Poursuites judiciaires / Alphonse Soro (Apc) : « La place de Yao N`Dré est à Bouna »

Plusieurs centaines de personnes identifiées comme des victimes de la crise post-électorale, ont répondu vendredi 22 juillet 2011 à l'appel d'Alphonse Soro, président de l'Alliance pour le changement (Apc), pour reclamer la démission de Paul Yao N'Dré, président du Conseil constitutionnel. Massées devant le siège de cette institution à Cocody, ces personnes arboraient des tee-shirts à l'effigie de l'Apc, avec comme inscription sur le dos, « justice pour les victimes ». Elles portaient également des banderoles où on pouvait lire « Yao N'Dré, responsable de la crise post-électorale qui a fait plus de 3000 morts », sans oublier des chants hostiles au président du Conseil constitutionnel, du genre « Yao N'Dré démissionne », « Au revoir, au revoir Yao N'Dré ». Une atmosphère surchauffée, sous l'oeil vigilant d'un détachement de policiers qui veillaient à empêcher tout débordement. Arrivé à 10h40, Alphonse Soro est reçu, mais après de chaudes discussions entre sa délégation et les gardiens du siège du Conseil constitutionnel. Quand le leader de l'Apc sort après une trentaine de minutes d'audience, il lance: « Lorsque Yao N'Dré a appris par les journaux que nous allons venir le chercher, il a pris l'avion et a fui le pays, parce qu'il a peur. Mais qu'il soit là-bas ou pas, nous sommes prêts à faire ce qu'il faut pour la justice. A partir d'aujourd'hui, Yao N'Dré ne rentrera plus jamais dans ce bureau. Sa place se trouve à Bouna », a-t-il dit, sous des applaudissements et des cris de joie. Alphonse Soro dit ne pas comprendre en effet qu'au moment où des militaires sont poursuivis, où Laurent Gbagbo est poursuivi, Yao N'Dré est libre de tout mouvement, alors que selon lui, « il a fait tuer des milliers d'Ivoiriens ». « Nous disons au ministre de la Justice qu'il a oublié quelqu'un. Il faut que le ministre Ahoussou sache que Yao N'Dré doit être inscrit sur la liste des personnes à juger. A n'importe quel moment où j'apprendrai que Yao N'Dré est là, nous viendrons le chercher », a-t-il insisté, assurant que lui et ses militants veilleront à ce que le président du Conseil constitutionnel n'ait plus accès à son bureau.

H. ZIAO

Photo: Alphonse – Conseil
Légende: Le leader de l'Apc livrant son message face au siège du Conseil constitutionnel