Il était exactement 10h 02 minutes, hier, lorsque nous avons franchi le portail du célèbre camp de gendarmerie d’Agban. Dans ses entrailles, une prison. Plutôt bien entretenue, elle compte une trentaine de pensionnaires. Parmi eux, des militaires incarcérés par rapport à la crise post-électorale, des journalistes dont Hermann Aboa mais aussi, Elie Hallassou. Seul homme de race du coin, il ne passe guère inaperçu. Vêtu d’une culotte et d’un tee-shirt bleu, sans manche, il présente une barbe de trois jours et n’a pas bonne mine. Dehors, le soleil est beau. Elie Hallassou, lui, n’en a cure. Il a plutôt des choses à dire. Et, il le dit sans fard.
Que s’est-il réellement passé pour que vous vous retrouviez aujourd’hui en prison ?
(Long soupir). Moi-même je ne me l’explique pas vraiment. C’est difficilement compréhensible car, c’est Mohamed Maola qui a porté plainte contre moi qui me doit de l’argent. Avec toutes les preuves irréfutables, notamment une série de chèques que j’ai en ma possession revenus impayés, des reconnaissances de dettes rattachées à chaque chèque…
Allez-y plus calmement, s’il vous plaît…
Je lui remettais chaque fois des chèques pour son entreprise et Maola me remettait à chaque fois, par chèque, une reconnaissance de dette depuis deux ans. Cela, pour attester de cette remise de fonds. Je ne comprends pas car il m’a fait des chèques sur deux comptes qui lui appartiennent. Un compte clôturé et un autre en interdiction. C’est la loi qui le dit… C’est de l’escroquerie.
Pourtant, une première plainte avait été déposée contre vous, il y a un mois, à la gendarmerie d’Agban…
C’est vrai. Nous avions été entendus et nous avions versé les pièces au dossier. Cette même plainte, comme par hasard, n’est pas la même qui est arrivée sur la table du juge d’instruction. Il y a là aussi une grosse interrogation.
Laquelle ?
A la gendarmerie, on m’a appris que le dossier n’a pas encore été transmis à la justice. Les gendarmes ont même été surpris de me voir ici car ils n’ont jamais transmis de dossier à la justice. A ma grande surprise, un juge d’instruction, contre qui je n’ai rien, me convoque. En deux minutes, je suis mis sous mandat de dépôt. J’ai crié que j’avais aussi ma plainte mais rien n’y fit.
Que vous a-t-on répondu ?
On m’a dit que personne n’avait mes papiers.
De quoi vous accuse-t-on exactement ?
Je suis accusé d’extorsion de fonds. Comment je peux extorquer de l’argent à quelqu’un qui me doit de l’argent ?
Quel est votre moral aujourd’hui ?
Le moral est très haut car je n’ai rien à me reprocher dans cette affaire. On dit que le mensonge court vite mais que la vérité finit toujours par le rattraper. J’ai tous les documents probants, irréfutables prouvant que ce monsieur me doit 263 millions 800 F Cfa. Vous savez que notre justice n’est pas parfaite mais …
Pourquoi n’aviez-vous pas porté plainte avant lui ?
Faisant partie de la communauté libanaise, je souhaitais régler cette affaire à l’amiable.
Vous venez d’adhérer au Rdr. Deux jours après, vous être inculpé. N’y a-t-il pas anguille sous roche ? Le Rdr vous soutient-il ?
J’ai eu du soutien du Rdr, bien sûr, qui ne comprend pas et qui attend de voir clair dans cette histoire. J’ai un casier judiciaire vierge que je publierai à ma sortie. Cette affaire, même si elle n’a rien à voir avec la crise post-électorale a des dessous politiques.
Que voulez-vous dire ?
Tout d’abord, mes anciens amis de l’ex-camp voient mon atterrissage au Rdr comme une trahison.
A ce point-là ?
Oui. Je ne sais pas en quoi j’ai trahi. C’est plutôt nous qui avons été trahis… Deuxièmement, même ceux qui m’accueillent (apparentés au RDR de manière officieuse) sont réticents. Ils ne voient pas du bon œil mon atterrissage au Rdr pour des raisons inexpliquées. Mohamed Maola est manipulé par des personnes qui refusent que je débarque au Rdr.
Quelles sont vos conditions de détention ?
Les conditions sont difficiles mais ayant fait l’armée française, il y a 20 ans, je suis un peu habitué aux conditions militaires.
Une fois dehors, que ferez-vous ?
J’aviserai avec mes deux avocats. Je verrai aussi avec les instances du Rdr. En tout état de cause, la vérité éclatera car dans cette histoire, je ne sais sous quel artifice juridique, je me retrouve en prison. C’est grave… Il faut que le président de la République mette fin à certaines pratiques.
Entretien réalisé par Guy-Florentin Yaméogo
Que s’est-il réellement passé pour que vous vous retrouviez aujourd’hui en prison ?
(Long soupir). Moi-même je ne me l’explique pas vraiment. C’est difficilement compréhensible car, c’est Mohamed Maola qui a porté plainte contre moi qui me doit de l’argent. Avec toutes les preuves irréfutables, notamment une série de chèques que j’ai en ma possession revenus impayés, des reconnaissances de dettes rattachées à chaque chèque…
Allez-y plus calmement, s’il vous plaît…
Je lui remettais chaque fois des chèques pour son entreprise et Maola me remettait à chaque fois, par chèque, une reconnaissance de dette depuis deux ans. Cela, pour attester de cette remise de fonds. Je ne comprends pas car il m’a fait des chèques sur deux comptes qui lui appartiennent. Un compte clôturé et un autre en interdiction. C’est la loi qui le dit… C’est de l’escroquerie.
Pourtant, une première plainte avait été déposée contre vous, il y a un mois, à la gendarmerie d’Agban…
C’est vrai. Nous avions été entendus et nous avions versé les pièces au dossier. Cette même plainte, comme par hasard, n’est pas la même qui est arrivée sur la table du juge d’instruction. Il y a là aussi une grosse interrogation.
Laquelle ?
A la gendarmerie, on m’a appris que le dossier n’a pas encore été transmis à la justice. Les gendarmes ont même été surpris de me voir ici car ils n’ont jamais transmis de dossier à la justice. A ma grande surprise, un juge d’instruction, contre qui je n’ai rien, me convoque. En deux minutes, je suis mis sous mandat de dépôt. J’ai crié que j’avais aussi ma plainte mais rien n’y fit.
Que vous a-t-on répondu ?
On m’a dit que personne n’avait mes papiers.
De quoi vous accuse-t-on exactement ?
Je suis accusé d’extorsion de fonds. Comment je peux extorquer de l’argent à quelqu’un qui me doit de l’argent ?
Quel est votre moral aujourd’hui ?
Le moral est très haut car je n’ai rien à me reprocher dans cette affaire. On dit que le mensonge court vite mais que la vérité finit toujours par le rattraper. J’ai tous les documents probants, irréfutables prouvant que ce monsieur me doit 263 millions 800 F Cfa. Vous savez que notre justice n’est pas parfaite mais …
Pourquoi n’aviez-vous pas porté plainte avant lui ?
Faisant partie de la communauté libanaise, je souhaitais régler cette affaire à l’amiable.
Vous venez d’adhérer au Rdr. Deux jours après, vous être inculpé. N’y a-t-il pas anguille sous roche ? Le Rdr vous soutient-il ?
J’ai eu du soutien du Rdr, bien sûr, qui ne comprend pas et qui attend de voir clair dans cette histoire. J’ai un casier judiciaire vierge que je publierai à ma sortie. Cette affaire, même si elle n’a rien à voir avec la crise post-électorale a des dessous politiques.
Que voulez-vous dire ?
Tout d’abord, mes anciens amis de l’ex-camp voient mon atterrissage au Rdr comme une trahison.
A ce point-là ?
Oui. Je ne sais pas en quoi j’ai trahi. C’est plutôt nous qui avons été trahis… Deuxièmement, même ceux qui m’accueillent (apparentés au RDR de manière officieuse) sont réticents. Ils ne voient pas du bon œil mon atterrissage au Rdr pour des raisons inexpliquées. Mohamed Maola est manipulé par des personnes qui refusent que je débarque au Rdr.
Quelles sont vos conditions de détention ?
Les conditions sont difficiles mais ayant fait l’armée française, il y a 20 ans, je suis un peu habitué aux conditions militaires.
Une fois dehors, que ferez-vous ?
J’aviserai avec mes deux avocats. Je verrai aussi avec les instances du Rdr. En tout état de cause, la vérité éclatera car dans cette histoire, je ne sais sous quel artifice juridique, je me retrouve en prison. C’est grave… Il faut que le président de la République mette fin à certaines pratiques.
Entretien réalisé par Guy-Florentin Yaméogo