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Politique Publié le lundi 18 juillet 2011 | Soir Info

Dans une vidéoconférence à Paris / Charles Blé Goudé : « On ne réussira pas à me bâillonner » - Son appel à l’opposition

© Soir Info Par DR
Politique nationale - Charles Blé Goudé, président du Congrès panafricain des jeunes patriotes (Cojep) et leader de la galaxie patriotique
« On ne réussira ni à m’effrayer ni à me bâillonner ». Parole de Charles Blé Goudé. L’ex « général » de la rue, chef de file des jeunes patriotes, a fait une nouvelle apparition - vidéo, cette fois-ci- à la faveur du Conseil européen du Congrès panafricain des jeunes et des patriotes- Cojep dont Blé Goudé est le fondateur. Le Conseil s’est tenu, le samedi 16 juillet 2011 à Paris, dans le 13e arrondissement et nous avons pu nous procurer copie de la vidéo où Charles Blé Goudé intervient. On découvre un homme de 39 ans jamais autant déterminé à camper le rôle d’opposant à Alassane Ouattara et à son régime. « On m’en veut pour la cause pour laquelle je mobilise, dit Blé Goudé dans la vidéo. On m’en veut pour le leader pour lequel je mobilise. On m’en veut aussi pour mon appartenance ethnique. On veut me bâillonner, en lançant contre moi un mandat d’arrêt, on ne réussira ni à m’effrayer, ni à me bâillonner. Je parlerai. Je vais dénoncer toutes les tares de ce pouvoir. Je vais dénoncer tout ce que les Ivoiriens vivent dans le silence ». Charles Blé Goudé fustige les « actes » d’un régime qui n’auraient pas grand-chose à voir avec la réconciliation prônée. Il fulmine contre une politique « sur fond tribal et ethnique » et contre des exactions en série. « L’on parle aujourd’hui de réconciliation. Eh bien, tout le monde veut se réconcilier. Tout le monde veut que la Côte d’Ivoire regagne le calme d’antan. Mais entre les slogans, la communication que fait le régime Ouattara et les actes qu’il pose, il y a un hiatus, une totale dichotomie. Est-ce parce que M. Ouattara est au pouvoir qu’il doit s’en servir pour se venger, pour régler des comptes à travers la justice et à travers les hommes en armes ? Tous ceux qui- d’une manière ou d’une autre- ont participé à la campagne de Laurent Gbagbo sont traqués, tués, leurs comptes sont bloqués. On les accuse d’être à la base de toutes les souffrances que connaît la Côte d’Ivoire », relate Blé Goudé. Assis dans la cour d’une résidence, celui qui assume sa « clandestinité » et déclare ne se trouver dans aucune des localités où il a pu être annoncé, souhaite que la réconciliation « se traduise dans les actes ». L’ancien leader estudiantin regrette qu’on ait dans le même temps « un Président de la République issu du Nord, un premier ministre issu du Nord, un ministre de l’Intérieur du Nord (…) un secrétaire général de la Présidence originaire du Nord et petit-frère du Président, des ambassadeurs issus du Nord pour la plupart ».

« Les mêmes causes produisent les mêmes effets »

Charles Blé Goudé de tempêter : « Quel est ce type d’administration tribale ? Il faut qu’on se ressaisisse. Est-ce à croire que les autres régions du pays ne comptent pas d’intelligences ? ». Le fondateur du Cojep poursuit : « On nous parle de réconciliation. Je voudrais d’abord que l’on nous explique : qui a tué Désiré Tagro ? Pourquoi a-t-il été tué ? Ce n’est pas un militaire ? Qu’on nous dise pourquoi le gouverneur de la Bceao Dacoury Tabley a été traité comme on l’a vu ? Gbagbo Laurent, Simone Gbagbo, Affi N’guessan sont en prison. Aké N’Gbo, cet éminent intellectuel dont la seule faute est d’avoir soutenu Gbagbo Laurent est aussi en prison (…) On lance un mandat d’arrêt contre moi et d’autres cadres ? Mais qui va punir ceux qui ont tué Désiré Tagro ? Qui va punir ceux qui ont éventré des femmes ? Qui va punir ceux qui ont tué à Anonkouakouté ? Je demande aux organisations internationales de les interpeller. Cette justice à double vitesse sur fond tribal et ethnique ne saurait faire bouger la Côte d’Ivoire dans le bon sens. En ce qui me concerne, je suis serein. Je suis prêt à aller à la justice pourvu que le procès de Ouattara et de Soro Guillaume ait lieu avant le mien. Ou en même temps ».
Blé Goudé estime n’avoir rien fait de mal et rien fait « en cachette ». « J’ai lancé des appels à la mobilisation populaire comme cela se fait en ce moment en Espagne par les jeunes, comme cela s’est fait récemment en Italie, comme cela s’est fait il y a quelques années en France où les étudiants luttaient contre le contrat d’insertion professionnelle. Les jeunes patriotes dont on parle tant et que j’aurai appelé à rentrer dans l’armée : l’armée régulière est le lieu où le maniement des armes se fait, c’est un cadre légal. Je les ai appelés à rentrer dans l’armée pour ceux qui le souhaitaient. Ce n’est pas un crime. Ceux qui ont formé les bandes armées sont connus ».
Le leader de jeunesse demande aux autorités d’élargir l’ancien chef d’Etat détenu à Korhogo ainsi que tous les cadres de « Lmp ». « Vous devez libérer Gbagbo Laurent, Simone Gbagbo, Affi N’Guessan, Michel Gbagbo dont le seul crime est d’être le fils de son père... », martèle Blé Goudé. Costume bleu, cravate à rayures au cou, l’ancien « général » de la rue tente de faire passer que, dans la clandestinité, il n’a perdu aucun galon. Il dit aux opposants d’éviter le piège de « législatives truquées à l’avance ». « J’espère que cette opposition ne va pas tomber dans le piège de M. Ouattara : la précipiter dans les élections législatives truquées à l’avance, défend Blé Goudé. Les mêmes causes produisant les même effets, si nous allons à des législatives dans ces conditions, nous les perdons à l’avance. J’invite la communauté internationale à interpeller M. Ouattara pour que des conditions d’élections équitables, transparentes soient créées. Nous n’avons pas le droit d’accompagner M. Ouattara dans cette victoire pour qu’il ait à dire plus tard que nous sommes minoritaires ».
Charles Blé Goudé assure l’opinion qu’il sera un « opposant qui critique et propose ». « Je ne serai pas un opposant qui prend les armes », jure le président du Cojep. Il salue, dans la vidéo, ses camarades réunis à Paris et donne brièvement son approche du thème de la conférence : « Nouvel ordre mondial ».

Kisselminan COULIBALY
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