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Politique Publié le lundi 1 août 2011 | Le Mandat

Francis Wodié (Président du Conseil constitutionnel ) sur Onuci-Fm : “Voici ce qu’Ado attend de moi”

© Le Mandat Par FN
Conseil constitutionnel: Le Président Ouattara nomme Francis Wodié
Lundi 25 juillet 2011. Abidjan. Palais présidentiel du Plateau. Le chef de l`Etat procède à la nomination du Pr Francis Wodié en qualité de nouveau président du Conseil constitutionnel
Dans un entretien accordé à la radio onusienne en Côte d’Ivoire, Onuci Fm, le nouveau président du Conseil constitutionnel, le Pr Francis Vangah Wodié lève un coin de voile sur la mission que le chef de l’ Etat lui a confiée en le nommant. Extrait.

Que vous a dit le président en vous nommant à la tête du Conseil constitutionnel ?
Le président a dit qu’il veut des institutions fortes et s’agissant du conseil constitutionnel, il a dit qu’il est un organe important. Il attend de jouer effectivement son rôle, d’organe indépendant et impartial. Le président Alassane Ouattara attend beaucoup du Conseil Constitutionnel et je pense que c’est ce que le peuple de Côte d’Ivoire attend de nous et nous entendons jouer notre rôle dans ce sens.

Que reprochez-vous à la Constitution ivoirienne ?
Je ne lui reproche rien, en ce sens que la Constitution a été adoptée par le peuple de Côte d’Ivoire.qui est souverain et le pouvoir suprême appartient au peuple. La Constitution est un acte juridique, une règle de droit, et comme toute règle de droit, même la plus haute, comme la Constitution, il y a des évolutions qu’on ne peut pas ignorer. Nous pensons qu’il y a peut-être lieu de voir ce qu’est la Constitution ivoirienne. Et si le Président, à qui revient la décision, trouve que la Constitution a besoin de certaines révisions, et de doter le pays d’une nouvelle, nous y travaillerons de manière à ce qu’elle respecte les préoccupations et les aspirations des Ivoiriens pour qu’elle soit adaptée à leurs besoins, aujourd’hui et demain.

Vous aviez appelé, en son temps, à l’adoption d’une nouvelle Constitution ?
J’en parlais lorsque j’étais le président du Pit, président d’un parti politique. Nous avions des propositions à faire dans le cadre du remaniement et de l’amélioration de la Constitution. Aujourd’hui, en tant que président du Conseil constitutionnel, je ne peux pas tenir de tels propos. Si le président de la république décide qu’il y a lieu de doter notre pays d’une nouvelle Constitution, nous sommes prêts à apporter notre contribution, moins en tant que homme politique, ce que nous ne sommes plus, mais en tant que spécialiste des problèmes constitutionnels pour que la constitution soit reconnue comme la base des institutions ivoiriennes, et c’est ce sur quoi repose l’Etat de droit.

La Côte d’Ivoire a mal à sa justice, votre avis ?.
Nous avons besoin de redorer le blason de nos institutions. Non pas seulement au niveau de l’existant, mais au niveau de l’application des règles. Il y a des difficultés que nous constatons, non seulement au niveau du droit judiciaire, mais au niveau de nos organes étatiques. Nous sommes dans une situation qui nous invite à réfléchir à l’installation de l’Etat de droit. Dans le domaine judiciaire, comme ailleurs, il y a des progrès à apporter, il y a lieu de renforcer les institutions judicaires et la constitution. Et il y a une chose dont nous souffrons, c’est la séparation des pouvoirs. Il faut que le pouvoir judicaire joue pleinement son rôle pour qu’il soit un pouvoir indépendant , un pouvoir chantant la justice pour que les justiciables aient confiance dans ce pouvoir pour qu’ayant décidé, nous soyons prompts à reconnaitre comme juste ces décisions prises.

Y a-t-il cette confiance des justiciables en leur justice ?
On peut dire non. Cela ne concerne pas seulement le pouvoir judicaire, les institutions sont ébranlées. Avec la crise que nous connaissons, nous pouvons parler également du pouvoir législatif. La différence c’est que les deux pouvoirs, exécutif avec le chef de l’état, et législatif avec les député, sont élus. Donc, au moins, ils sont les représentants du peuple de CI. Ce qui n’est pas le cas pour le pouvoir judiciaire où les membres sont nommés. Je pense que, dans le mouvement de renouvellement des institutions , il y a des dispositions nouvelles qu’il faudra prendre et nous savons que la Constitution prévoit des organes qui ne sont pas installés. Quand les conditions seront réunies, ces organes seront installés pour que le renouvellement de la CI, en tant qu’Etat de droit, concerne tous les secteurs. (…..).

La réconciliation nationale à l’épreuve de la justice ou la justice à l’épreuve de la réconciliation nationale. Que dites-vous ?
La réconciliation nationale est une question essentiellement politique. Il s’agit de faire en sorte que les Ivoiriens (…) puissent se réconcilier et former une seule et même nation, une nation solidaire. Le peuple doit être considéré concrètement dans ses besoins et dans ses préoccupations. Le peuple de Côte d’Ivoire a subi des dommages graves pour certains, dans certaines localités, pour certains secteurs. La réconciliation ne sera jamais réelle et possible que si nous prenons en considération les torts qui ont été faits. Les dommages qui ont été causés, pour que réparation soit faite. Pour que chaque Ivoirien reconnaisse qu’il n’est pas brimé par l’Etat, et que nous appartenons à la même nation. Donc, il faut savoir conjuguer la réconciliation nationale avec la justice pour que chacun ait droit à ce qui lui revient, dans une nation réunifiée où nous pouvons tous contribuer à la restauration de l’Etat de droit. Parce que le propre d’un Etat de droit est que la loi est la même pour tous et s’applique à égalité à tous les citoyens.

Autrement dit, la justice ne devrait pas être sacrifiée sur l’autel de la réconciliation ?
Non, justice et réconciliation doivent pouvoir marcher ensemble, du même pas, vers le même but, pour une Côte d’Ivoire nouvelle dont les membres seront réconciliés entre eux pour assurer l’avenir du pays.

Faut-il juger certaines personnalités de l’ancien régime?
J’ai bien sûr mon opinion personnelle. Vous m’interrogez en ma qualité de président du Conseil constitutionnel et je dois de me garder de déborder du domaine qui est le mien. Mais, ce que je dois dire, d’une manière générale, c’est que la réconciliation doit se faire et que justice soit rendue à chacun.

Maintenez-vous toujours votre proposition sur les états généraux de la sécurité ?
Bien sûr, la sécurité est un problème majeur aujourd’hui et nous la rencontrons sur le plan théorique et concret. Il y a des problèmes graves d’insécurité. Des progrès ont été réalisés, mais tous les problèmes ne sont pas résolus. Nous avons proposé, pour cela, les états généraux qui devaient faire le point et dégager les perspectives. Il y a eu, en lieu et place, l’atelier de Grand Bassam qui a permis au président de la république de prendre les premières décisions. Il importe de poursuivre dans ce sens pour sécuriser toute la Côte d’Ivoire, avec la nouvelle armée.

Quelle est votre conception de la politique, surtout de la politique en Côte d’Ivoire ?
Lorsque nous étions acteurs politiques, nous disions, au contraire des autres hommes politiques, qu’il faut que le pouvoir politique ne soit pas une fin pour lequel on doit se combattre. Nous devons rester dans cette logique. Il faut que le pouvoir, en tant que moyen, serve à régler les problèmes de ceux qui sont concernés. Nous restons dans cette perspective. Il faut que dans l’Etat les citoyens se reconnaissent les uns et les autres, sans qu’il y ait trop de distance, au point où nous devons devenir des étrangers des uns par rapport aux autres. Que l’Etat cherche au moins à régler les problèmes essentiels de la population (Economiques, sociaux). C’est ainsi que rassemblés nous pouvons construire une nation forte qui nous appartienne à tous que nous saurons protéger et que nous saurons développer.

Quelle assurance donnez-vous?
En tant que président du conseil constitutionnel, je m’efforcerai de jouer mon rôle, en sachant que je suis un simple citoyen. Soucieux de faire que l’Etat fonctionne normalement, au sens où il doit chercher à résoudre les problèmes des Ivoiriens, au sens où l’Etat doit être construit, de manière à préserver et à consolider les droits et libertés, pour que nous soyons des citoyens libres, égaux et orientés vers la satisfaction de notre souhait.

C’est l’idéal de gauche que vous avez tant prôné?
C’est l’idéal que nous avons tant prôné. Mais, ce doit être l’idéal de tout citoyen conscient, vers lequel nous devons nous orienter constamment. Ce n’est pas facile. (…). Nous devons toujours tendre vers le progrès.

Boris N’Gotta
Source : Onuci Fm
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