Le 12 juillet, la ministre de la Salubrité urbaine, Anne Ouloto Désirée annonçait la bonne nouvelle à la population d’Akouédo. Les études sont déjà en cours pour fermer le site de déversement des ordures qui a servi Abidjan depuis l’indépendance.
«Nos espoirs reposent sur vous pour mettre fin à nos souffrances depuis 40 ans ». Ce mardi, en recevant Anne Ouloto, Akouani Akouani, le porte-parole des habitants d’Akouédo, est très sincère dans ses propos qu’il profère à haute et intelligible voix. 21, c’est le nombre de sites que promet de créer leur illustre hôte. Ces sites prendront la relève aux 40 ans de servitude de la décharge d’Akouédo. Une promesse aussi sincère que les prières d’Akouani Akouani. Selon Anne Ouloto, sur les 21 sites prévus, 14 ont déjà été localisés dans divers communes d’Abidjan. A charge aux maires de trouver les 9 autres sites. A cet effet, tout un comité a été créé pour trouver des endroits où déverser les ingérables ordures de la capitale économique. Aucun détail n’a été donné sur la capacité des sites déjà localisés et leur situation géographique. Une chose est sûre, le défi reste entier. Depuis 1965, Akouédo, avec ses 100 hectares de superficie, a toujours été « irremplaçable » dans la réception des ordures. Il s’étend sur 25 mètres de profondeur, d’après une étude effectuée sur le lieu par le groupe Eoulee/Cegimar Côte d’Ivoire. De 1965 à 2004, ce site a accueilli 20 millions de tonnes de déchets sur 80% de sa capacité totale, précise l’étude. Avec ces chiffres, on se demande quels sites pour prendre la relève de ce grand réservoir sans fond? Les 14 premiers sites que la ministre a indiqué avoir localisés répondent-ils aux normes ? Avant Anne Ouloto, les ministres qui ont eu à traiter le cas Akouédo, se sont successivement butés contre cet os. Il faut ajouter à cela l’indemnisation des villageois qui se plaignent de la pollution du site. Si ce volet a été résolu, grâce au dynamisme des nouveaux garants de la propreté urbaine, la fermeture d’Akouédo, comme l’a promis Ouloto, reste encore hypothétique. Trouver 21 sites dans une agglomération d’Abidjan et environs où le moindre mètre carré est convoitée, relève d’un travail de Titan. Sans oublier le financement. Il faudrait 72 milliards de Fcfa par an rien que pour la collecte, le transport puis la décharge des ordures, selon Théodore Koffi, président du comité scientifique du séminaire de Grand-Bassam qui consistera à définir un cadre pour la gestion efficace des ordures en Côte d’Ivoire. 95 milliards de Fcfa par an pour le processus d’élimination des ordures. La fermeture annoncée d’Akouédo pourrait saler la facture. Autant de problèmes qui étoffent ce dossier. La ministre a eu une première rencontre avec les maires d’Abidjan, le 11 juillet pour les impliquer dans ce processus. Les travaux sont en cours. Comme l’ont fait remarquer la population d’Akouédo, Ouloto est la première femme à ce ministère. Et elle montre déjà sa hargne à traquer les ordures. Mais pourra-t-elle fermer Akouédo ? Ne dit-on pas que ce que femme veut, Dieu le veut ?
Raphaël Tanoh
«Nos espoirs reposent sur vous pour mettre fin à nos souffrances depuis 40 ans ». Ce mardi, en recevant Anne Ouloto, Akouani Akouani, le porte-parole des habitants d’Akouédo, est très sincère dans ses propos qu’il profère à haute et intelligible voix. 21, c’est le nombre de sites que promet de créer leur illustre hôte. Ces sites prendront la relève aux 40 ans de servitude de la décharge d’Akouédo. Une promesse aussi sincère que les prières d’Akouani Akouani. Selon Anne Ouloto, sur les 21 sites prévus, 14 ont déjà été localisés dans divers communes d’Abidjan. A charge aux maires de trouver les 9 autres sites. A cet effet, tout un comité a été créé pour trouver des endroits où déverser les ingérables ordures de la capitale économique. Aucun détail n’a été donné sur la capacité des sites déjà localisés et leur situation géographique. Une chose est sûre, le défi reste entier. Depuis 1965, Akouédo, avec ses 100 hectares de superficie, a toujours été « irremplaçable » dans la réception des ordures. Il s’étend sur 25 mètres de profondeur, d’après une étude effectuée sur le lieu par le groupe Eoulee/Cegimar Côte d’Ivoire. De 1965 à 2004, ce site a accueilli 20 millions de tonnes de déchets sur 80% de sa capacité totale, précise l’étude. Avec ces chiffres, on se demande quels sites pour prendre la relève de ce grand réservoir sans fond? Les 14 premiers sites que la ministre a indiqué avoir localisés répondent-ils aux normes ? Avant Anne Ouloto, les ministres qui ont eu à traiter le cas Akouédo, se sont successivement butés contre cet os. Il faut ajouter à cela l’indemnisation des villageois qui se plaignent de la pollution du site. Si ce volet a été résolu, grâce au dynamisme des nouveaux garants de la propreté urbaine, la fermeture d’Akouédo, comme l’a promis Ouloto, reste encore hypothétique. Trouver 21 sites dans une agglomération d’Abidjan et environs où le moindre mètre carré est convoitée, relève d’un travail de Titan. Sans oublier le financement. Il faudrait 72 milliards de Fcfa par an rien que pour la collecte, le transport puis la décharge des ordures, selon Théodore Koffi, président du comité scientifique du séminaire de Grand-Bassam qui consistera à définir un cadre pour la gestion efficace des ordures en Côte d’Ivoire. 95 milliards de Fcfa par an pour le processus d’élimination des ordures. La fermeture annoncée d’Akouédo pourrait saler la facture. Autant de problèmes qui étoffent ce dossier. La ministre a eu une première rencontre avec les maires d’Abidjan, le 11 juillet pour les impliquer dans ce processus. Les travaux sont en cours. Comme l’ont fait remarquer la population d’Akouédo, Ouloto est la première femme à ce ministère. Et elle montre déjà sa hargne à traquer les ordures. Mais pourra-t-elle fermer Akouédo ? Ne dit-on pas que ce que femme veut, Dieu le veut ?
Raphaël Tanoh