Laurent Gbagbo est tombé le 11 avril 2011 et ses principaux Lieutenants sont soit en fuite soit arrêtés. Ce qui donnait le sentiment que le Fpi, ébranlé par la perte du pouvoir, n'avait plus les moyens de ses anciennes méthodes. Et bien non, le molosse ne change jamais sa façon de s'asseoir. Le parti de Laurent Gbagbo s'organise pour pousser les Ivoiriens à se révolter contre le nouveau régime. C'est une méthode connue depuis la création de ce parti qui a toujours utilisé l'école, les syndicats des différentes corporations de Côte d'Ivoire et l'armée pour affaiblir les dirigeants et leur régime. Ce qui s'est passé à Attécoubé est un signe annonciateur du travail d'intoxication au maximum pour enlaidir l'image d'Alassane Dramane Ouattara, le champion du Rhdp, qui a aujourd'hui en main les manettes du pouvoir d'Etat. Obliger les enfants du primaire à mémoriser des cours qui indiquent que Laurent Gbagbo, qui a perdu le pouvoir depuis le 2e tour de l'élection présidentielle du 28 novembre 2010 et qui est en prison parce qu'il a tué des Ivoiriens dans sa tentative de se maintenir de force à la tête de l'Etat, était le président de la République lors de la crise postélectorale est un crime qui mérite des sanctions. Que vise-t-on en continuant de diffuser de telles idées ? Sinon de fabriquer de petits monstres depuis les salles de classe nourris à la serve de la rébellion contre l'autorité. Cette méthode a bien marché depuis 1990, année de l'ouverture de l'espace politique au multipartisme et à la liberté d'expression. On se rappelle un triste jour où le Fpi a sorti les élèves du primaire des classes pour les déverser dans les rues les obligeant à insulter celui qui pourrait être leur arrière-arrière-grand-père, le président Félix Houphouët-Boigny. Il ne faudrait pas perdre de vue que le Fpi ne prospère que dans la manipulation et dans l'intoxication. Il l'a maintes fois démontré en Côte d'Ivoire. Tous ces jeunes patriotes, miliciens et groupes d'autodéfense qui ont dû subir un lavage de cerveau n'étaient-ils pas devenus de véritables zombies, des machines à tuer ? C'est dire combien il est facile de conditionner les jeunes et surtout les enfants pour les pousser à la rébellion. Les syndicats ont aussi leur rôle à jouer dans ce système d'affaiblissement du régime. On sait comment la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d'Ivoire (Fesci), devenue bras armé du Fpi; le syndicat des enseignants du supérieur, Synares, et bien d'autres, ont harcelé le Pdci des années durant le poussant jusqu'à son dernier retranchement pour que survienne un 24 décembre 1999, date de triste mémoire, le coup d'Etat qui a emporté le régime d'alors. Aujourd'hui, le Fpi dans l'opposition pourrait vouloir rééditer l'exploit en phagocytant la plupart des syndicats que la Côte d'Ivoire compte, en noyautant l'école et en assujettissant l'armée. Et bonjour les dégâts ; grèves intempestives et injustifiées, boycotts de tous ordres, désobéissances civiles, etc. Au bout de tout ce processus, la grande muette. A la différence des années passées, les éléments dangereux de l'armée qui pourraient s'illustrer de la manière la plus macabre sont ceux qui sont en exil, les déserteurs de l'armée régulière. Les Konan Boniface, Abéhi Jean Noël, etc. se font entendre sur leurs intentions de prendre une revanche sanglante. C'est le commandant Abéhi qui parlait d'un deuxième round ou deuxième mi-temps que son camp s'apprêterait à jouer. Tous ces éléments réunis pourraient être un cocktail Molotov. Objectif, allumer le front social, acculer de toutes parts le régime Ouattara. Et quand le régime essoufflé montrera des signes d'affaiblissement alors seulement le fruit serait mûr à point et prêt à être cueilli. En tout cas, chat échaudé a peur de l'eau froide.
François Konan
François Konan