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Politique Publié le vendredi 22 juillet 2011 | Nord-Sud

Forces républicaines de Côte d’Ivoire : La professionnalisation de l’armée engagée

L’armée désarticulée dont il hérite à la fin de la crise post-électorale doit changer de visage et de mentalité, a instruit, hier, le président de la République Alassane Ouattara. Il a donné sa « vision » d’une armée unie et unique à l’état-major général des forces ivoiriennes.


Soumaïla Bakayoko est aux ordres. Il l’a à nouveau traduit, hier, au président de la République, chef suprême des Armées. « Général de division, Bakayoko Soumaïla, chef d’état-major général des Forces républicaines de Côte d’Ivoire. A vos ordres, Monsieur le président de la République !», s’est-il soumis à Alassane Ouattara à la ‘’Salle des Pas perdus‘’ du Palais présidentiel, au Plateau. Le faisant, l’officier général rendait ainsi les honneurs militaires dus aux rangs de sa hiérarchie. Comme lui, des chefs de corps et des chefs de commandements se sont inclinés devant l’autorité. C’était juste après le « message du chef de l’Etat » aux Forces républicaines de Côte d’Ivoire. Par leurs saluts respectifs, ils prennent l’engagement de respecter à la lettre les orientations dictées par le chef. En gros, ce dernier aspire à diriger une armée professionnelle. Il dit qu’il ne veut plus d’une armée divisée. Il ne veut plus d’une force partagée entre la politique et la fonction régalienne qui est la défense et la sécurisation de la nation. De même, le président veut voir émerger une équipe au sein de laquelle on ne peut faire la distinction entre Ivoiriens du Nord et Ivoiriens du Sud. En un mot comme en mille, l’armée ivoirienne doit redorer son blason, par la renaissance qu’il dit espérer d’elle. Le ton est donc donné, reste que les hommes en treillis le suivent. Pour ce faire, ils devront s’engager dans les sillons qu’a tracés le chef. Ces voies directives ne sont autres que la stricte observation de la discipline, de la solidarité, de la soumission, de l’exécution des ordres, de la distinction des autorités les unes des autres et de la protection des populations et de leurs biens. Désormais, l’armée ne doit plus se mêler de la vie civile des populations, a balisé Alassane Ouattara. Qui estime que les conflits fonciers, les conflits de ménages et autres affaires administratives ne sont pas du ressort de la grande muette. Que les tâches qui incombent aux forces paramilitaires leur reviennent, a-t-il insisté, prévenant vertement que tout manquement ne restera pas impuni. Mais s’il devait l’être, les responsables de troupes seraient les premiers à payer le prix des erreurs de leurs hommes. Un militaire averti en vaut plusieurs, pourrait paraphraser l’adage. Soumaïla Bakayoko en fait sien, lui qui dit être prêt à assumer la confiance que le président de la République place en lui, en lui demandant de rétablir l’ordre au sein de la grande muette. « Nous venons de recevoir la vision du chef de l’Etat, chef suprême des armées. Nous voyons ce qu’il veut comme armée pour la Côte d’Ivoire, avec des objectifs bien précis. Nous allons traduire cette vision en plan d’actions pour donner des ordres à nos subordonnés, afin que chacun d’entre eux travaille dans cet esprit », s’est-il engagé. Sa détermination ainsi affichée doit à terme donner corps à l’armée que se projette le président. « Notre armée devra être un puissant instrument de cohésion nationale en servant d’école pratique de civisme, de tolérance, de transparence et d’initiation à la citoyenneté et à l’intégration nationale. Elle devra également être un espace de compétences, de professionnalisme où la mission devra être prioritaire, le service et le respect du citoyen devront prévaloir sur les intérêts particuliers », a-t-il résumé. D’ores et déjà, tous les hommes en tenues qui resteront longtemps éloignés, et cela volontairement, de l’exécution de ces directives pourront dire adieu à leurs corporations respectives. C’est d’emblée le cas des déserteurs. Ces soldats qui ont quitté les rangs à la faveur de la crise post-électorale et qui sont en rupture de ban avec les Frci sont sommés de revenir avant la fin de ce mois.


Bidi Ignace
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