dans les arcanes du Pdci-Rda que le volet économique du projet de société du Rdr est une copie du plan Duncan à la primature ivoirienne sous Bédié. Une des raisons qui explique le retour aux affaires de cet économiste. Selon une source proche du Pdci-Rda, Kablan Duncan n’est qu’en transit aux Affaires étrangères mais sa destination finale reste la Primature. L’ancien premier ministre de Bédié, économiste de formation pourrait être plus utile au Président Ouattara que le «chef de la rébellion qui n’est pas un CV adapté à l’emploi, selon des détracteurs» Guillaume Soro dont la mise à l’écart annoncée imminente ne serait pas si facile qu’on le pense. Mais c’est une autre paire de manche. Pour revenir à l’actualité brûlante, les faiblesses de « Ado solutions » donnent un sens, une raison et un objectif au Séminaire gouvernemental qui porte sur le thème pompier «la matrice d’actions prioritaires du gouvernement pour les six mois à venir». Or donc, le candidat Ouattara n’avait rien à proposé aux Ivoiriens dans les six (6) premiers mois de sa gouvernance et il ameutait ciel et terre lors de sa campagnes présidentielle ! Hélas oui, Alassane n’a rien à proposer. Sinon il n’aurait pas convoqué 36 ‘’contractuels’’ pour l’aider dans sa tâche – les ministres du gouvernement pour réfléchir sur ce qu’il compte faire les six prochains mois. Il a certainement oublié que ce gouvernement n’est pas celui du Rdr sur le programme duquel il a fait campagne. C’est un gouvernement Rhdp, à moins que le nouveau locataire du palais présidentiel dise qu’il n’a rien à proposer, auquel cas il s’adresse à la Nation pour la lui signifier afin que le peuple décide de ce qui adviendra. Mais Ouattara sait que les Ivoiriens sont indulgents et prêts à lui pardonner ses fautes de débutant. D’ailleurs les membres du gouvernement Rhdp qu’il convie au travail ne sont-ils pas des Ivoiriens ? L’essentiel étant le travail au service des populations, l’on comprend aisément l’acte de tolérance. Ainsi donc le gouvernement Rhdp est invité à reprendre à zéro, le travail et à produire non seulement un nouveau projet de société et un nouveau programme de gouvernement qui ne disent pas leurs noms. C’est bien la raison inavouée de ce séminaire de «mise à plat» des projets de société versions Rdr pour faire place à quelque chose de plus potable, plus sérieux, plus conforme à la réalité, plus raisonnable et qui soit loin des affabulations de campagnes. On comprend dès lors la raison de la pléthore de l’équipe gouvernementale (36 ministres). Les besoins en intelligences et en expertises sont si criards que M. Ouattara a dû, par précipitation, mettre légumes, fruits et céréales dans le même panier, tout en renonçant à son bataclan de serveurs de thé inaptes à relever les défis qui concernent le développement de la Côte d’Ivoire. Un pays qui ne manque pas d’intelligences et de savoir faire. Mais que peut un tel gouvernement fut-il pléthorique quand l’on sait que la gestion des affaires d’une République n’est pas une affaire de nombre, mais bien évidemment une affaire d’expertise et de savoir faire. Et les trois (3) premiers mois de présence de ce gouvernement qui ne fait qu’endetter la Côte d’Ivoire, montrent clairement que «la solution» ne viendra pas d’Ado. En atteste cette phrase sentencieuse et pleine de résignation du chef de l’exécutif ivoirien à l’ouverture des travaux au palais de la présidence : «face à leurs nombreuses attentes, nous devons relever des défis, dont certains dans l’urgence. Les deux premiers défis majeurs que nous devons relever sont, bien évidemment, la sécurité des biens et des personnes ainsi que la consolidation de la paix par le rassemblement et la réconciliation de toutes les filles et de tous les fils de notre pays». Bien avant, M. Ouattara a lâché cette boutade, expression de son pessimisme face à l’ampleur du travail à la tête du pays des Ivoiriens : «les Ivoiriens ont raison d’être exigeants». Eh oui, « les Ivoiriens sont exigeants » et quand on le sait, on devrait pouvoir savoir également que les étudiants ivoiriens ne vont plus aux cours, parce que les amphithéâtres et les résidences universitaires sont occupés par des hommes armés : les soldats de Ouattara. Ca devrait plutôt être une urgence mais le président Ouattara n’y a même pas pensé à plus forte raison classer l’école ivoirienne au nombre de ses préoccupations. Que des petits étudiants Ivoiriens aillent aux cours, qu’est-ce que cela peut bien faire ! Bien au contraire, il faut assurer la sécurité des personnes et des biens y compris celle du président de la République. Ainsi, personne ne viendra l’enquiquiner… Ce gouvernement n’est-il pas de la poudre aux yeux ? L’avenir nous situera.
Simplice Allard
al08062317@yahoo.fr