Abidjan a retrouvé ses nuits d’ambiance et de gaieté. A quelques jours du début du mois de jeûne musulman, les responsables de ces lieux de distraction sont inquiets.
“Chaque fois que survient le mois de ramadan, les maquis et les bars ne sont plus rentables ». Loin d’être une vérité absolue, cette remarque du chanteur reggae, Ismaël Isaac, rappelle l’angoisse des tenanciers de lieux de distractions à la veille du mois saint musulman. « C’est évident que le ramadan va vider les maquis. Déjà qu’avec la reprise (depuis trois semaines), les choses ne se passent pas comme on veut », reconnaît Marius, manager au maquis le Jackpot à Yopougon, rue princesse. Selon lui, le caractère timide de la rue va s’accentuer. Il n’est pas sûr que l’organisation de soirées qui permet actuellement de rassembler des clients puisse marcher durant cette période. L’inquiétude gagne aussi K. Francis qui a en charge la gestion d’un bar à Angré. En pleine semaine, il a engrangé 219.000 Fcfa comme bénéfice et le week-end s’annonçait bien. « C’est sûr que nous n’allons pas garder cette cadence durant le mois de ramadan », se convainc-il. Une grosse angoisse se lit sur le visage de F. T. à Abobo Sanmanké. L’espace qu’il gère draine un monde fou, ce samedi. Des clients restés debout dissertent. « Ce n’est pas moi qui irai dans un bar le mois de carême. S’il ne vient pas aujourd’hui, qu’il cherche d’autres personnes pour aller ‘’showffer’’ (s’amuser) », se plaint Abou S. qui attend en vain un copain qui a promis le rejoindre. Ce qui fait réagir F. T. « C’est vrai que les petits Dioula ne sont pas les plus nombreux mais, c’est toujours bon de les avoir dans votre maquis », lance-t-il déjà nostalgique. Pour la petite confidence, il se trouve qu’ils mettent facilement la main à la poche. Au Must discothèque, à Yopougon rue princesse, la lueur d’espoir provient du début des vacances scolaires. « L’an dernier, nous n’avons pas trop senti l’impact du carême à cause des vacances. Cette année encore, ce mois coïncide avec le début des congés. C’est généralement lorsque le carême survient en pleine année scolaire que nous payons un lourd tribut », se motive Youl Sayal, gérant du bar. Au niveau du New Ice, à Angré Aghien, le souci demeure. Mais, l’expérience de l’équipe de gestion a toujours fait la différence selon Bedel. « Nous sommes habitués à la gestion du ramadan. Nous avons notre stratégie de travail qui nous permet de ne pas subir les effets du carême », argumente-t-il. Toutefois, il reconnaît que tout dépendra de l’atmosphère et du comportement de la clientèle. « Avant toute stratégie (qui peut aller jusqu’à la fermeture) il faut d’abord maîtriser sa clientèle », relève-t-il. Loin de vouloir se recueillir avec ses frères musulmans, Pata la mouche, gérant du Model, l’un des bars les plus en vogue du côté d’Angré, ouvert il y a seulement six mois, compte faire des réaménagements au plan organisationnel. Cela passe par la réduction des charges y compris une diminution du personnel et des baisses au niveau du prix des boissons. Il est certain que la fermeture n’est pas la bonne décision. « Fermer voudra dire que ce sont les jeunes musulmans qui boivent beaucoup », tente-t-il de se justifier avant d’affirmer : « ce qui est sûr, on rattrape toutes les pertes après le mois saint ».
Sanou A.
“Chaque fois que survient le mois de ramadan, les maquis et les bars ne sont plus rentables ». Loin d’être une vérité absolue, cette remarque du chanteur reggae, Ismaël Isaac, rappelle l’angoisse des tenanciers de lieux de distractions à la veille du mois saint musulman. « C’est évident que le ramadan va vider les maquis. Déjà qu’avec la reprise (depuis trois semaines), les choses ne se passent pas comme on veut », reconnaît Marius, manager au maquis le Jackpot à Yopougon, rue princesse. Selon lui, le caractère timide de la rue va s’accentuer. Il n’est pas sûr que l’organisation de soirées qui permet actuellement de rassembler des clients puisse marcher durant cette période. L’inquiétude gagne aussi K. Francis qui a en charge la gestion d’un bar à Angré. En pleine semaine, il a engrangé 219.000 Fcfa comme bénéfice et le week-end s’annonçait bien. « C’est sûr que nous n’allons pas garder cette cadence durant le mois de ramadan », se convainc-il. Une grosse angoisse se lit sur le visage de F. T. à Abobo Sanmanké. L’espace qu’il gère draine un monde fou, ce samedi. Des clients restés debout dissertent. « Ce n’est pas moi qui irai dans un bar le mois de carême. S’il ne vient pas aujourd’hui, qu’il cherche d’autres personnes pour aller ‘’showffer’’ (s’amuser) », se plaint Abou S. qui attend en vain un copain qui a promis le rejoindre. Ce qui fait réagir F. T. « C’est vrai que les petits Dioula ne sont pas les plus nombreux mais, c’est toujours bon de les avoir dans votre maquis », lance-t-il déjà nostalgique. Pour la petite confidence, il se trouve qu’ils mettent facilement la main à la poche. Au Must discothèque, à Yopougon rue princesse, la lueur d’espoir provient du début des vacances scolaires. « L’an dernier, nous n’avons pas trop senti l’impact du carême à cause des vacances. Cette année encore, ce mois coïncide avec le début des congés. C’est généralement lorsque le carême survient en pleine année scolaire que nous payons un lourd tribut », se motive Youl Sayal, gérant du bar. Au niveau du New Ice, à Angré Aghien, le souci demeure. Mais, l’expérience de l’équipe de gestion a toujours fait la différence selon Bedel. « Nous sommes habitués à la gestion du ramadan. Nous avons notre stratégie de travail qui nous permet de ne pas subir les effets du carême », argumente-t-il. Toutefois, il reconnaît que tout dépendra de l’atmosphère et du comportement de la clientèle. « Avant toute stratégie (qui peut aller jusqu’à la fermeture) il faut d’abord maîtriser sa clientèle », relève-t-il. Loin de vouloir se recueillir avec ses frères musulmans, Pata la mouche, gérant du Model, l’un des bars les plus en vogue du côté d’Angré, ouvert il y a seulement six mois, compte faire des réaménagements au plan organisationnel. Cela passe par la réduction des charges y compris une diminution du personnel et des baisses au niveau du prix des boissons. Il est certain que la fermeture n’est pas la bonne décision. « Fermer voudra dire que ce sont les jeunes musulmans qui boivent beaucoup », tente-t-il de se justifier avant d’affirmer : « ce qui est sûr, on rattrape toutes les pertes après le mois saint ».
Sanou A.