Quels enjeux représenteront les prochaines législatives qui se tiendront sans le Front populaire ivoirien et la machine Lmp qui ont assuré la victoire de Laurent Gbagbo à la présidentielle ? La réponse se trouve dans la dérive dictatoriale de
Ouattara. Le drame de celui qui ment aux autres, est qu’il commence à se mentir à
lui-même. Pour se donner bonne conscience, en se convainquant que la grossièreté
de sa manœuvre échappera à l’opinion. Le régime en place se propose d’organiser
bientôt «les élections » législatives, pour désigner «les députés » qui représenteront «le
peuple » à l’Assemblée nationale pour les cinq années à venir. Mais peut-on vraiment
parler «d’élections » dans un pays encore meurtri par les atrocités d’une guerre que la
France et ses alliés ont infligée à la Côte d’Ivoire, pour installer par la force un homme
qui ne cache plus ses tendances à la dictature ? Si l’on ne vivait pas le drame que la
Côte d’Ivoire connaît aujourd’hui, l’on dirait que ces termes, qui paraissent abusifs aux
observateurs de bonne foi, sont justes bons pour amuser la galerie du Rhdp. Pour titrer
inutilement dans les médias qui ont besoin de «sujets d’actualité ». Comme si des «
élections », de vraies élections, étaient d’ « actualité ». Passons outre les emplois impropres
de ces mots, pour faire remarquer que les dictateurs n’aiment pas se regarder dans un
miroir. Parce que la glace leur renvoie impitoyablement leur vraie image. Celle de ceux
qui font régner la terreur pour piétiner les libertés du peuple. On comprend donc que
le régime Ouattara soit lui-aussi, tenté d’employer le noble terme d’ « élection ». Mais
quels enjeux représenteront les prochaines législatives qui se tiendront sans le Front
populaire ivoirien et la machine Lmp qui ont assuré la victoire de Laurent Gbagbo à la
présidentielle ? Le président Laurent Gbagbo et ses proches sont toujours détenus et
humiliés dans les camps de concentration au Nord du pays, devenu le nouveau « camp
Boiro » ivoirien.
Un déguisement mal ajusté
Les cadres et militants Lmp qui ne sont pas en exil ou derrière les barreaux sont
quotidiennement sous la menace des armes des ex-rebelles rebaptisés Frci pour présenter
bien. Et, alors que le pouvoir manœuvre férocement pour casser, voire dissoudre le Fpi,
la France prépare encore un coup de force électoral, pour assurer la victoire du Rhdp aux
prochaines législatives. A vrai dire, les efforts du Rhdp pour « gagner » les prochaines
législatives nous paraissent tout simplement ridicules dans un contexte où toute
l’opposition a été muselée, emprisonnée et contrainte à l’exil. Les houphouëtistes au
pouvoir ont –ils besoin d’enfoncer une porte déjà ouverte ? De sortir des armes là où il
n’y plus d’adversaires « en face » ? Ouattara et ses alliés peuvent employer des termes
inappropriés pour se donner bonne conscience. Car il est bon de se présenter comme «
démocrate » aux yeux de « l’opinion internationale ». Cette communauté internationale qui
se tait aujourd’hui sur les visées dictatoriales du nouveau locataire du palais n’avait-elle pas
en son temps, demandé à cor et à cri des élections « ouvertes à tous » ? Le président
Laurent Gbagbo n’a-t-il pas ouvert, de façon exceptionnelle, la présidentielle à Ouattara et
à Bédié? Hélas, «élections démocratiques» sont des mots qui sonnent faux dans la bouche
des tenants actuels du pouvoir. Car ils ne servent en réalité qu’à cacher la dictature dans
un déguisement mal ajusté. Mais on ne s’improvise pas démocrate, après avoir été porté
au pouvoir par la France, à la suite d’un coup d’Etat. On ne change pas de couleur aussi
facilement, après avoir armé des « forces pro Ouattara » pour conquérir le pouvoir par le
fusil. En fait, on est « démocrate » comme Laurent Gbagbo dont le peuple exige la
libération, ou on est « ce qu’on est ». Et l’histoire de Ouattara se confond si bien à celle
des ex-rebelles dits ensuite Forces nouvelles puis « Forces pro Ouattara » ou enfin Frci.
Voilà la véritable image du pouvoir actuel. En fait, il n’y aura pas d’élections législatives
sous Ouattara en Côte d’Ivoire. Le Rhdp ne fera que se partager un autre gâteau, celui des
postes de députés à l’Assemblée nationale, en l’absence du Front populaire ivoirien et de
La majorité présidentielle. Le régime en place, en l’état actuel des choses, n’a vraiment pas
besoin d’organier cette comédie, cette parodie de scrutin. Les armes que les Frci tiennent
devraient suffire à son bonheur. Pourquoi Ouattara ne nommerait-il pas désormais les
députés, en mettant de côté la constitution ? Ce ne serait pas une première…Cela nous
éviterait, par ces temps où l’Etat de Côte d’Ivoire n’a plus d’argent pour payer ses
fonctionnaires, de gaspiller inutilement les précieuses aides étrangères qui assurent la
survie du régime, simplement pour faire du théâtre.
Antidémocrates en quête de légitimité
Mais il se trouve que pour «l’image à l’extérieur », il est indispensable d’être «bien vu».
Surtout qu’on est arrivé aux affaires par les armes. Et qu’on ne jouit d’aucune légitimité
face à un adversaire qui a gagné en réalité les élections, et qui, même en prison reste
l’homme politique le plus populaire du pays. Ouattara sait que son parti, le Rdr ne
constituerait qu’un un hors-d’œuvre pour le Fpi au cours d’un scrutin législative
véritablement démocratique. Du menu fretin pour Lmp. Même face à un Pdci qui ne sert
plus aujourd’hui que de faire –valoir, Ouattara aurait certainement du grain à moudre. Il
faut donc écarter le Fpi pour s’appuyer ensuite sur Bédié, le marchepied de service.
Comme à l’accoutumée. Les putschistes et les antidémocrates qui peuplent les lieux n’ont
pas la culture de la démocratie. Le régime Ouattara s’est dessiné dans les coups d’Etat et
la rébellion. «Sa vocation », ce sont les armes. Et le mentor du Rdr se serait bien passé
d’élections législatives, municipales et générales. Mais les dictateurs qui se refusent,
souffrent d’un déficit de légitimité qui les gêne. Car leur présence évoque partout les
armes. Aussi des élections législatives constitueraient-elles vraisemblablement un début de
lessive pour un régime issu d’une rébellion qui doit tout à l’armée française. Il y a aussi
l’image de la France. « Pays de longue démocratie, des libertés et des Droits de
l’Homme », mais en réalité pays des complots et des coups d’Etat en Afrique. Que dira-t-
on de Paris si l’Elysée continue d’employer de représentants locaux qui ont réclamé
tambour battant l’élection présidentielle à Laurent Gbagbo mais qui, à leur tour, refusent
d’organiser les élections générales ? «La solution » sera de monter un semblant de vote,
pour avoir le droit de parler de démocratie. Tel est le scénario pitoyable que Sarkozy et
Ouattara vont mettre en place, pour renforcer une dictature dont la mission est de
favoriser la recolonisation de la Côte d’Ivoire par la France.
K. Kouassi Maurice
Ouattara. Le drame de celui qui ment aux autres, est qu’il commence à se mentir à
lui-même. Pour se donner bonne conscience, en se convainquant que la grossièreté
de sa manœuvre échappera à l’opinion. Le régime en place se propose d’organiser
bientôt «les élections » législatives, pour désigner «les députés » qui représenteront «le
peuple » à l’Assemblée nationale pour les cinq années à venir. Mais peut-on vraiment
parler «d’élections » dans un pays encore meurtri par les atrocités d’une guerre que la
France et ses alliés ont infligée à la Côte d’Ivoire, pour installer par la force un homme
qui ne cache plus ses tendances à la dictature ? Si l’on ne vivait pas le drame que la
Côte d’Ivoire connaît aujourd’hui, l’on dirait que ces termes, qui paraissent abusifs aux
observateurs de bonne foi, sont justes bons pour amuser la galerie du Rhdp. Pour titrer
inutilement dans les médias qui ont besoin de «sujets d’actualité ». Comme si des «
élections », de vraies élections, étaient d’ « actualité ». Passons outre les emplois impropres
de ces mots, pour faire remarquer que les dictateurs n’aiment pas se regarder dans un
miroir. Parce que la glace leur renvoie impitoyablement leur vraie image. Celle de ceux
qui font régner la terreur pour piétiner les libertés du peuple. On comprend donc que
le régime Ouattara soit lui-aussi, tenté d’employer le noble terme d’ « élection ». Mais
quels enjeux représenteront les prochaines législatives qui se tiendront sans le Front
populaire ivoirien et la machine Lmp qui ont assuré la victoire de Laurent Gbagbo à la
présidentielle ? Le président Laurent Gbagbo et ses proches sont toujours détenus et
humiliés dans les camps de concentration au Nord du pays, devenu le nouveau « camp
Boiro » ivoirien.
Un déguisement mal ajusté
Les cadres et militants Lmp qui ne sont pas en exil ou derrière les barreaux sont
quotidiennement sous la menace des armes des ex-rebelles rebaptisés Frci pour présenter
bien. Et, alors que le pouvoir manœuvre férocement pour casser, voire dissoudre le Fpi,
la France prépare encore un coup de force électoral, pour assurer la victoire du Rhdp aux
prochaines législatives. A vrai dire, les efforts du Rhdp pour « gagner » les prochaines
législatives nous paraissent tout simplement ridicules dans un contexte où toute
l’opposition a été muselée, emprisonnée et contrainte à l’exil. Les houphouëtistes au
pouvoir ont –ils besoin d’enfoncer une porte déjà ouverte ? De sortir des armes là où il
n’y plus d’adversaires « en face » ? Ouattara et ses alliés peuvent employer des termes
inappropriés pour se donner bonne conscience. Car il est bon de se présenter comme «
démocrate » aux yeux de « l’opinion internationale ». Cette communauté internationale qui
se tait aujourd’hui sur les visées dictatoriales du nouveau locataire du palais n’avait-elle pas
en son temps, demandé à cor et à cri des élections « ouvertes à tous » ? Le président
Laurent Gbagbo n’a-t-il pas ouvert, de façon exceptionnelle, la présidentielle à Ouattara et
à Bédié? Hélas, «élections démocratiques» sont des mots qui sonnent faux dans la bouche
des tenants actuels du pouvoir. Car ils ne servent en réalité qu’à cacher la dictature dans
un déguisement mal ajusté. Mais on ne s’improvise pas démocrate, après avoir été porté
au pouvoir par la France, à la suite d’un coup d’Etat. On ne change pas de couleur aussi
facilement, après avoir armé des « forces pro Ouattara » pour conquérir le pouvoir par le
fusil. En fait, on est « démocrate » comme Laurent Gbagbo dont le peuple exige la
libération, ou on est « ce qu’on est ». Et l’histoire de Ouattara se confond si bien à celle
des ex-rebelles dits ensuite Forces nouvelles puis « Forces pro Ouattara » ou enfin Frci.
Voilà la véritable image du pouvoir actuel. En fait, il n’y aura pas d’élections législatives
sous Ouattara en Côte d’Ivoire. Le Rhdp ne fera que se partager un autre gâteau, celui des
postes de députés à l’Assemblée nationale, en l’absence du Front populaire ivoirien et de
La majorité présidentielle. Le régime en place, en l’état actuel des choses, n’a vraiment pas
besoin d’organier cette comédie, cette parodie de scrutin. Les armes que les Frci tiennent
devraient suffire à son bonheur. Pourquoi Ouattara ne nommerait-il pas désormais les
députés, en mettant de côté la constitution ? Ce ne serait pas une première…Cela nous
éviterait, par ces temps où l’Etat de Côte d’Ivoire n’a plus d’argent pour payer ses
fonctionnaires, de gaspiller inutilement les précieuses aides étrangères qui assurent la
survie du régime, simplement pour faire du théâtre.
Antidémocrates en quête de légitimité
Mais il se trouve que pour «l’image à l’extérieur », il est indispensable d’être «bien vu».
Surtout qu’on est arrivé aux affaires par les armes. Et qu’on ne jouit d’aucune légitimité
face à un adversaire qui a gagné en réalité les élections, et qui, même en prison reste
l’homme politique le plus populaire du pays. Ouattara sait que son parti, le Rdr ne
constituerait qu’un un hors-d’œuvre pour le Fpi au cours d’un scrutin législative
véritablement démocratique. Du menu fretin pour Lmp. Même face à un Pdci qui ne sert
plus aujourd’hui que de faire –valoir, Ouattara aurait certainement du grain à moudre. Il
faut donc écarter le Fpi pour s’appuyer ensuite sur Bédié, le marchepied de service.
Comme à l’accoutumée. Les putschistes et les antidémocrates qui peuplent les lieux n’ont
pas la culture de la démocratie. Le régime Ouattara s’est dessiné dans les coups d’Etat et
la rébellion. «Sa vocation », ce sont les armes. Et le mentor du Rdr se serait bien passé
d’élections législatives, municipales et générales. Mais les dictateurs qui se refusent,
souffrent d’un déficit de légitimité qui les gêne. Car leur présence évoque partout les
armes. Aussi des élections législatives constitueraient-elles vraisemblablement un début de
lessive pour un régime issu d’une rébellion qui doit tout à l’armée française. Il y a aussi
l’image de la France. « Pays de longue démocratie, des libertés et des Droits de
l’Homme », mais en réalité pays des complots et des coups d’Etat en Afrique. Que dira-t-
on de Paris si l’Elysée continue d’employer de représentants locaux qui ont réclamé
tambour battant l’élection présidentielle à Laurent Gbagbo mais qui, à leur tour, refusent
d’organiser les élections générales ? «La solution » sera de monter un semblant de vote,
pour avoir le droit de parler de démocratie. Tel est le scénario pitoyable que Sarkozy et
Ouattara vont mettre en place, pour renforcer une dictature dont la mission est de
favoriser la recolonisation de la Côte d’Ivoire par la France.
K. Kouassi Maurice