Le Front populaire ivoirien a décidé de (re) faire de la politique. Pour aller aux législatives et aux autres élections locales, il réclame la recomposition de la Commission électorale indépendante (Cei). Et, pas dans le détail ! Le parti de Laurent Gbagbo veut du 50/50 entre la majorité présidentielle, la coalition qui a soutenu la candidature de l’ex-chef d’Etat, et le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratique et la paix (Rhdp). Soit quinze membres sur les trente que compte l’institution dirigée par Youssouf Bakayoko. Cette proposition de l’ex-parti au pouvoir intervient dans un contexte où sa posture ne lui permet pas de faire une telle surenchère. Le Fpi vient de perdre le pouvoir et Lmp est en pleine déflagration. Plusieurs formations politiques qui en étaient membres et qui siégeaient à la Cei sont en instance de prendre leur indépendance. Le Fpi ne peut donc pas, sur la base du passé, demander une recomposition de la Cei avec Lmp comme partie prenante. De quelle Lmp s’agit-il, serait-on tenté d’interroger ? En sus, la composition de la Cei a été définie lors de l’Accord de Linas Marcoussis. Et, confirmée par l’Accord politique de Ouagadougou (Apo). Pour la remettre en cause, une rencontre réunissant les signataires, ou du moins leurs représentants, s’impose. Une audience avec l’un des signataires, fut-il de poids, ne saurait suffire pour cela. Le Fpi, conscient qu’il n’est pas prêt pour la bataille des élections locales, aurait-il décidé de louvoyer ? C’en a tout l’air car cette exigence est loin d’être réaliste. En effet, avec le gel des avoirs de plusieurs de leurs cadres, les frontistes partent handicapés dans la campagne. Les élections coûtent cher. Et, les choses deviennent encore plus compliquées avec les moyens de l’Etat qui se sont éloignés.
Bamba K. Inza
Bamba K. Inza