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Politique Publié le mercredi 27 juillet 2011 | Nord-Sud

Silué Kagnon Augustin, député Pdci de Napié : «Les législatives seront très difficiles pour notre parti»

Silué Kagnon Augustin, député de Napié, membre du directoire régional du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix de la région des savanes, parle de la vie de son parti, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire, à l’approche des élections législatives.


Etes-vous d’avis que depuis la mort du député Kassoum Coulibaly, le Pdci-Rda est en léthargie dans la région des savanes ?

Je n’épouse pas cette expression avec vous pour dire que le parti est en léthargie après le décès de Kassoum Coulibaly. Mais je voudrais dire que dans la région des savanes, le Pdci a pris un coup. Dans la mesure où depuis l’année 1995, tous les maires ont été élus sous la bannière du Rdr. Ce qui a rendu la tâche très difficile au Pdci dans le grand Nord. Précisément dans la région des Savanes. Le président Kassoum était une figure emblématique. Au service du Pdci-Rda, il a régné sur la région avec ses petits frères que nous sommes. Il lui faut un catalyseur au parti.
Certains pensent justement que ce catalyseur, c’est vous.

Dire que je suis le catalyseur c’est un honneur qu’on me fait. A Korhogo, depuis le décès du député Kassoum, nous travaillons en équipe pour satisfaire nos militants et la population. Il n’était pas question pour nous d’aller en rang dispersé. Au départ, cela s’avérait très difficile. Mais que ce soit les députés, les délégués, bref, les membres influents du parti, nous nous sommes rendus compte qu’il fallait rapidement se ressaisir. Et c’est ce qui a permis au parti de tenir le cap. En son temps, certains ont pensé que le Pdci-Rda allait disparaître. C’est justement pour cela qu’il nous faut un point d’appui afin que le parti se retrouve véritablement. Nous faisons tout ce qui est humainement possible pour que le parti survive. Beaucoup reste à faire sur le terrain. La région des Savanes a véritablement besoin de ses cadres. C’était déjà difficile au temps du président Kassoum ; beaucoup de nos cadres avaient déserté les rangs du Pdci pour d’autres partis. Avec ces départs, le parti s’est remis en question. Bientôt, il va rebondir sur le terrain.

Avez-vous fait appel à certains parmi ceux qui sont partis ?

Nous n’allons pas vous dire ce que nous sommes en train de faire dans un premier temps. Nous faisons un travaill de ratissage. Mais patientez jusqu’aux prochaines consultations électorales. Vous vous rendrez compte que le Pdci ne dort pas sur ses deux oreilles.

Justement, comment le Pdci-Rda prépare-t-il les législatives ?

Ces législatives seront très difficiles pour notre parti. Surtout au Nord où le Rdr a fait une grande percée. En occupant tout le terrain. Ce qui rend difficile le travail. Mais nous nous sommes dit, par rapport à cette percée, que les populations avaient soif d’une personne physique et morale. Et cette personne c’est le président Alassane Ouattara. Ceux qui incarnent cette personne morale c'est-à-dire le Rdr, auront en face d’eux les cadres du Pdci. Nous travaillerons d’égal à égal. Puisque nous avons le même parti, le Rhdp. Vous allez comprendre qu’il y a des cadres du Pdci que les populations préfèrent.

Les nombreuses rencontres avec la jeunesse de votre département cachent-elles quelque chose?

L’écrivain Bernousé disait que la jeunesse est la température de la société. Lorsqu’elle a froid, les vieux craquent des dents. Une jeunesse mal entretenue est vouée à l’échec. Et c’est un avenir hypothéqué. Car elle est désorientée, déboussolée, désœuvrée et désargentée par la faute du pouvoir Fpi, qui l’a embrigadée. En tant qu’aînés de cette jeunesse, nous avons le devoir de la soutenir, de lui trouver de l’emploi et de l’éduquer. Mais également le devoir de mettre tous ceux qui sont en quête d’emploi à des postes qu’ils méritent. C’est pour cela que nous avons ces échanges avec eux. Afin qu’ils puissent véritablement se prendre en charge. Voilà le rôle des pouvoirs publics. La politique du président doit s’appuyer davantage sur la jeunesse et les femmes. Car ces deux groupes constituent pour nous le fer de lance de toute action de développement.

Êtes-vous pour ou contre les candidatures au sein du Rhdp pour les législatives?

La question est à l’étude. En ce qui me concerne je pense que le président Bédié a accepté de soutenir son petit frère le président Ouattara, avec le report des voix. Dans la mesure où ils ont tout abandonné et sont restés ensemble au Golf hôtel pendant longtemps, rien que pour obtenir des résultats, la question ne se pose plus. Il est question d’être ensemble pour mieux travailler. Parce qu’ensemble tout devient possible. Maintenant s’il y a des velléités d’autres personnes qui souhaitent qu’on parte en rang dispersé, on avisera. Mais pour le moment, je suis pour l’union.

Après avoir démissionné du Front populaire ivoirien, Mamadou Koulibaly doit-il le faire aussi au niveau de l’Assemblée nationale?

Le Fpi est un parti politique. L’Assemblée nationale est une institution que le président Mamadou Koulibaly a incarné pendant un moment. Aujourd’hui, elle n’existe que de nom. Vous parlez de démission. La démission se fait d’elle-même. Puisque nous allons partir aux élections bientôt, s’il se fait élire député, il nous trouvera à l’hémicycle. J’espère que je serai réélu. Et ensemble nous allons élire un président. On verra. Pour le moment, je suppose que nous sommes en fin de mandat. L’Assemblée doit être renouvelée. C’est cela notre préoccupation. Démission ou pas, dans tous les cas, elle va se faire seule.

Un jugement sur les 100 premiers jours du président Alassane Ouattara ?

Au regard de la situation de crise unique en son genre que nous avons traversée, la côte d’ivoire a eu beaucoup plus de chance. Sinon elle serait totalement dans l’abîme. En tant qu’enseignant, c’est une note positive. Sur le plan financier, le résultat est très bon. Les dégâts se chiffraient à des centaines de milliards. Les cadres de l’ancienne équipe n’ont rien laissé de l’administration. Si ce n’est la désolation dans tous les secteurs d’activités. Le président Alassane a usé de ses relations internationales pour permettre au pays de se remettre au travail. Trois mois déjà qu’il est installé. Et voilà que le président Alassane et son équipe pilotée par le Premier ministre, Guillaume Soro, ont fait un travail de titan. Je leur tire mon chapeau. Aujourd’hui, Houphouet est en train de renaître. Avec le nouveau président, le pays respire mieux. La normalité s’installe peu à peu. La Côte d’Ivoire reverdit. Les Ivoiriens doivent soutenir sa politique durant son mandat.

Parlant de la réconciliation dans votre région. Avez-vous des contacts avec Issa Malick, directeur national de campagne de Laurent Gbagbo ? Si oui, où se trouve-t-il ?

Je n’ai pas encore de contact avec lui. Et je ne sais pas où il se trouve. Certains l’annoncent au Ghana où sont tant d’autres qui ont quitté le pays.
Quelles sont les actions menées pour le retour de tous ceux qui sont partis?

Je me réjouis de savoir que vous insistez sur l’élément-clé du développement qui est la réconciliation et la paix. Un pays qui est livré à la guerre, son développement est voué à l’échec. Malick est notre frère. Nous n’allons pas le rejeter. On dit chez nous que lorsque ton couteau te blesse, tu ne t’en débarrasses pas. Et si les Ivoiriens entre eux ne sont pas réconciliés, la gestion du pays sera plus difficile. Vous allez beau avoir suffisamment de moyens, il vous sera très difficile d’y parvenir. Raison pour laquelle partout où nous sommes allés, nous avons demandé aux Ivoiriens le pardon. On peut pardonner sans oublier. La Côte d’Ivoire ne peut pas renaître de ses cendres, sans la conjugaison des efforts de chacun. Certes, nous sommes divisés par la politique. Mais nous sommes liés par le même cordon ombilical qui est la famille. Et aucun pouvoir n’est éternel. Encore moins les hommes qui incarnent ce pouvoir. C’est cela notre philosophie.

Malick Coulibaly s’est toujours réclamé du Pdci. Êtes-vous prêt à le recevoir au sein de votre parti ?

Le Pdci est un parti fort. Il ne rejette personne. S’il revenait faire allégeance, on observera, on avisera.


Interview réalisée par Cheick Timité à Korhogo
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