Durant la crise post-électorale en Côte d’Ivoire, le constat est que la Mission des Nations Unies(ONUCI), s’est totalement départie de sa mission originelle pour se transformer en force d’appui aux Forces nouvelles, ce qui a exacerbé la crise. En voici les preuves.
-Refus d’occuper la zone de confiance pour faire de l’interposition au lendemain du retrait du CCI après le 2ème tour de la présidentielle afin de prévenir et dissuader toute velléité de franchissement ;
-Transport des rebelles des zones CNO au Golf Hôtel d’Abidjan d’où ils ont attaqué les FDS le 16 décembre 2010 au carrefour Marie-Thérèse Houphouët-Boigny ;
-Participation active aux combats entre FDS et FAFN aux côtés des FAFN ;
-Ravitaillement des FAFN en armes et munitions dans la commune d’Abobo ;
-Transmission des positions des FDS aux FAFN pendant les affrontements ;
-Publication sur son site internet de fausses informations sur l’existence de charniers fabriqués par les FDS ;
-Transmission de faux rapports au Conseil de Sécurité de l’ONU relativement à une violation de l’embargo par le camp du Président Gbagbo qui se ferait livrer des hélicoptères et des matériels militaires par la Biélorussie;
-Tirs à balles réelles sur des manifestants aux mains nues à Abobo Agripac le 29 décembre (4 blessés) ; à Marcory Bietry le 16 février 2011 ; au siège de l’ONUCI le 26 février et le 2 mars sur des femmes à la Riviera ;
-Reprise et amplification sans vérification préalable de fausses informations diffusées par des agences de presse internationale relatives à une prétendue utilisation par les FDS d’armes lourdes sur des femmes et sur un marché à Abobo ;
-Fausses déclarations en douane : des produits alimentaires sont déclarés en lieu et place de matériels militaires et de pièces détachées d’hélicoptères ;
-Refus de secourir des policiers blessés après avoir encadré une attaque à la roquette des FAFN au carrefour de la mairie d’Abobo le 12 janvier ;
-Commande de matériels de guerre début mars, en pleine crise civile ;
-Relève normale des troupes onusiennes pendant la période électorale : des soldats étaient remplacés par des commandos au lieu des policiers pour gérer les problèmes de troubles à l’ordre public qui s’annonçaient ;
-Patrouilles journalières dans le district d’Abidjan avec des chars amphibies en lieu et place de camions de transport de troupes ou de véhicules blindés ;
-Assassinat d’un policier au quartier Kennedy de Daloa le 25 février ;
-Bombardement de la résidence du président de la République de Côte d’Ivoire, des camps militaires d’Abidjan et du palais présidentiel du 4 au 11 avril 2011
La responsabilité de l’ONUCI dans l’escalade de la crise ivoirienne est sans conteste. L’ONUCI a suscité la crise en outrepassant son mandat de certificateur du processus électoral. Elle a apporté le soutien de la communauté internationale aux rebelles ivoiriens qui se sont livrés à des exactions de tous ordres durant la crise.
En ce qui concerne la force d’appui de l’ONUCI, la Licorne, elle a été un acteur déterminant dans le dénouement du conflit et pour cause :
-Le 3 avril 2011, à 17h, des soldats français transportés par trente chars et 14 véhicules blindés ont pris possession du tarmac et de la tour de contrôle de l’aéroport international Félix Houphouët-Boigny de Port-Bouët.
Les soldats français ont désarmé les gendarmes ivoiriens qui assuraient la sécurité de la plate-forme aéroportuaire, ont chassé les agents de la société de sécurité privée sous contrat avec Aeria, et fait prisonniers tous les aiguilleurs du ciel, en gardant avec eux une seule opératrice de guidage (prise en otage pour intervenir en cas de blocage).
-Dans la nuit du 3 au 4 avril 2011, près de 300 légionnaires français ont débarqué sur la piste de l’aéroport Houphouët Boigny, des chiens de guerre, para commando et barbouzes. Ces soldats français étaient-ils venus exécuter un mandat de l’ONU en Côte d’Ivoire ? Sont-ils venus pour la relève d’un bataillon sur les 1650 soldats du contingent français autorisés par le Conseil de Sécurité de l’ONU ?
Pour mémoire, la relève normale du contingent français ayant eu lieu début mars, la prochaine était attendue quatre mois après, c’est-à-dire début juillet.
En réalité, les 300 légionnaires français sont arrivés en Côte d’Ivoire sans l’aval du Conseil de Sécurité de l’ONU. Il en est de même des hélicoptères «apache et tigre» qui ont été déployés en Côte d’Ivoire sans l’autorisation de l’ONU.
La correspondance de Ban Ki-moon au président français est venue après et ne compense pas une délibération du Conseil de Sécurité de l’ONU nécessaire pour augmenter le nombre de soldats sur un théâtre d’opération.
Un rapport de l’ONUCI, affirme que c’est à partir de l’attaque des positions des FAFN par les FDS le 23 février 2011 à Bounta (région ouest) que la guerre a repris en Côte d’Ivoire. C’est une accusation très grave.
L’ONUCI aurait donc écrit dans un de ses nombreux rapports dont certains se sont avérés par la suite faux, que les FDS ont violé le cessez-le-feu le 23 février 2011 à Bounta. Questions :
L’ONUCI ayant constaté la violation du cessez-le-feu par les FDS, l’a-t-elle dénoncée ? Ou, s’est-elle contentée de la consigner dans un rapport confidentiel pour justifier le moment opportun, une contre-attaque de la coalition mondiale contre les FDS ? Si l’ONUCI avait noté une violation du cessez-le-feu dont elle avait la responsabilité le 23 février 2011, l’a-t-elle signifiée aux parties ?
N’était-ce pas là une occasion ou une raison valable pour saisir le secrétariat général des Nations-Unies avec la célérité qu’on lui connaît dans la crise ivoirienne ? Y a-t-il eu une déclaration présidentielle du Conseil de Sécurité réuni en session extraordinaire condamnant le gouvernement du Président Gbagbo et lui demandant de reprendre ses positions initiales ?
Si l’ONUCI avait joué son rôle primordial, objet de sa présence en Côte d’Ivoire, il n’y aurait jamais eu de conflit armé en Côte d’Ivoire en dehors des soubresauts constatés autour du scrutin dans la première phase.
Philippe Traoré
-Refus d’occuper la zone de confiance pour faire de l’interposition au lendemain du retrait du CCI après le 2ème tour de la présidentielle afin de prévenir et dissuader toute velléité de franchissement ;
-Transport des rebelles des zones CNO au Golf Hôtel d’Abidjan d’où ils ont attaqué les FDS le 16 décembre 2010 au carrefour Marie-Thérèse Houphouët-Boigny ;
-Participation active aux combats entre FDS et FAFN aux côtés des FAFN ;
-Ravitaillement des FAFN en armes et munitions dans la commune d’Abobo ;
-Transmission des positions des FDS aux FAFN pendant les affrontements ;
-Publication sur son site internet de fausses informations sur l’existence de charniers fabriqués par les FDS ;
-Transmission de faux rapports au Conseil de Sécurité de l’ONU relativement à une violation de l’embargo par le camp du Président Gbagbo qui se ferait livrer des hélicoptères et des matériels militaires par la Biélorussie;
-Tirs à balles réelles sur des manifestants aux mains nues à Abobo Agripac le 29 décembre (4 blessés) ; à Marcory Bietry le 16 février 2011 ; au siège de l’ONUCI le 26 février et le 2 mars sur des femmes à la Riviera ;
-Reprise et amplification sans vérification préalable de fausses informations diffusées par des agences de presse internationale relatives à une prétendue utilisation par les FDS d’armes lourdes sur des femmes et sur un marché à Abobo ;
-Fausses déclarations en douane : des produits alimentaires sont déclarés en lieu et place de matériels militaires et de pièces détachées d’hélicoptères ;
-Refus de secourir des policiers blessés après avoir encadré une attaque à la roquette des FAFN au carrefour de la mairie d’Abobo le 12 janvier ;
-Commande de matériels de guerre début mars, en pleine crise civile ;
-Relève normale des troupes onusiennes pendant la période électorale : des soldats étaient remplacés par des commandos au lieu des policiers pour gérer les problèmes de troubles à l’ordre public qui s’annonçaient ;
-Patrouilles journalières dans le district d’Abidjan avec des chars amphibies en lieu et place de camions de transport de troupes ou de véhicules blindés ;
-Assassinat d’un policier au quartier Kennedy de Daloa le 25 février ;
-Bombardement de la résidence du président de la République de Côte d’Ivoire, des camps militaires d’Abidjan et du palais présidentiel du 4 au 11 avril 2011
La responsabilité de l’ONUCI dans l’escalade de la crise ivoirienne est sans conteste. L’ONUCI a suscité la crise en outrepassant son mandat de certificateur du processus électoral. Elle a apporté le soutien de la communauté internationale aux rebelles ivoiriens qui se sont livrés à des exactions de tous ordres durant la crise.
En ce qui concerne la force d’appui de l’ONUCI, la Licorne, elle a été un acteur déterminant dans le dénouement du conflit et pour cause :
-Le 3 avril 2011, à 17h, des soldats français transportés par trente chars et 14 véhicules blindés ont pris possession du tarmac et de la tour de contrôle de l’aéroport international Félix Houphouët-Boigny de Port-Bouët.
Les soldats français ont désarmé les gendarmes ivoiriens qui assuraient la sécurité de la plate-forme aéroportuaire, ont chassé les agents de la société de sécurité privée sous contrat avec Aeria, et fait prisonniers tous les aiguilleurs du ciel, en gardant avec eux une seule opératrice de guidage (prise en otage pour intervenir en cas de blocage).
-Dans la nuit du 3 au 4 avril 2011, près de 300 légionnaires français ont débarqué sur la piste de l’aéroport Houphouët Boigny, des chiens de guerre, para commando et barbouzes. Ces soldats français étaient-ils venus exécuter un mandat de l’ONU en Côte d’Ivoire ? Sont-ils venus pour la relève d’un bataillon sur les 1650 soldats du contingent français autorisés par le Conseil de Sécurité de l’ONU ?
Pour mémoire, la relève normale du contingent français ayant eu lieu début mars, la prochaine était attendue quatre mois après, c’est-à-dire début juillet.
En réalité, les 300 légionnaires français sont arrivés en Côte d’Ivoire sans l’aval du Conseil de Sécurité de l’ONU. Il en est de même des hélicoptères «apache et tigre» qui ont été déployés en Côte d’Ivoire sans l’autorisation de l’ONU.
La correspondance de Ban Ki-moon au président français est venue après et ne compense pas une délibération du Conseil de Sécurité de l’ONU nécessaire pour augmenter le nombre de soldats sur un théâtre d’opération.
Un rapport de l’ONUCI, affirme que c’est à partir de l’attaque des positions des FAFN par les FDS le 23 février 2011 à Bounta (région ouest) que la guerre a repris en Côte d’Ivoire. C’est une accusation très grave.
L’ONUCI aurait donc écrit dans un de ses nombreux rapports dont certains se sont avérés par la suite faux, que les FDS ont violé le cessez-le-feu le 23 février 2011 à Bounta. Questions :
L’ONUCI ayant constaté la violation du cessez-le-feu par les FDS, l’a-t-elle dénoncée ? Ou, s’est-elle contentée de la consigner dans un rapport confidentiel pour justifier le moment opportun, une contre-attaque de la coalition mondiale contre les FDS ? Si l’ONUCI avait noté une violation du cessez-le-feu dont elle avait la responsabilité le 23 février 2011, l’a-t-elle signifiée aux parties ?
N’était-ce pas là une occasion ou une raison valable pour saisir le secrétariat général des Nations-Unies avec la célérité qu’on lui connaît dans la crise ivoirienne ? Y a-t-il eu une déclaration présidentielle du Conseil de Sécurité réuni en session extraordinaire condamnant le gouvernement du Président Gbagbo et lui demandant de reprendre ses positions initiales ?
Si l’ONUCI avait joué son rôle primordial, objet de sa présence en Côte d’Ivoire, il n’y aurait jamais eu de conflit armé en Côte d’Ivoire en dehors des soubresauts constatés autour du scrutin dans la première phase.
Philippe Traoré