La guerre qui a suivi le contentieux électoral ayant opposé Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo, est partie de l`ouest de la Côte d`Ivoire. C`est le chef de guerre de Man, Losseni Fofana, alias Loss, qui a sonné la charge, quand les combattants fidèles à l`ancien président, Laurent Gbagbo, ont ouvert les hostilités un certain 24 février dans la localité de Téapleu. Le coup d`envoi de la guerre qui allait conduire Alasane Ouattara au palais présidentiel, venait ainsi d`être donné. Si le chef de guerre de Man est bien connu du grand public, on sait très peu de choses sur les soldats qui ont mené la bataille de l`Ouest et même sur les chefs miliciens qui s`y sont tristement illustrés. Quand à l`aube du 24 février, les hostilités éclatent à Téapleu, c`est le commandant Loss lui-même qui monte au créneau. Lui et d`autres soldats vont engager le combat contre des hommes engagés, chèrement payés, motivés par des chefs miliciens comme le vieux Banao et Monpouho Julien alias Colombo, qui affichent leur détermination à défendre Laurent Gbagbo, son « régime, sa vie, la Côte d`Ivoire envahie par les étrangers ». Cette offensive leur permet de conquérir l`Ouest et le Bas-Sassandra en l`espace de quelques jours. Les chiens de guerre de l`ancien chef de l`Etat sont mis en déroute après d`âpres combats. Un orgue de Staline est récupéré au termes des affrontements avec les supplétifs libériens appuyés par les miliciens guéré. Le principal artisan de cette déroute des combattants pro-Gbagbo est sans conteste le commandant de la zone militaire 6 de Man, Loss, mais aussi d`autres soldats moins connus. Au premier rang de ces hommes de l`ombre ou « silencieux », le capitaine Edy Medi. Dès le déclenchement des hostilités à Téapleu, il répond de façon énergique à ce qui apparaissait comme de la provocation de quelques éléments incontrôlés. Mais c`est à la faveur des affrontements de Duékoué que le gros de la troupe de Loss se déploie sur le terrain. Ils disaient être « fatigués de cette vie difficile depuis plus de huit ans », surtout animés d`une « une folle envie d`instaurer la démocratie et permettre le respect du verdict des urnes ». C`est ici que vont s`illustrer Traoré Dramane, commandant de la Zone 9 de Touba, le « barbu » Ousmane Coulibaly, plus connu sous l`appellation de Ben Laden. C`est le commandant Traoré Dramane, qui a pris la tête du commando parti de Man, puis prêté main-forte plus tard aux hommes du commandant Hervé Touré alias Vetcho, qui portait le casque à Laurent Gbagbo au moment de sa capture. Sur le film, on aperçoit également le lieutenant Dosso Malaboudé dit « chef rebelle », un des hommes de main de Loss, aux côtés de Vetcho. Pendant que Loss, Ben Laden et Traoré Dramane et autres affrontent énergiquement les miliciens et mercenaires pro-Gbagbo à Duékoué, les forêts du Moyen-Cavally sont envahies par le lieutenant Eloi Zouaty, les sergents Bamba « Malko », Soro Malick, Dosso Hamed dit « Pipao », l`adjudant Hondo et Kéita Sékou alias Cobra. Il a fallu toute la hargne de ces soldats de l`ombre, avec à leur tête le commandant Loss pour venir à bout de l`armée enragée de Gbagbo. L`histoire de cette crise de la démocratie ivoirienne retiendra du chef de guerre de Man, qu`il aura permis par sa bravoure le triomphe de la vérité des urnes sur le faux. « La guerre est imminente et nous allons la faire jusqu`au bout », avait-il prévenu avant d`engager dans l`ouest du pays, les hostilités qui vont aboutir à l`installation au pouvoir d`Alassane Ouattara.
Assane NIADA
Assane NIADA