Le commandant de la garde républicaine (GR), le lieutenant-colonel Kouao Amichia Edouard a rendu visite au cheikh Boikary Fofana, président du Conseil supérieur des imams (Cosim) et guide de la communauté musulmane. L’officier est allé se présenter à lui et demander pardon à la communauté musulmane pour tout ce qu’elle a pu subir pendant la crise post-électorale. Certainement touché par cette marque d’humilité, le cheikh en a parlé, jeudi, aux fidèles musulmans, lors du lancement officiel du Hadj 2011. Joint au téléphone, un proche du lieutenant-colonel, également commandant du Palais présidentiel, confie que le chef religieux en accueillant ce dernier, s‘est enquis de la santé de la GR. « Comment va la garde républicaine ?», a-t-il demandé à son visiteur. Lequel qui l’a tout de suite rassuré que ses troupes se portaient bien. Pour les militaires, l’attention du guide traduit son intérêt pour l’ambiance qui prévaut en leur sein après la guerre. Ils pensent aussi, dit notre source, que le cheikh a donné l’impression qu’ils viendraient vers lui, à l’idée que le rôle de certains hommes en treillis a eu un impact négatif sur les religieux. La visite du lieutenant-colonel, est une « logique » que suit ce dernier depuis le 28 mai, selon notre source. A cette date, rappelle-t-elle, le patron de la GR avait profité d’une cérémonie-hommage au président Alassane Ouattara, à Treichville, pour s’incliner devant la mémoire des victimes de la guerre. C’est donc un « mea-culpa de la GR » qui s’adresse à toutes les couches sociales, précise le militaire. Il ajoute même qu’après avoir rencontré les évangéliques, le lieutenant-colonel a sollicité dans ce sens une audience avec l’archevêque Jean Pierre Kutwa de l’église catholique. Notons que pendant la crise post-électorale, les lieux de culte ont subi la furia des combattants dont les militaires de la garde républicaine. Des mosquées, des églises ont été profanées par ces hommes en armes qui ont parfois enlevé des fidèles retrouvés morts plus tard. Aux noms de tous ceux-là, le patron de la Gr et les religieux ont élevé des prières et demandé aux fidèles de pardonner le mal qui leur a été fait.
B. I.
B. I.