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Politique Publié le mercredi 3 août 2011 | Nord-Sud

Après l’insurrection matée par les Frci : 11 villages préparent une révolte contre Ouattara

L’hostilité contre les forces républicaines a éclaté au grand jour. Au-delà d’Akoupé Zeudji, tous les villages qui gravitent autour de cette localité contestent la légalité et la légitimité du président Alassane Ouattara.

Ce qui s’est passé lundi à Akoupé Zeudji n’est qu’une goutte des larves du volcan insurrectionnel qui couve dans ce bled de 20 mille âmes et ses onze villages satellites. Si Petit Akoupé retrouve progressivement ses esprits, il n’en demeure pas moins que l’hostilité entretenue depuis des mois par les jeunes de ce village contre les forces républicaines de Côte d’Ivoire(Frci) est bien réelle. Lundi dernier, à la place publique, devant le sous-préfet d’Anyama, Mme Gnabro Nicole et le préfet de la région des lagunes, Diakité Sidiki, Akré Bernard a déclaré : «nous ne voulons plus des Frci. Nous exigeons leur départ. Ce n’est pas leur village. C’est le nôtre et puis c’est Gbagbo qui est notre président. Tant qu’il ne sortira pas de prison et qu’il ne fera pas une déclaration pour dire qu’il a effectivement perdu les élections, alors nous le considérons comme notre chef. On ne reconnaît pas Alassane Ouattara. Nous sommes fatigués des Frci. Qu’elles aillent surveiller leur président Alassane ». A la suite du jeune homme, Djoman Daniel, un autre villageois déscolarisé pique au vif : «notre village nous appartient. On accepte celui qu’on veut. Frci, oh ! On ne veut pas. Nous sommes traumatisés par leur présence. Qu’elles nous foutent la paix. Nos parents, le premier ministre Aké N’Go et notre président Gbagbo sont en prison. C’est eux que nous reconnaissons comme seuls interlocuteurs. Alassane n’est pas notre président ». Pour mettre à exécution cet état de belligérance contre les forces républicaines, les cerveaux de l’insurrection dont Mousso Alphonse, Koutouan Yapi et Ayoua Agba(en fuite, ndlr) ont attaqué les hommes de l’adjudant de compagnie Kamagaté Amadou.

Des armes de guerre saisies et plusieurs munitions

Armés de kalachnikovs, de gourdins, de machettes, de fusils calibre 12, les insurgés ont laissé pour mort le soldat Kéré Kouakou. Ceux-ci ont abandonné le village aux mains des femmes en se réfugiant dans la brousse. La perquisition faite au domicile de Djoman Akré, agent des eaux et forêts à la retraite, a permis au cdt Diomandé Lanciné, chef du 3ème bataillon d’Anyama, de saisir plusieurs treillis, des munitions de kalachnikovs, des ringers et des gilets par balles. Un signe !

A Attinguié, situé à près de 10 kilomètres d’Akoupé Zeudji, la population bouillonne. Selon nos sources, des jeunes suivent de près l’évolution de la situation dans le village de nanan Agoussi Jules. « C’est la même hostilité contre les forces républicaines. Les jeunes là-bas ont été fortement endoctrinés par les discours haineux dictés par Blé Goudé et l’ancien régime. Ils n’hésitent pas à tenir des discours subversifs à l’encontre du régime Ouattara.

Nous sommes constamment dans leur viseur. Ils disent qu’ils vont chasser les Frci avant de s’en prendre à nous », explique C.H, un habitant d’Attinguié rencontré lundi à Petit-Akoupé.

Selon lui, il est venu prendre le pouls de la situation. Cet allogène soutient que Petit-Akoupé est le village-leader de la zone. Pour lui, il faut tuer cette rébellion dans l’œuf au risque de voir toute la zone s’embraser. Notre interlocuteur affirme que tout le bled n’est pas pacifié et qu’il y a encore des armes cachées dans la brousse ou détenues par des irréductibles militants de l’ancien parti au pouvoir, le Front populaire ivoirien(Fpi). Ces déclarations sont prises au sérieux par le cdt en chef de la sécurité à Anyama. Dans la mesure où il a renforcé son dispositif sécuritaire en quadrillant toute la zone. Des éléments sont postés aux points stratégiques et sur les pistes. «Nous savons qu’il y a encore des caches d’armes. Le chef du village a entrepris des démarches pour que vous restituiez ces armes et munitions. Nous faisons confiance à cette démarche. Mais nous sommes au courant des activités d’hostilités que les jeunes de Petit-Akoupé et des villages environnants entretiennent. Nous sommes rompus au métier de la guerre. Cependant, nous obéissons aux instructions du président de la République, chef suprême des armées. J’invite ceux qui détiennent encore les armes de les déposer. Le plus vite serait le mieux. Nous reviendrons plus sur ça. Je demande à vos enfants (jeunes, ndlr) de se ressaisir. Tous les Ivoiriens veulent la paix », a répété lundi le cdt Diomandé Lanciné dit Dédougou, à la place publique d’Akoupé Zeudji où s’est déroulée une rencontre houleuse avec les villageois, les autorités administratives et les Frci. Le préfet d’Abidjan et Mme Gnabro Nicole, sous-préfet d’Anyama, ont condamné l’insurrection larvée des jeunes (lire encadré, ndlr). Ils ont appelé au calme la population qui semble avoir compris le message. Nanan Agoussi Jules, le chef du village a indiqué que ses sujets sont rentrés dans les rangs. « Nous œuvrons pour la paix et la reconstruction du pays », a-t-il déclaré.

Ouattara Moussa
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