Le Pr Yao-N’Dré alias «Pablo», ancien président du conseil constitutionnel sera dans les jours à venir convoqué par le procureur de la République. Il est poursuivi pour atteinte à la sûreté de l’Etat, attentat ou complot contre l’autorité de l’Etat, constitution de bande armée, direction ou participation à une bande armée, participation à un mouvement insurrectionnel , atteinte à l’ordre public, coalition de fonctionnaires, rébellion, usurpation de fonction, tribalisme et xénophobie. Des faits prévus et punis par les articles 151, 154, 155, 158, 159, 161, 164, 165, 166, 167, 169, 224,258, 305, 199 nouveau et 200 nouveau du code pénal. Après son limogeage, le désormais ancien président du conseil constitutionnel sera auditionné par Simplice Koffi Kouadio, procureur de la République. On se souvient que c’est lui qui a mis le feu aux poudres en prenant fait et cause pour Gbagbo, le mauvais perdant à l’élection présidentielle de novembre 2010. Il avait décidé lors de la conférence de presse animée le jeudi 2 décembre 2010 de rejeter les résultats provisoires proclamés par la Cei et qui donnaient le candidat du Rhdp, Alassane Ouattara, vainqueur. Yao-N’Dré avait déclaré la non proclamation par la Commission électorale indépendante (CEI) des résultats provisoires de la présidentielle ivoirienne dans les délais légaux. Et informer les Ivoiriens que le processus électoral suivait un cours « normal » malgré des « nœuds de discorde » entre des commissaires de la CEI. «Depuis hier, mercredi 1er décembre à minuit, le délai imparti à la CEI est expiré. Nous avons écrit au président de la CEI [Youssouf Bakayoko, ndlr] de bien vouloir nous transmettre les résultats de l’élection présidentielle. Il y a un délai de sept jours pour réclamation et requête qui court à partir de ce jour », avait-il souligné ce jour-là, en faisant référence aux requêtes en annulation de vote déposées devant la CEI et le Conseil constitutionnel par La majorité présidentielle (LMP) qui soutenait Laurent Gbagbo. « Il est bon de préciser les rôles, avait poursuivi Yao-N’Dré. La CEI organise les élections et en proclame les résultats provisoires. Pour cause de divergences portant sur les résultats dans certaines régions, la CEI n’a pas pu donner les résultats provisoires ». Aujourd’hui, l’ex-président du conseil constitutionnel devra répondre de sa responsabilité dans la crise post-électorale dont les soldats loyaux, les mercenaires et les miliciens fidèles à l’ancien régime ont tué au moins 3000 civils et jeté sur la route de l’exil des centaines de milliers d’Ivoiriens réfugiés dans les pays limitrophes ou ailleurs.
Bahi K.
Bahi K.