Le ministre des droits de l`homme et des libertés publiques, M. GNENEMA MAMADOU COULIBALY, était vendredi 15 juillet dernier à Bouna avec une mission de l`ONUCI, pour, dit-il, s`enquérir des conditions de détention du président du FPI, Pascal Affi N`Guessan, et de ses six autres compagnons d`infortune. Le ministre a dit quelques mots sur sa rencontre avec les prisonniers de Bouna.
Monsieur le ministre, quel est le but de cette visite ?
Nous sommes venus à Bouna au nom du gouvernement, au nom du président de la République, premièrement pour saluer les autorités locales pour avoir bien voulu accepté d’héberger, d’être les hôtes des personnes assignées à résidence à Bouna. Vous savez que la Côte d’Ivoire traverse une période difficile. A Abidjan, il n’y a plus de locaux sécurisés où nous pouvions garder tout le monde. Et accepter que ces personnes soient à Bouna mérite que nous venions les féliciter. Le second aspect de notre mission concerne les conditions d’assignation à résidence des autorités et des ex-dignitaires qui sont à Bouna. Nous sommes allés nous rendre compte de visu pour informer le président de la République et le gouvernement des conditions dans lesquelles ces personnes sont assignés à résidence à Bouna. Globalement, elles nous ont marqué leur satisfaction par rapport aux conditions de détention, parce que rien de particulier ne leur arrive. Nous n’avons pas remarqué qu’elles étaient couvertes de blessures, encore moins d’équimoses liées à des coups. Elles nous ont assuré qu’elles sont bien traitées par les services de surveillance qui sont à leurs côtés.
Les personnes assignées à résidence vous ont-elles fait cas d`un mauvais traitement, comme on l`a vu dans une vidéo ces derniers jours, et qui fait courir beaucoup de bruits ?
Non ! Nous n’avions pas vocation à les interroger. Nous avons souhaité qu’elles s’expriment librement. Elles nous ont dit, je ne sais pas si c’est délibérément ou par contrainte, qu’elles étaient bien traitées par les personnes chargées de leur sécurité. Le préfet nous a indiqué que cette vidéo date des premiers jours de leur arrivée à Bouna. Dans le feu de l’action, il n’y a pas eu la possibilité de canaliser les gens.
Au sortir de ces échanges avec les autorités et après la visite aux personnes assignées à résidence, qu’est-ce qui va changer ?
Nous devons nous assurer que toutes les personnes vivant en Côte d’Ivoire ont des conditions de traitement dignes et qu’elles ne sont pas bafouées dans leurs droits élémentaires. Nous avons échangé avec les sept personnes qui sont là-bas et qui, à ce niveau-là, ne se plaignent pas. Les seules observations qu’elles nous ont faites par rapport à leur amertume, c’est la durée de traitement de leur situation, parce que jusqu`à présent, elles ignorent les faits qui leur sont reprochés. Cela veut dire que le juge qui a fait les investigations, ces investigations doivent rapidement déboucher sur des décisions du procureur de la République. Soit il les poursuit, soit il les libère. Ce qui est normal comme attitude.
Vous ont-elles parlé des moyens de communication qui leur font défaut ?
Non ! Nous avons d’entrée de jeu, indiqué que leur statut est une décision qui est gérée par la loi et que la loi autorise celui qui assigne à résidence, à déterminer les conditions de l’assignation à résidence. Et nous leur avons indiqué que la réaction des personnes qui sont à l’extérieur par moment, les dessert. Parce qu’elles nous ont tenu un langage apaisé. Les sept personnes ont chacune exprimé leur préoccupation. Toutes, nous disent être inscrites dans la réconciliation. Je leur ai fait observer qu`il se trouve que certaines personnes de l’extérieur, qui sont leurs compagnons de lutte politique, disent des choses et entreprennent des actions qui ne facilitent pas la compréhension de leurs messages. Parce qu`on ne peut pas comprendre qu`un commandant de gendarmerie menace de faire un coup d’Etat à leur profit alors que elles, elles sont détenues. Et que cela contribue à rendre plus drastique leur position de détenus, et qu’il fallait que ces personnes-là nous aident en apaisant les propos extérieurs, pour qu`il y ait un sentiment plus doux à leur endroit.
Pourquoi avez-vous estimé, lors de la réunion technique chez le préfet tout a l`heure, que les organisations des droits de l`homme sont de la gauche ?
Nous avons indiqué qu’il est normal que ces organisations internationales, qui sont de gauche socialisante, s`émeuvent plus facilement par émotion, quand il s’agit de responsables de la gauche. Sinon, il y a eu des événements en Côte d’Ivoire pendant lesquels ou après lesquels nous n’avons pas eu de réactions des organisations internationales. Mais ceci, en rapport avec ce que j`avais dit plutôt, est que les comportements que ces organisations taxent ou indiquent comme anormaux, ont été générés, ont été conditionnés par les dix années de non-droit, les dix années de violation des droits de l’homme et les dix années d’impunité desquels nous sortons.
Et que comptez vous faire pour changer ces comportements?
Les gens qui sont aujourd’hui aux affaires ont un certain âge. Et l’âge détermine les moyens, les efforts à fournir pour changer ces comportements. Nous espérons que dans les six mois du plan sectoriel qui nous a été donné par le président de la République, nous serons à mesure de changer ces comportements. Je crois que déjà ça change.
Propos recueillis par Lance ASSOMBARY
Envoyé spécial à Bouna
Monsieur le ministre, quel est le but de cette visite ?
Nous sommes venus à Bouna au nom du gouvernement, au nom du président de la République, premièrement pour saluer les autorités locales pour avoir bien voulu accepté d’héberger, d’être les hôtes des personnes assignées à résidence à Bouna. Vous savez que la Côte d’Ivoire traverse une période difficile. A Abidjan, il n’y a plus de locaux sécurisés où nous pouvions garder tout le monde. Et accepter que ces personnes soient à Bouna mérite que nous venions les féliciter. Le second aspect de notre mission concerne les conditions d’assignation à résidence des autorités et des ex-dignitaires qui sont à Bouna. Nous sommes allés nous rendre compte de visu pour informer le président de la République et le gouvernement des conditions dans lesquelles ces personnes sont assignés à résidence à Bouna. Globalement, elles nous ont marqué leur satisfaction par rapport aux conditions de détention, parce que rien de particulier ne leur arrive. Nous n’avons pas remarqué qu’elles étaient couvertes de blessures, encore moins d’équimoses liées à des coups. Elles nous ont assuré qu’elles sont bien traitées par les services de surveillance qui sont à leurs côtés.
Les personnes assignées à résidence vous ont-elles fait cas d`un mauvais traitement, comme on l`a vu dans une vidéo ces derniers jours, et qui fait courir beaucoup de bruits ?
Non ! Nous n’avions pas vocation à les interroger. Nous avons souhaité qu’elles s’expriment librement. Elles nous ont dit, je ne sais pas si c’est délibérément ou par contrainte, qu’elles étaient bien traitées par les personnes chargées de leur sécurité. Le préfet nous a indiqué que cette vidéo date des premiers jours de leur arrivée à Bouna. Dans le feu de l’action, il n’y a pas eu la possibilité de canaliser les gens.
Au sortir de ces échanges avec les autorités et après la visite aux personnes assignées à résidence, qu’est-ce qui va changer ?
Nous devons nous assurer que toutes les personnes vivant en Côte d’Ivoire ont des conditions de traitement dignes et qu’elles ne sont pas bafouées dans leurs droits élémentaires. Nous avons échangé avec les sept personnes qui sont là-bas et qui, à ce niveau-là, ne se plaignent pas. Les seules observations qu’elles nous ont faites par rapport à leur amertume, c’est la durée de traitement de leur situation, parce que jusqu`à présent, elles ignorent les faits qui leur sont reprochés. Cela veut dire que le juge qui a fait les investigations, ces investigations doivent rapidement déboucher sur des décisions du procureur de la République. Soit il les poursuit, soit il les libère. Ce qui est normal comme attitude.
Vous ont-elles parlé des moyens de communication qui leur font défaut ?
Non ! Nous avons d’entrée de jeu, indiqué que leur statut est une décision qui est gérée par la loi et que la loi autorise celui qui assigne à résidence, à déterminer les conditions de l’assignation à résidence. Et nous leur avons indiqué que la réaction des personnes qui sont à l’extérieur par moment, les dessert. Parce qu’elles nous ont tenu un langage apaisé. Les sept personnes ont chacune exprimé leur préoccupation. Toutes, nous disent être inscrites dans la réconciliation. Je leur ai fait observer qu`il se trouve que certaines personnes de l’extérieur, qui sont leurs compagnons de lutte politique, disent des choses et entreprennent des actions qui ne facilitent pas la compréhension de leurs messages. Parce qu`on ne peut pas comprendre qu`un commandant de gendarmerie menace de faire un coup d’Etat à leur profit alors que elles, elles sont détenues. Et que cela contribue à rendre plus drastique leur position de détenus, et qu’il fallait que ces personnes-là nous aident en apaisant les propos extérieurs, pour qu`il y ait un sentiment plus doux à leur endroit.
Pourquoi avez-vous estimé, lors de la réunion technique chez le préfet tout a l`heure, que les organisations des droits de l`homme sont de la gauche ?
Nous avons indiqué qu’il est normal que ces organisations internationales, qui sont de gauche socialisante, s`émeuvent plus facilement par émotion, quand il s’agit de responsables de la gauche. Sinon, il y a eu des événements en Côte d’Ivoire pendant lesquels ou après lesquels nous n’avons pas eu de réactions des organisations internationales. Mais ceci, en rapport avec ce que j`avais dit plutôt, est que les comportements que ces organisations taxent ou indiquent comme anormaux, ont été générés, ont été conditionnés par les dix années de non-droit, les dix années de violation des droits de l’homme et les dix années d’impunité desquels nous sortons.
Et que comptez vous faire pour changer ces comportements?
Les gens qui sont aujourd’hui aux affaires ont un certain âge. Et l’âge détermine les moyens, les efforts à fournir pour changer ces comportements. Nous espérons que dans les six mois du plan sectoriel qui nous a été donné par le président de la République, nous serons à mesure de changer ces comportements. Je crois que déjà ça change.
Propos recueillis par Lance ASSOMBARY
Envoyé spécial à Bouna