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Politique Publié le samedi 16 juillet 2011 | Soir Info

Terrorisme, trafic de drogue, déstabilisation de régime Ce que préparent les Etats-Unis et la France - La Russie se positionne

La Côte d’Ivoire qui sort peu à peu d’une longue crise politico-militaire n’est pas à l’abri d’une éventuelle déstabilisation. Des rumeurs d’actions susceptibles d’être menées par des soldats restés fidèles à Laurent Gbagbo en exil en passant par la grogne des ex-Fds, les ingrédients ne manquent pas pour alerter les nouveaux ‘’securocrates’’ qui ne veulent rien négliger. D’ailleurs, ils pourraient bénéficier de l’appui inestimable de grandes puissances, notamment les Etats-Unis et la France, qui se livrent une bataille souterraine pour obtenir un marché lié à la sécurité en Côte d’Ivoire.

Dans cette course pour aider la Côte d’Ivoire à obtenir une sécurité moderne tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de ses frontières, les Américains (Etats-Unis) semblent prendre une touche d’avance sur les Français. En effet, les spécialistes de sécurité du pays de Barack Obama, selon des sources concordantes, proposeraient une surveillance électronique qui balaierait toute la Côte d’Ivoire dont l’épicentre devrait tourner autour de la frontière est (Ghana). « L’Afrique de l’ouest est devenue une plaque tournante du narcotrafic à partir de la mer et du terrorisme à partir de la partie septentrionale. Tout ceci nous amène à mettre en place une stratégie à partir de la Côte d’Ivoire pour avoir une vue panoramique », révèle une source proche de l’ambassade américaine. Quant à la frontière ouest (Libéria), qui est tout aussi préoccupante, elle est « laissée aux mains » des deux missions onusiennes, à savoir l’Onuci et la Mission des Nations unies au Libéria (Minul) qui devraient bénéficier de l’expertise des Américains. Le pays de l’oncle Sam qui vient d’obtenir le marché algérien le mois passé en coiffant au poteau les Français, dans le cadre de la lutte contre Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), en proposant une surveillance électronique ultramoderne, serait en pole position en Côte d’Ivoire. « Ce que nous allons réaliser en Algérie, nous voulons le faire également en Côte d’Ivoire, à savoir une surveillance électronique permanente et performante à travers les satellites et la dernière technologie », souligne notre source. D’ailleurs, Philip Carter III, l’ambassadeur américain à Abidjan, lors de ses visites régulières au Président Ouattara, exprime la volonté de son pays à aller un peu plus loin dans sa coopération avec la Côte d’Ivoire. Il évoque, selon des sources concordantes, la disposition de son pays à « sécuriser la Côte d’Ivoire » et préserver ainsi les intérêts de son pays. Des diplomates occidentaux en poste à Abidjan relèvent que l’installation à Abidjan de l’une des plus grandes ambassades de l’Afrique de l’ouest est la preuve de l’expansionnisme américain.

La détermination française
La France n’a aucune intention de céder une parcelle de son « pré carré », hautement « récupéré », à un concurrent, fût-il le gendarme du monde. « La France a fait ses preuves au cours de la crise postélectorale. En s’appuyant sur la résolution 1975 de l’Onu, elle a usé de gros moyens pour détruire les armes lourdes de Laurent Gbagbo », analyse un observateur. Pour lui, au cours de la période du dimanche 10 au lundi 11 avril qui a précédé la chute de l’ex-président, l’armée française a utilisé ses tigres et autres hélicoptères munis d’armes dont la capacité de frappe va jusqu’à 5 kilomètres avec une précision chirurgicale. Les autorités françaises, ajoute-t-il en cas de nécessité, pourraient utiliser des drônes (avions sans pilote munis de caméras de restitution d’images et de mouvements suspects) pour la surveillance à la frontière ghanéenne. « Pour le moment, ce sont des rumeurs qui courent comme toujours en Côte d’Ivoire. Nous savons qu’il y a des gens qui se réunissent mais parlent plus de leurs proches et de la situation en Côte d’Ivoire. Ils n’ont pas encore évoqué véritablement d’attaque ou d’atteinte à la sûreté de l’Etat. Mais nous les avons à l’œil quand même », assure notre interlocuteur. Dans cette bataille, la France pourrait être plus écoutée avec la présence auprès du Président Ouattara du Général Bollée, ancien patron de la Licorne, comme conseiller militaire. Mieux, la France qui veut vérifier les rumeurs persistantes de déstabilisation à partir du Ghana veut être sur le terrain. Après le passage du ministre de la Défense, c’est au tour du Premier ministre François Fillon d’effectuer une visite en Côte d’Ivoire. Le locataire de Matignon fera une escale à Accra, selon son calendrier, pour s’entretenir, officiellement, avec les autorités ghanéennes sur les relations bilatérales avec la France. Mais personne n’est dupe, la France veut rappeler au Ghana sa légendaire tradition démocratique qui est incompatible avec un statut de base-arrière pour déstabiliser son voisin ivoirien. Cette démarche est très appréciée du côté du palais du Plateau qui a déjà tâté le terrain ghanéen, avec la visite du Premier ministre Soro Guillaume et la rencontre des Présidents Ouattara et John Atta Mills, lors du sommet de la Cedeao.

Séduction russe
Dans cette « guerre » pour obtenir le marché ivoirien, la République fédérale de Russie se positionne. Récemment, elle a dépêché un cargo humanitaire de 37 tonnes de vivres dont 22 tonnes de riz et de non vivres pour apporter « le soutien du peuple russe à la Côte d’Ivoire ». Les envoyés spéciaux de Dimitri Medvedev (président) et de Vladimir Poutine (premier ministre) ainsi que les diplomatiques russes à Abidjan ont été clairs : « Nous n’allons pas nous limiter à l’aide humanitaire. Nous allons très bientôt proposer notre expertise pour une Côte d’Ivoire de paix et de sécurité pour tout le monde ». En plus de vouloir une part du marché de la sécurité en Côte d’Ivoire, la Russie selon des indiscrétions, travaille dans le sens d’ajouter le pays de Ouattara à sa liste de « clients » à qui elle fournit l’armement : à savoir l’Inde, la Chine, l’Iran, le Venezuela et l’Algérie. Elle souhaite également mettre à la disposition de la Côte d’Ivoire, l’expertise de ses 1.400.000 (un million quatre cent mille) soldats et les techniques qu’utilisent ses forces spéciales : les Vdv (vozdouchno-dessantnye voïska).

Toute cette agitation aux chevets de la Côte d’Ivoire n’est pas fortuit. Il s’agit de préserver des acquis ou obtenir des avantages dans le pays d’Houphouët-Boigny. Le français Total qui a promis d’investir cent millions de dollars (environs 50 milliards de francs Cfa) en deux ans, entend bénéficier largement des cent millions de barils que regorge le sous-sol ivoirien. L’américain Exxon Mobil n’est pas en reste lui qui a déjà entrepris des travaux pour « aider la Côte d’Ivoire à dépasser les 57.000 barils/jour qu’elle produit actuellement ». Comme on le constate, ni les Etats-Unis, ni la France encore moins la Russie ne sont pour la déstabilisation la Côte d’Ivoire . Si ces grandes puissances sont déterminées à déployer les moyens colossaux et appropriées pour la sécurité du pays, c’est aussi et surtout pour préserver leurs investigations »

M’BRA Konan
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