Elle court, elle court, la rumeur. Il ne se passe pratiquement pas de jours sans qu’elle annonce une déstabilisation du pays à partir des pays voisins ou frontaliers de la Côte d’Ivoire. Des pays où ont trouvé refuge beaucoup de militaires, miliciens et autres jeunes patriotes partisans du président déchu. De fait, ces informations sont motivées par les personnes citées plus haut dont la plupart se répandent dans la presse nationale ou internationale. Très exactement comme un certain Touré Moussa Zeguen qui soutient, dans les colonnes de l’Hebdomadaire panafricain, Jeune Afrique avoir crée une «coalition internationale pour la libération de la Côte d’Ivoire (Cilci) qui regroupe d’anciens chefs de milices tel Pasteur Gammi, du Mouvement ivoirien pour la libération de l’ouest de la Côte d’Ivoire (Miloci), et des leaders de la galaxie patriotique comme Youssouf Fofana, président de la Voix du Nord. Mais il affirme que son mouvement n’a pas pour vocation de fomenter des coups d’État». En réalité, ce chef milicien ne pouvait pas dire autre chose. Car, ce n’est un secret pour personne que ‘’l’armée de Gbagbo’’ a été battue pendant la crise postélectorale. En dépit des mercenaires qu’il a recrutés rubis sur ongle par milliers et de l’achat d’armes à hauteur, selon certaines sources, de plus de 800 milliards, il n’a pas gagné la guerre dont il rêvait. Certes ses miliciens, jeunes patriotes et certains soldats ont tué et procédé à de nombreuses violations des droits les plus élémentaires de l’Homme, mais en fin de compte, il a perdu la bataille militaire après avoir perdu dans les urnes. Sans sous-estimer quoi que ce soit encore moins les capacités de nuisance de deux pelés et trois tondus qui rêvent encore de guerre, on peut se poser la question de savoir ce que peuvent bien faire ceux qui veulent une autre guerre et qui sont cachés dans certains pays africains. En outre, le président de la République qui connaît l’importance du bon voisinage ne ménage aucun effort pour vivre en bonne intelligence avec ses voisins plus ou moins immédiats. C’est d’ailleurs pourquoi il a pris une part très active au sommet des chefs d’état et de gouvernement de l’Union du Fleuve Mano, qui s’est tenu à Monrovia au Libéria du 15 au 16 juillet dernier. En plus des conclusions dudit sommet qui verrouillent les frontières, le chef de l’Etat et le ministre de la Défense, Paul Koffi Koffi ont affiché leur volonté d’éradiquer toute velléité de déstabilisation du pays: «(…) Nous sommes encouragés dans cette démarche par des soutiens multiformes de la communauté internationale et des pays amis. C’est en collaborant étroitement que nos gouvernements parviendront à juguler toute forme d’insécurité tant à l’intérieur et à l’extérieur de nos frontières. (…)» avait fait savoir le numéro un ivoirien. « (…) Il y aura un déploiement des forces tout au long des frontières avec des passages bien précis. Nous ne pouvons pas rentrer dans les détails, mais nous allons mettre en place un dispositif de contrôle transfrontalier avec l’appui des différentes forces onusiennes. A ce stade, c’est ce que je peux dire, je ne eux rentre dans les détails, il s’agit d’informations secret-défense. Ce dispositif passe par un déploiement des hommes et la constitution des casernes. Au niveau de l’ONUCI, il y a la mise en place d’une dizaine de casernes dans la région. Tout cela est destiné à contrôler les frontières et à rassurer les populations (…) », avait renchérit Koffi Koffi Paul. Mais la cerise sur le gâteau de l’assurance donnée aux populations et aux investisseurs est la déclaration du représentant spécial du secrétaire général de l’ONU en Côte d’Ivoire, Y.J. Choi à la tribune du Conseil de sécurité le lundi 18 juillet dernier. Faisant le point sur la situation sécuritaire de la Côte d’Ivoire, le premier responsable de l’ONUCI a noté que «dans l’ensemble, les anciens éléments pro-Gbagbo et leurs soutiens ne devraient pas représenter un défi de taille pour l’ordre public.»
Yves-M. ABIET
Yves-M. ABIET