Le 18 février 1992, deux acteurs sont en présence. D’un côté Laurent Gbagbo, un démocrate qui veut manifester pacifiquement avec ses camarades pour réclamer le respect des droits et des libertés de ses concitoyens. De l’autre, Alassane Dramane Ouattara (Ado), Premier ministre avec pleins pouvoirs qui incarne le pouvoir en place. Sur les ordres de Ouattara, la manifestation des démocrates est violemment réprimée. De nombreuses victimes en garderont des séquelles indélébiles. Les hommes en tenue reçoivent l’ordre d’organiser des casses et des incendies au Plateau qui seront attribués aux démocrates. Et d’assassiner Laurent Gbagbo. Celui-ci ne devra son salut qu’à des soldats respectueux des vertus républicaines. Dans les heures qui suivent, Ouattara prend par ordonnance une loi dite « anti-casse ». Laurent Gbagbo, son épouse Simone et son fils Michel sont arrêtés et conduits au camp militaire d’Agban avant d’être emprisonnés à la Maca. Une éminente personnalité, choquée par la détention arbitraire de Laurent Gbagbo et le traitement insoutenable qui lui fut administré, regretta que le pouvoir d’alors ait conduit les démocrates dans ‘’le sous –sol de l’humanité’’. 19 ans après, Ouattara fait se répéter l’histoire. A la suite du coup d’Etat que la France a réalisé pour le mettre au pouvoir, il fait arrêter Laurent Gbagbo, l’humilie devant les médias du monde entier à l’hôtel du Golf, avant de le déporter à Korhogo et de lui faire subir le même sort, à sa famille et ses proches. Dans des conditions inhumaines et avilissantes. Affi N’Guessan et Michel Gbagbo en train de « pomper » dans un camp de détention ! Assurément, Ouattara entraîne la Côte d’ivoire dans le sous-sol de l’humanité. Dans les « goulags » du pouvoir où des Ivoiriens sont injustement détenus, les humiliations, les tortures morales et physiques, les pratiques déshumanisantes sont la marque déposée du régime actuel.
K.K. M.
K.K. M.