Face à certaines revendications de ses compatriotes, le Président Félix HOUPHOUET-BOIGNY n'avait de cesse de leur conseiller de sortir de leur pays pour qu'une comparaison avec ce qui se passait ailleurs les ramène à la raison et les rende moins vindicatifs.
Car malgré les critiques souvent acerbes à l'encontre du régime PDCI, les Ivoiriens, même parmi ceux qui se disaient malheureux face à la "dictature" du parti unique, s'abstenaient d'aller à l'aventure sous d'autres cieux confirmant ainsi l'adage qui dit "qu'on n'est bien et même mieux que chez soi."
On pouvait en effet, sous ce régime pourtant diabolisé à dessein par certains esprits chagrins, aller et venir en toute sécurité, vaquer à ses occupations, exprimer sa pensée parce qu'aucune chape de plomb ne paralysait l'expression des idées, critiquer le pouvoir et surtout travailler car il y avait de l'emploi pour le plus grand nombre.
Le Président Félix HOUPHOUET-BOIGNY adepte d'un social hardi et le Président Henri Konan BEDIE qui voulait faire de la Côte d'Ivoire un pays industrialisé en l'espace d'une génération nourrissaient les ambitions les plus grandioses et les plus nobles pour notre pays et pour la promotion de leur peuple.
Tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes et les Ivoiriens, confiants dans leur pays et en ses dirigeants n'éprouvaient aucun besoin d'aller chercher ailleurs ce qu'ils avaient sur place.
C'était compter sans les ennemis de l'extérieur et surtout les ennemis de l'intérieur, véritables vipères et serpents à sonnette que le pouvoir, condescendant et démocratique, se permettait d'avoir dans sa poche.
Et ce qui devait arriver arriva, le pouvoir PDCI, sûr de lui, ayant baissé la garde, mais surtout victime des manœuvres maléfiques des siens, allait être poussé vers la sortie.
Un sinistre coup d'Etat survenait le 24 décembre 1999 et emportait pour longtemps les rêves de grandeur et de prospérité de la Côte d'Ivoire et de son peuple.
Un coup d'arrêt était porté à tous les chantiers et la méfiance s'emparait de ce peuple si fraternel et si joyeux avec les tueries que la junte militaro-FPI commençait déjà à perpétrer.
Epouvantés par les crimes qu'il attribuait aux seuls militaires, les Ivoiriens croyaient bien faire en confiant leur destin à monsieur Laurent Gbagbo et au FPI dont les discours lénifiants dans l'opposition semblaient leur garantir bonheur et prospérité.
Monsieur Gbagbo et le FPI escaladaient ainsi des montagnes de cadavres pour accéder au Palais présidentiel et au pouvoir après avoir fait massacrer près de 350 manifestants venus les soutenir et réclamer le départ du général Guéi.
C'est cela qui à fait dire à monsieur Laurent Gbagbo qu'il avait accédé au pouvoir dans des "conditions calamiteuses."
L'horreur ne faisait cependant que commencer puisqu'on devait découvrir le macabre charnier de Yopougon dont on a voulu démontrer qu'il n'a été commis par personne, ces morts entassés "s'étant sans doute suicidés collectivement" avant d'aller s'entasser par eux-mêmes derrière la MACA.
A partir de ce mois d'octobre 2000, les enlèvements et disparitions allaient se succéder, couplés avec des lois liberticides et ethnicistes.
Les Ivoiriens commencèrent alors à quitter leur pays où la joie de vivre devenait de plus en plus évanescent.
L'exclusion de certains compatriotes à laquelle se livrait le pouvoir FPI devait aboutir à la tentative de coup d'Etat puis à la rébellion du 19 septembre 2001.
Avec la partition du pays, des groupes ethniques données furent indexées par le pouvoir FPI qui les accusait d'avoir ouvert la porte de leurs villes aux rebelles et de leur en avoir offert la clé.
A partir de ce moment, les enlèvements, disparitions, meurtres et assassinats devinrent les compagnons fidèles des Ivoiriens.
A partir de ce moment, les Ivoiriens ont résolu de partir en masse de leur pays, pour éviter d'être le prochain sur la liste des patriotes, des miliciens et surtout des escadrons de la mort qui ont vu le jour et faisaient régner la terreur sur la paisible Côte d'Ivoire.
C'était désormais l'exode surtout avec les meurtres et assassinats de journalistes précédés par l'assassinat du général Guéï et de ses proches, les tueries liées à de pseudo coups d'Etat dont celui de la mercedes noire, les massacres des militants de l'opposition en mars 2004, ceux des pauvres citoyens au carrefour de la mort..!
Pas un seul jour ne passait sans qu'on déplore des morts accentuant ainsi la fuite des Ivoiriens vers de nouveaux horizons.
Combien de ces Ivoiriens sont morts tués dans le désert du Sahara par des garde-côtes zélés ? Combien sont morts noyés dans les eaux agitées de la Méditerranée et combien sont morts brûlés vifs dans des maisons vétustes et insalubres d'Europe alors que ces personnes croyaient y avoir découvert l'Eldorado ?
Aujourd'hui, les Ivoiriens, jadis si attachés, si "cramponnés" à leur pays n'hésitent pas à aller "se chercher" ailleurs pour échapper à l'enfer qu'était devenu leur pays sous le FPI et sa refondation !
Le mouvement s'est encore plus accentué avec cette crise post électorale voulue par monsieur Laurent Gbagbo. Ce sont donc des marées humaines qui ont fui notre pays pour n'importe quelle destination, l'Europe tant prisée étant devenue trop lointaine et trop difficile d'accès.
Désormais on parle de Libéria, de Ghana, du Togo, du Bénin et d'ailleurs et ce sont des dizaines de milliers d'Ivoiriens qui sont parqués dans des camps, vivant chichement de l'aide du PAM et de la "générosité" des pays d'accueil.
Et c'est le cœur meurtri que nos jeunes filles et même d'autres femmes se livrent à la prostitution.
De mémoire, on peut dire avec le dramaturge "O cruel souvenir de ma gloire passée…
Précipice élevé où tombe mon honneur ! "
Les fiers Ivoiriens de notre hymne national ont vécu, faisant place à de pauvres hères tendant leur sébiles et attendant prostrés que se manifeste la générosité d'autrui.
On peut maintenant répéter avec mélancolie et tristesse ce que disait le sage de Yamoussoukro : "le vrai bonheur, on ne l'apprécie que lorsqu'on l'a perdu !"
Le sage nous conseillait de tout mettre en œuvre pour ne pas perdre ce bonheur. Nous n'avons pas su ou voulu l'écouter et nous avons payé cash notre refus de la sagesse et notre envie débridée du changement.
Ils ne quittaient jamais leur pays, parce qu'il y coulait le lait et le miel avec le Président HOUPHOUET-BOIGNY et le Président BEDIE.
Aujourd'hui, en reprenant la chanson de Moustaki, nous sommes sans doute devenus "des métèques, des juifs errants, des pâtres grecs", ou plutôt des Bohémiens sans terre et sans domicile fixe. Puisse la paix revenue s'installer définitivement pour que ces "pauvres gens" qui ont pour beaucoup quitté leur pays la mort dans l'âme reprennent le chemin du retour, afin que nous fassions vraiment de la Côte d'Ivoire ce "pays rutilant de bonheur et de gloire" que chantait l'artiste.
Doubé Binty
Car malgré les critiques souvent acerbes à l'encontre du régime PDCI, les Ivoiriens, même parmi ceux qui se disaient malheureux face à la "dictature" du parti unique, s'abstenaient d'aller à l'aventure sous d'autres cieux confirmant ainsi l'adage qui dit "qu'on n'est bien et même mieux que chez soi."
On pouvait en effet, sous ce régime pourtant diabolisé à dessein par certains esprits chagrins, aller et venir en toute sécurité, vaquer à ses occupations, exprimer sa pensée parce qu'aucune chape de plomb ne paralysait l'expression des idées, critiquer le pouvoir et surtout travailler car il y avait de l'emploi pour le plus grand nombre.
Le Président Félix HOUPHOUET-BOIGNY adepte d'un social hardi et le Président Henri Konan BEDIE qui voulait faire de la Côte d'Ivoire un pays industrialisé en l'espace d'une génération nourrissaient les ambitions les plus grandioses et les plus nobles pour notre pays et pour la promotion de leur peuple.
Tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes et les Ivoiriens, confiants dans leur pays et en ses dirigeants n'éprouvaient aucun besoin d'aller chercher ailleurs ce qu'ils avaient sur place.
C'était compter sans les ennemis de l'extérieur et surtout les ennemis de l'intérieur, véritables vipères et serpents à sonnette que le pouvoir, condescendant et démocratique, se permettait d'avoir dans sa poche.
Et ce qui devait arriver arriva, le pouvoir PDCI, sûr de lui, ayant baissé la garde, mais surtout victime des manœuvres maléfiques des siens, allait être poussé vers la sortie.
Un sinistre coup d'Etat survenait le 24 décembre 1999 et emportait pour longtemps les rêves de grandeur et de prospérité de la Côte d'Ivoire et de son peuple.
Un coup d'arrêt était porté à tous les chantiers et la méfiance s'emparait de ce peuple si fraternel et si joyeux avec les tueries que la junte militaro-FPI commençait déjà à perpétrer.
Epouvantés par les crimes qu'il attribuait aux seuls militaires, les Ivoiriens croyaient bien faire en confiant leur destin à monsieur Laurent Gbagbo et au FPI dont les discours lénifiants dans l'opposition semblaient leur garantir bonheur et prospérité.
Monsieur Gbagbo et le FPI escaladaient ainsi des montagnes de cadavres pour accéder au Palais présidentiel et au pouvoir après avoir fait massacrer près de 350 manifestants venus les soutenir et réclamer le départ du général Guéi.
C'est cela qui à fait dire à monsieur Laurent Gbagbo qu'il avait accédé au pouvoir dans des "conditions calamiteuses."
L'horreur ne faisait cependant que commencer puisqu'on devait découvrir le macabre charnier de Yopougon dont on a voulu démontrer qu'il n'a été commis par personne, ces morts entassés "s'étant sans doute suicidés collectivement" avant d'aller s'entasser par eux-mêmes derrière la MACA.
A partir de ce mois d'octobre 2000, les enlèvements et disparitions allaient se succéder, couplés avec des lois liberticides et ethnicistes.
Les Ivoiriens commencèrent alors à quitter leur pays où la joie de vivre devenait de plus en plus évanescent.
L'exclusion de certains compatriotes à laquelle se livrait le pouvoir FPI devait aboutir à la tentative de coup d'Etat puis à la rébellion du 19 septembre 2001.
Avec la partition du pays, des groupes ethniques données furent indexées par le pouvoir FPI qui les accusait d'avoir ouvert la porte de leurs villes aux rebelles et de leur en avoir offert la clé.
A partir de ce moment, les enlèvements, disparitions, meurtres et assassinats devinrent les compagnons fidèles des Ivoiriens.
A partir de ce moment, les Ivoiriens ont résolu de partir en masse de leur pays, pour éviter d'être le prochain sur la liste des patriotes, des miliciens et surtout des escadrons de la mort qui ont vu le jour et faisaient régner la terreur sur la paisible Côte d'Ivoire.
C'était désormais l'exode surtout avec les meurtres et assassinats de journalistes précédés par l'assassinat du général Guéï et de ses proches, les tueries liées à de pseudo coups d'Etat dont celui de la mercedes noire, les massacres des militants de l'opposition en mars 2004, ceux des pauvres citoyens au carrefour de la mort..!
Pas un seul jour ne passait sans qu'on déplore des morts accentuant ainsi la fuite des Ivoiriens vers de nouveaux horizons.
Combien de ces Ivoiriens sont morts tués dans le désert du Sahara par des garde-côtes zélés ? Combien sont morts noyés dans les eaux agitées de la Méditerranée et combien sont morts brûlés vifs dans des maisons vétustes et insalubres d'Europe alors que ces personnes croyaient y avoir découvert l'Eldorado ?
Aujourd'hui, les Ivoiriens, jadis si attachés, si "cramponnés" à leur pays n'hésitent pas à aller "se chercher" ailleurs pour échapper à l'enfer qu'était devenu leur pays sous le FPI et sa refondation !
Le mouvement s'est encore plus accentué avec cette crise post électorale voulue par monsieur Laurent Gbagbo. Ce sont donc des marées humaines qui ont fui notre pays pour n'importe quelle destination, l'Europe tant prisée étant devenue trop lointaine et trop difficile d'accès.
Désormais on parle de Libéria, de Ghana, du Togo, du Bénin et d'ailleurs et ce sont des dizaines de milliers d'Ivoiriens qui sont parqués dans des camps, vivant chichement de l'aide du PAM et de la "générosité" des pays d'accueil.
Et c'est le cœur meurtri que nos jeunes filles et même d'autres femmes se livrent à la prostitution.
De mémoire, on peut dire avec le dramaturge "O cruel souvenir de ma gloire passée…
Précipice élevé où tombe mon honneur ! "
Les fiers Ivoiriens de notre hymne national ont vécu, faisant place à de pauvres hères tendant leur sébiles et attendant prostrés que se manifeste la générosité d'autrui.
On peut maintenant répéter avec mélancolie et tristesse ce que disait le sage de Yamoussoukro : "le vrai bonheur, on ne l'apprécie que lorsqu'on l'a perdu !"
Le sage nous conseillait de tout mettre en œuvre pour ne pas perdre ce bonheur. Nous n'avons pas su ou voulu l'écouter et nous avons payé cash notre refus de la sagesse et notre envie débridée du changement.
Ils ne quittaient jamais leur pays, parce qu'il y coulait le lait et le miel avec le Président HOUPHOUET-BOIGNY et le Président BEDIE.
Aujourd'hui, en reprenant la chanson de Moustaki, nous sommes sans doute devenus "des métèques, des juifs errants, des pâtres grecs", ou plutôt des Bohémiens sans terre et sans domicile fixe. Puisse la paix revenue s'installer définitivement pour que ces "pauvres gens" qui ont pour beaucoup quitté leur pays la mort dans l'âme reprennent le chemin du retour, afin que nous fassions vraiment de la Côte d'Ivoire ce "pays rutilant de bonheur et de gloire" que chantait l'artiste.
Doubé Binty