La salubrité publique est un vœu cher aux nouvelles autorités. Les villes de l’intérieur pourront-elles relever le défi ? Les difficultés sont multiples.
L’opération ‘’pays propre’’ connaît des fortunes diverses à travers l’étendue du territoire. Plusieurs villes n’ont pas encore pris le train de ce rêve national. Comme à Abidjan, la question de la salubrité a longtemps souffert d’un problème institutionnel à l’intérieur du pays. Avant l’ordonnance N°2007-586 pris par l’ex-chef de l’Etat, Laurent Gbagbo, le 4 octobre 2007, le ramassage des ordures était du ressort des collectivités. Les districts et les mairies se chargeaient de cette tâche contre un appui financier que l’Etat leur reversait au titre d’une partie des taxes municipales. L’ordonnance de Gbagbo leur a tout retiré au profit du ministère de la ville et de la salubrité urbaine, dirigé alors par Mel Eg Théodore. Frustrées, beaucoup de municipalités ont carrément tourné le dos à la salubrité. On se souvient de la bataille que le ministre et les maires se sont livré en son temps par presses interposées. Le conflit s’est même retrouvé sur la table du Premier ministre, Guillaume Soro, qui a dû rencontrer les organisations d’élus locaux pour arrondir les angles. Mais dans les textes, les collectivités sont dessaisies des opérations de précollectes et de collectes d’ordures ménagères. Et puisque le ministère de Mel ne pouvait pas agir partout, notamment dans les villes de l’intérieur, les populations ont été souvent amenées à faire le travail de l’Etat à sa place. Elles continuent de le faire avec les moyens de bord pour se préserver des maladies. A Abengourou, la ville a retrouvé fière allure grâce à une opération de l’Agence nationale de salubrité urbaine(Anasur) rattachée au ministère à charge de la salubrité. Mais elle n’a duré qu’un mois. Les ordures ont recommencé à s’amonceler partout. Dans des villes du centre et du nord comme Bouaké et Korhogo, l’Etat est plus ou moins remplacé par des Ong telles que Care International qui vient d’assainir les décharges de la cité du Poro. C’est aussi cette organisation qui a contribué à faire disparaître le célèbre tas d’immondices baptisé la ‘’19e montagne’’ dans la cité des 18 montagnes. A Bouaké, le maire Fanny Ibrahima précise que l’opération de salubrité en cours dans la capitale de la paix est une initiative locale sans aucun lien avec l’opération lancée à Abidjan et à Yamoussoukro par la ministre de la Salubrité, Anne Oulotto. «Nous attendons qu’elle nous appuie puisqu’elle a promis qu’avant la fête de l’indépendance, elle va rendre propre toutes les villes du pays. Néanmoins, nous espérons que le marché que nous avons signé en son temps avec Clean Bor, va redémarrer pour que nous continuions à rendre la ville de Bouaké propre», souhaite le maire. La nouvelle ministre ne cache pas sa détermination à surmonter toutes les difficultés. Elle aura besoin d’un cadre institutionnel clair et précis et du soutien de tous.
Cissé Sindou
L’opération ‘’pays propre’’ connaît des fortunes diverses à travers l’étendue du territoire. Plusieurs villes n’ont pas encore pris le train de ce rêve national. Comme à Abidjan, la question de la salubrité a longtemps souffert d’un problème institutionnel à l’intérieur du pays. Avant l’ordonnance N°2007-586 pris par l’ex-chef de l’Etat, Laurent Gbagbo, le 4 octobre 2007, le ramassage des ordures était du ressort des collectivités. Les districts et les mairies se chargeaient de cette tâche contre un appui financier que l’Etat leur reversait au titre d’une partie des taxes municipales. L’ordonnance de Gbagbo leur a tout retiré au profit du ministère de la ville et de la salubrité urbaine, dirigé alors par Mel Eg Théodore. Frustrées, beaucoup de municipalités ont carrément tourné le dos à la salubrité. On se souvient de la bataille que le ministre et les maires se sont livré en son temps par presses interposées. Le conflit s’est même retrouvé sur la table du Premier ministre, Guillaume Soro, qui a dû rencontrer les organisations d’élus locaux pour arrondir les angles. Mais dans les textes, les collectivités sont dessaisies des opérations de précollectes et de collectes d’ordures ménagères. Et puisque le ministère de Mel ne pouvait pas agir partout, notamment dans les villes de l’intérieur, les populations ont été souvent amenées à faire le travail de l’Etat à sa place. Elles continuent de le faire avec les moyens de bord pour se préserver des maladies. A Abengourou, la ville a retrouvé fière allure grâce à une opération de l’Agence nationale de salubrité urbaine(Anasur) rattachée au ministère à charge de la salubrité. Mais elle n’a duré qu’un mois. Les ordures ont recommencé à s’amonceler partout. Dans des villes du centre et du nord comme Bouaké et Korhogo, l’Etat est plus ou moins remplacé par des Ong telles que Care International qui vient d’assainir les décharges de la cité du Poro. C’est aussi cette organisation qui a contribué à faire disparaître le célèbre tas d’immondices baptisé la ‘’19e montagne’’ dans la cité des 18 montagnes. A Bouaké, le maire Fanny Ibrahima précise que l’opération de salubrité en cours dans la capitale de la paix est une initiative locale sans aucun lien avec l’opération lancée à Abidjan et à Yamoussoukro par la ministre de la Salubrité, Anne Oulotto. «Nous attendons qu’elle nous appuie puisqu’elle a promis qu’avant la fête de l’indépendance, elle va rendre propre toutes les villes du pays. Néanmoins, nous espérons que le marché que nous avons signé en son temps avec Clean Bor, va redémarrer pour que nous continuions à rendre la ville de Bouaké propre», souhaite le maire. La nouvelle ministre ne cache pas sa détermination à surmonter toutes les difficultés. Elle aura besoin d’un cadre institutionnel clair et précis et du soutien de tous.
Cissé Sindou