Dès 6h, hier matin, plus de 400 militaires, des ex-Fds ont pris position au siège de Sophia Immobilier aux II-Plateaux. « Ils ont tout cassé. Ils ont même violenté Touré Hamed Bouah (le président de la structure immobilière) sous la base de fausses informations. On leur a fait croire qu’il y avait une réunion convoquée par l’état-major à Sophia. Arrivés sur les lieux, la situation a dégénéré et il y a eu des préjudices. C’est grâce à des éléments des Frci que le président a été exfiltré puis conduit ici à l’état-major des armées », a raconté à la presse le lieutenant Ouattara Azoumana de la gendarmerie. Des débris de vitres jonchaient encore l’entrée de Sophia vers 16h. Un témoin qui a suivi le film de la séquestration a rapporté que les visiteurs étaient très excités : « ils ont tenté d’étouffer Touré en arrêtant la climatisation de la salle de conférence où il les recevait. L’un d’eux lui a flanqué un coup de poing violent à la tête. Sa chaise lui a été retirée. Il a été contraint de rester debout de 9h à 13h ». Allégations confirmées par le concerné qui, après avoir retrouvé ses esprits au Plateau, a organisé un point-presse. « Il s’agit d’une incompréhension. Je pardonne à mes bourreaux du jour. J’ai rassuré les militaires que leur argent est en lieu sûr. Les fonds pré-comptés sont sous séquestres à la Bfa et au Trésor depuis le 14 juillet. Il s’agit de 13 milliards. Le projet est terminé. Il n’y a plus de résiliation. Il ne reste que la livraison des terrains qui se fera bientôt. Mais ils n’ont pas voulu entendre raison et ils m’ont brutalisé. Finalement, ils m’ont présenté des excuses au Plateau », a expliqué Touré Hamed Bouah. Pendant l’intervention des Frci, quatre manifestants ont été arrêtés, puis conduits à l’état-major où ils ont été entendus par le commissaire Gnézalé Kouamé de la police et le lieutenant Ouattara Azoumana, sous la supervision du colonel Soumahoro Gaoussou. Selon des témoignages recueillis aux alentours du siège, plusieurs personnes identifiées comme des militaires des ex-Fds en tenue civile et sans armes, étaient postées dans les environs tôt le matin. Ils réclamaient, pour les uns, la résiliation de leurs contrats, et, pour les autres, le remboursement de leurs cotisations. Pour eux, après la suppression des “haut les cœurs’’ et de l’argent des baux de leurs salaires, il n’est plus question de subir d’autres prélèvements. Près de 14 000 ex-Fds sont concernées par le projet qui a démarré depuis 2007.
Nesmon De Laure
Nesmon De Laure